A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Sunday, March 25, 2018

La Famille de Marie Euphrasie Demers et Hilaire Aubin

(copyright 2018 Dennis M. Doiron)


Hilaire Aubin, presque 26 ans, et Marie Euphrasie Demers, seulement 16 ans. Ils ont l’air déterminés et sereins, ignorer des nombreux drames familiaux qu’ils confronteront dans l’avenir. Cette photographie sur plaque d'étain était prise probablement le jour de leurs noces dans l’église de Saint-Gilles-de-Beaurivage, Québec, 16 janvier, 1856.
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June 1898 - Disraeli, Québec

Nous voilà enfin arrivés à Disraeli [par voiture à cheval de Saint-Hilaire-de-Dorset]. Il est quatre heures moins dix minutes et comme on avait pensé faire ce trajet par voie ferrée, j’avais informé mon oncle Hilaire Aubin de notre arrivée à Disraeli, et il s’était rendu pour notre réception. Mais voyant que nous n'étions pas débarquées dans le train de dix heures, il s’était rendu à la scierie de M. Champoux et nous ignorions complètement qu’il se trouvait dans le village. Lorsqu’on se rendait à l'Hôtel Begin pour prendre quelques heures de repos, nous fûmes informés que mon oncle était arrivé de bonne heure le matin pour notre réception. Tout en se reposant de la voiture, nous sommes allés prendre une marche dans le village. En passant à l’église, nous y sommes entrés et avons constaté qu’ils se trouvaient dans le « quarante heures ». Nous avons fait l’adoration du Saint Sacrement après quoi nous sommes retournés à l'Hôtel Begin, mais nous avons constaté à notre arrivée que mon oncle n’était pas encore de retour. Ne sachant pas dans quel parti du village il se trouvait, nous avons préféré l’attendre que d’en faire la recherche. Mais à peine dix minutes s'étaient-elles écoulées que nous le vîmes venir. Après lui avoir souhaité la bienvenue, nous nous sommes remis encore en route pour Saint-Fortunat. Éva s’embarqua avec mon oncle et, moi, je continuai le trajet avec Fortunat.

Les Notes de Voyage d'Odelie Demers, Partie 4 : À Saint-Hilaire-de-Dorset et En Route à Saint-Fortunat, p. 50-51.
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Juin 1898 - Saint-Fortunat, Québec

Il nous a fallu profiter du premier petit coup de soleil pour se diriger [de la ferme de mon oncle Joseph Bourassa et ma tante Delvina Demers] au village chez mon oncle Hilaire Aubin, qui était notre refuge pour tous les soirs. Mais à peine étions-nous en route qu’un fort orage s'abattit sur nous tout le long du trajet. En arrivant à la maison, il nous fallut faire notre lavage. Nos pardessus étaient couverts de boue. Comme ma tante [Marie Euphrasie] était à se demander ce qu’elle allait nous préparer pour notre souper, nous nous sommes mis à dire ensemble - de la bouillie au lait. Enfin qui fut dit, fut fait. Ma tante nous prépara une bonne chaudronnée de bouillie qui fut avalée en un clin d’oeil.

Les Notes de Voyage d'Odelie Demers, Partie 5 : Saint-Fortunat, p. 59.
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Juin 1908 - Berlin Falls, New Hampshire

Le cinq [juin]. [Au] matin, il fait un beau soleil. Ma soeur Marie [Euphrasie], veuve [d’]Hilaire Aubin, doit s’embarquer avec nous autres pour un voyage au Canada à onze heures et quarante minutes du matin. Toutes ses malles sont prêtes. Joseph Lambert [le mari de Délienne, une fille de Marie Euphrasie] conduit les Dames à la station en voiture, emportant aussi le bagage. Moi, je fis le trajet à pied accompagné d’Édouard Lambert, mais ayant arrivé un peu tard, je n’eus pas le temps de faire chéquer mon bagage. Je laissai mes chèques à Joseph Lambert qui me les expédia à Richmond par le train de quatre heures de l’après-midi. Nous avons pris le premier train en route pour Québec. Il était huit heures et dix minutes du soir.

Les Notes de Voyage de M. et Mme. Telesphore Demers, Partie 1 : Sanford à Saint-Anne-de-Beaupré, p. 6.
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Une histoire brève de la famille de

Marie Euphrasie Demers et Hilaire Aubin


Hilaire Aubin et sa femme, Marie Euphrasie Demers, étaient deux de nombreuses de leur génération qui étaient nés et élevés dans les vieilles paroisses et seigneuries proches du fleuve Saint-Laurent, puis ont défriché et colonisé la terre des Cantons de l’Est, et ensuite émigré avec leurs familles aux États-Unis. Comme leur demi-frère Honoré Demers et sa femme, Victoria Lamontagne, Hilaire et Marie Euphrasie reviendront plus tard au Canada, dans leur cas à Saint-Fortunat-de-Wolfestown. Hilaire y vivra jusqu'à sa mort en 1903, lorsque Marie Euphrasie, après la mort de son mari, quittera Québec pour de bon habiter chez sa fille Délienne à Berlin, N.H. Elle y décédera en 1923.

Marie Euphrasie Demers a vu le jour en 1840 dans le secteur de la rivière Noire, la partie de Saint-Gilles dans la seigneurie de Beaurivage qui deviendra plus tard la paroisse et municipalité de Saint-Agapit. Elle était la deuxième enfant et la première fille de Damase Demers et Euphrosine Lamontagne, qui ont déménagé de Saint-Nicolas dans la seigneurie de Lauzon à s'installer dans la première moitié des années 1830 à Saint-Gilles. Leur terre était en face du chemin du Rang bas de la paroisse. Un des frères de Damase, l’oncle Magloire de Marie Euphrasie, cultivait aussi une terre voisine sur le même chemin pendant cette époque.

En 1835, un autre frère de Damase, l’oncle Germain, a marié Marguerite Lambert Aubin, qui avait quatre enfants de son mariage avec Hilaire Aubin, qui est décédé en 1833. Un des leurs enfants, aussi nommé Hilaire, était né en 1830. Quoiqu’il soit propriétaire aussi de la terre à Saint-Gilles, Germain continue à être le propriétaire de la terre familiale qu'il avait hérité de son père, Henry-Aristoboule Demers (qui est mort en 1821), sur le chemin Vire-Crêpes à Saint-Nicolas, et c’est là où la famille de Germain et Marguerite habitait après leur mariage. La famille serait comprise, en de plus d’Hilairedes autres enfants du premier mariage de Marguerite, Esther (1822-1866), Jean-Baptiste Octave (1827 - inconnu), et Barthelemy (1832-1903), et les trois enfants de Germaine et Marguerite, Alexandre (1835-1910), Jean-Évangéliste (1839-1892), et Honoré (1842-1920).

À cause de la courte distance entre le chemin Vire-Crêpes à Saint-Nicolas au chemin du Rang bas de la paroisse à Saint-Gilles (environ 11 milles ou 19 kilomètres) et les relations familiales habituelles de l’époque, c’est probable que Hilaire et Marie Euphrasie se connaissaient bien pendant leur jeunesse. Dans quelque point pendant les années 1850, ils commencent à se courtiser, et, en 1856, quand Marie a seulement 16 ans, ils se marient dans l’église de Saint-Gilles.

On ne sait pas où Hilaire et Marie Euphrasie demeuraient immédiatement après leur mariage, mais c’est probable qu'ils ne possédaient pas leurs propres terres ; il semble plutôt qu’ils auraient vécu chez les parents d’Hilaire sur leurs terres à Saint-Nicolas ou à Saint-Gilles, ou chez les parents de Marie Euphrasie ou l'oncle Magliore à Saint-Gilles et que Hilaire était probablement journalier dans les fermes avoisinantes et travailleur dans les chantiers de bois en l'hiver. Plus de deux ans et demi après leur mariage, Marie Euphrasie donne la vie à leur premier enfant, un garçon, Didance, à Saint-Gilles, alors qu’ils y vivaient apparemment cette année-là. Un peu plus de neuf mois plus tard arrive leur prochain fils, Nazaire, à Saint-Gilles en mai 1859. Entre cette naissance et la prochaine, de leur fille Délienne en juin 1861 à Saint-Julien-de-Wolfestown, la famille avait déménagé de Saint-Gilles pour coloniser aux Cantons de l'Est à la partie de Saint-Julien qui deviendra plus tard la paroisse et municipalité de Saint-Fortunat.

Quoiqu'on ne sache pas exactement quand la famille s'installe à Saint-Julien, c'est possible qu’Hilaire et Marie Euphrasie soient là en 1859 lorsque leurs parents, Damase et Euphrosine, ont vendu leur terre à Saint-Gilles et, avec leurs enfants toujours chez eux, se sont installés à Saint-Julien sur le sixième rang. Compte tenu les rudes conditions à l’époque des chemins de Craig et Gosford  qui menaient les colonisateurs aux Cantons de l’Est et les défis de défricher les forêts vierges et construire les maisons et bâtiments agricoles, il semble probable que les familles sont allées ensemble, et même peut-être avec autres de Saint-Gilles (comme Barthélemy, le frère d’Hilaire), pour se donner d'entraide pendant le voyage et après leur arrivée à Saint-Julien.

Il y a besoin de recherches de plus sur ce sujet, mais en 1859 et jusqu’au début des années 1870, la grande ensemble familiale élargie qui habitait aux fermes sur la partie nord du chemin du 6ème rang sera incluse au minimum:
  • Hilaire et Marie Euphrasie au rang 6, lot 4;
  • Barthélemy Aubin, le frère d’Hilaire, et sa femme, Elisabeth Dupere, au rang 5, lot 4;
  • Honoré Demers, un demi-frère d’Hilaire, et sa femme, Victoria Lamontagne au rang 5, lot 4;
  • Évangéliste Demers, un autre demi-frère d’Hilaire, et sa femme, Adélaïde Boucher, aussi au rang 5, lot 4;
  • Damase Demers, père, et Euphrosine Lamontagne, les parents de Marie Euphrasie, au rang 6, lot 10;
  • Théodore Demers, un frère de Marie Euphrasie, et sa femme, Philomène Lamontagne, au rang 6, lot 9;
  • Télesphore Demers, un frère de Marie Euphrasie, et sa femme, Henriette Lamontagne, au rang 6, lots 4 and 5;
  • Damase Demers, fils, un frère de Marie Euphrasie, et sa femme, Rebecca Lantagne, au rang 6, lot 4;
  • Simon Lamontagne et sa femme, Marie Legendre (les parents de Philomène, Victoria et Henriette qui se marieront dans la famille Demers), au rang 5, lot 3; et
  • Janvier Lamontagne, fils de Simon et Marie, et sa femme, Marguerite Pelletier, au rang 5, lot 4.

Un détail de la Map of the District of St. Francis, Canada East of 1863, qui montre une partie de Wolfestown, y comprit les 4ème, 5ème, et 6ème rangs. La petite rivière Bulstrode, qui coule vers le nord-ouest, est dans le 6ème rang. Le 5ème est au nord-est du 6ème. Le chemin du 6ème rang est environ sur la ligne qui sépare les deux rangs.

Collections de la Bibliothèque des sciences et de génie, Service des bibliothèques et archives, Université de Sherbrooke.
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Une image satellite qui montre la rivière Bulstrode entre la route 263 et le chemin du 6ème rang. Les terres des membres de la parenté Aubin, Demers et Lamontagne sont dans le 5ème et 6ème rangs (aux deux côtés du chemin du 6ème rang) et entre la grande courbe de la rivière Bulstrode et la route de la Grande Ligne, à gauche. Beaucoup de terres sont toujours des champs ouverts.

 Map Data copyright 2017 Google.
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L'image ci-dessus est une tentative de géoréférencer la carte de 1863 vers l'image satellite de Google. Il n'est pas parfaitement superposé, mais donne une bonne indication des relations des rangs et des lots avec des caractéristiques topographiques d’aujourd’hui telles que la rivière et les routes.
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Hilaire et Marie Euphrasie défrichent la forêt, cultivent la terre et élèvent leurs enfants pour une vingtaine d’années sur le chemin du 6ème rang. Pendant ce temps-là, ils éprouvent malheureusement des nombreux drames familiaux : leur enfant aîné, Didance, meurt en 1867 à neuf ans, Jean-Baptiste en 1870 à un mois, Pierre en 1876 aussi à un mois, Marie Alvina en 1877 à onze ans, Marie Exilia aussi en 1877 à trois ans, et Arcade en 1879 à neuf mois.

Malgré les exigences de la ferme et famille, Hilaire était actif dans la vie de la communauté. Le 2 novembre 1871, il est signataire (avec sa « marque » en lieu de signature ; Hilaire est illettré) de la pétition à l’archevêque de Québec qui demande d’établir une nouvelle paroisse de la partie de Saint-Julien où il se trouve ; le 12 février 1872, il est nommé par le curé au syndic pour superviser la construction de l’église ; le 28 juillet 1872, il est nommé par le curé comme un des trois marguilliers dans le premier conseil de Fabrique de l’église ; en 1873, il est nommé par le curé comme le marguillier en charge pour le deuxième conseil de Fabrique de l’église ; et de 1877 à 1879, il est élu au conseil de la municipalité.

Le 13 décembre 1876, lorsqu'une nouvelle, plus grande cloche était installée avec cérémonie sur le clocher de l'église dans la présence de Msg. Antoine Racine, l’archevêque de Sherbrooke, Hilare est un des parrains de la cloche et Marie Euphrasie une des marraines. (C'est la coutume que des noms sont donnés aux cloches, comme les enfants nouveaux-nés, et, donc, on leur donne aussi des parrains et marraines, et l'inauguration de la cloche est comme un type de baptême. Le nom de cette cloche est inconnu.)

Un peu avant 1880, peut-être après la récolte de 1879, Hilaire, Marie et leurs enfants, déménagent de Saint-Fortunat à Lewiston, Maine travailler dans les manufactures ou autres emplois dans cette ville en plein essor industrielle. (À ce moment, Nazaire, leur fils survivant le plus âgé, est marié et resté à Saint-Fortunat. Il semble avoir acheté de la terre agricole de son père sur le rang 6, lot 3, qui borde la terre qu'Hilaire a conservée au rang 6, lot 4. C'est probable que Nazaire s'occupait avec les deux terres pendant que son père vivait à Lewiston.) Comme c'est très courant à l'époque, chez Aubin se rendit probablement aux États pour gagner et économiser de l'argent afin de pouvoir pour payer leurs dettes et retourner plus tard à leur ferme à Saint-Fortunat. 

Le recensement américain de 1880 rapporte qu'Hilaire était au chômage depuis 11 mois. L’annuaire de la ville de Lewiston en 1881 enregistre Hilaire comme « Aubien, Helaire, laborer », et qu'il habite Lincoln Street près de la gare de Grand Trunk. Le prochain annuaire, en 1883, pourvu la même information, mais avec le nom « Aubain, Helaire D.” En dépit d’autres annuaires dans les années prochaines, ni Hilaire ni les autres de la famille n'y sont inscrits.

On n'a pas beaucoup d'informations à propos de leur séjour à Lewiston, mais on sait que la famille Aubin souffre de voir les morts de plus, avec la mort d’une fille, Lumina, de cinq ans, en 1880, et les morts de deux fils, Noë, dix-huit, et François, quatorze, au début de 1882. Avec ces derniers, seulement quatre, ou moins d’un tiers, des enfants d’Hilaire et Marie Euphrasie deviendront des adultes.


Hilaire Aubin, vers 1880. La photo a été prise à Lewiston, Maine. Hilaire était cultivateur à Saint-Gilles et Saint-Fortunat avant l’émigration à Lewiston où il était travailleur dans les manufactures de coton. Un autre Canadien qui travaillait à l'époque dans les manufactures de coton à Manchester, N.H., aurait pu parler d'Hilaire et d'autres qui travaillaient à Lewiston :


« Pourquoi nos gens quittent le Canada et viennent aux États-Unis? Parce qu'ils devaient s'assurer de vivre pour leur famille et pour eux-mêmes pendant un certain nombre d'années, et parce qu'ils avaient grandement besoin d'argent. Les salaires payés par les usines textiles étaient l'attraction. Ici et partout ailleurs, ils n'aimaient pas devenir citoyens [des États-Unis] et le craignaient pour plus d'une raison. Ils ne pouvaient pas parler anglais, et pour cela, laissez-moi vous dire, était un gros handicap. . . . La plupart d'entre eux n'étaient pas venus ici pour rester. Ce qu'ils voulaient le plus, c'était de retourner dans leurs fermes canadiennes avec l'argent gagné par les usines de textile. »


Philippe Lemay, travailleur du textile, Manchester, New Hampshire.


C. Stewart Doty. The First Franco-Americans: New England Life Histories from the Federal Writers' Project 1938-1939, p. 24-25. (The University of Maine at Orono Press. 1985.) Traduction de l'anglais par Dennis M. Doiron. On peut lire le manuscript sur le site web de la Digital Collection of the Library of Congress : https://www.loc.gov/resource/wpalh1.18040142/?st=gallery.
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Marie Euphrasie Demers Aubin, vers 1880. La photo a été prise à Lewiston, Maine, probablement le même jour de la photo d'Hilaire au-dessus. Elle a l'air triste d'une femme qui a vécu des années dures. En 1880, elle avait déjà perdu six de ses enfants et en perdra trois de plus en vivant aux États. Seulement quatre de ses treize enfants vivront jusqu'à l'âge adulte.
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Délienne Aubin, la fille aînée d’Hilaire et Marie Euphrasie, et une Mademoiselle Rousseau tenant les outils de manufactures de coton et portant les habits de travail. Lewiston, Maine, vers 1880. Délienne a marié Joseph Lambert à l’église de Saint Pierre et Saint Paul, à Lewiston, 17 avril 1882. Comme sa mère, elle verra les drames dans la famille, cinq de ses six enfants décéderont jeunes. 
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On ne sait pas quand Hilaire et Marie Euphrasie quittent Lewiston pour Saint-Fortunat, mais ils y sont dans le census canadien de 1891 avec seulement leur plus jeune enfant, Hilaire, chez eux. En 1898, quand Odelie et Éva sont en voyage à Saint-Fortunat, elles demeureront chez Hilaire et Marie à leur nouvelle maison au village proche du carrefour de la rue Principale et la route du Cap, plutôt que leur vieille ferme sur le 6ème rang.

À ce temps-là, Hilaire a 68 ans et Marie Euphrasie, 58. En dépit que le census canadien de 1901 l'inscrite comme cultivateur, sa nièce Angelina Bourasssa Leblanc le décrira plus tard comme menuisier, ce qui semble approprié compte tenu de son âge et le fait qu'il habitait maintenant au centre du village plutôt qu'à leur ancienne ferme sur le 6ème rang. Odelie Demers, dans ses notes de voyage de 1898 mentionne que leur fils Hilaire vivait également à Saint-Fortunat comme célibataire et propriétaire d'un moulin à scie situé à plusieurs milles du village, et que leur fille Délienne se rendait visite ses parents avec sa fille Appoline depuis Berlin Falls, New Hampshire. Il semble que leur fils aîné, Nazaire, vive toujours à Saint-Fortunat à sa ferme sur le chemin du 6ème rang à cette année-là (son plus jeune enfant y était né en 1897), et leur fille, Zenaïde, qui était religieuse, habitait peut-être à Yamaska, Québec, où elle sera inscrite au recensement canadien de 1901.

Hilaire est décédé en 1903 à 73 ans. Un peu de temps avant de mourir, il employe ses compétences de menuisier sur un projet spécial. Selon sa nièce Angelina Bourassa Leblanc, Hilaire a cherché un frêne dans son bois pour abattre et faire faire des planches pour son propre cercueil. Après les planches étaient fabriqués, il a appliqué trois couches de l’huile de lin, et les a rangés dans le grenier sous un système de poids pour les garder plates et droites, et a demandé à sa femme d’avertir son voisin, Israël Beauchesne, les assembler à sa mort. Dans son enfance, Angelina a vu le cercueil d’Hilaire avant de déposer dans sa tombe, et 40 ans plus tard quand son père Joseph Bourassa est décédé, le fossoyeur a rapporté qu'il avait découvert et vu le cercueil d’Hilaire et qu'il était toujours intact.

Après la mort de son mari, Marie Euphrasie quitte Québec pour de bon et s'installe à Berlin, New Hampshire chez sa fille Délienne. En 1908, son frère et sa belle-soeur, Télesphore et Henriette Demerslui y rendront visite, et elle les accompagnera dans au moins une partie de leur grande promenade au Québec. Elle est décédée à Berlin en 1923, à l'âge de 82 ans.

Leur fils aîné, Nazaire, était élu maire de Saint-Fortunat en 1894 et vivra plus tard au région de Lac Saint-Jean où il meurt en 1935. Délienne, leur fille aînée, déménagera de Berlin à Westbrook, Maine, où elle décédera en 1940. Zenaîde était religieuse jusqu'à sa mort à Saint-Hyacinthe, Québec en 1941, et leur plus jeune enfant, Hilaire, émigrera à Biddeford, Maine. Il continuera à vivre aux États-Unis où il meurt en Floride en 1950.


Hilaire et Marie Euphrasie Demers Aubin, avec le même air confiant et calme 
de leur photo de noces 40 ans plus tôt. Vers 1900. Location inconnue.

Angelina Bourassa Leblanc, une de leurs nièces, écrit en 1978 qu’Hilaire était un « [h]omme travaillant, honnête et économe, il apprit à se débrouiller. » Ça fait une bonne sorte d’épitaphe pour lui, mais ces attributs appartiennent aussi à Marie Euphrasie et les membres de leur génération qui étaient fermiers et fermières sur les rangs isolés de Québec et qui savaient se tirer d’affaire en faisant preuve d’ingéniosité. Et ses paroles brèves d'éloges partagent les mêmes sentiments de ceux de Lionel Groulx, historien, enseignant et prêtre Québécois, de ses parents de la même génération qu'Hilaire et Marie Euphrasie.

« Notre père n’était pas seulement un agriculteur ; c’était aussi un artisan. Il travaillait le bois, le cuir, le fer. Rien des instruments de la ferme ne se fabriquait ailleurs que dans l’atelier familial. Notre mère boulangeait, cousait, tricotait, tissait, blanchissait. Elle faisait tous nos habits, en tissait au métier une bonne part ; elle trouvait même le temps de tisser de la catalogne pour les autres, pour arrondir le pécule ; elle tressait nos chapeaux de paille, plissait nos souliers de bœuf, entretenait son jardin, fabriquait son savon, voyait à la basse-cour, trayait les vaches, et les jours de presse, elle trouvait encore le temps d’aller donner un coup de main aux travaux des champs. Un soir qu’après l’école je m’en allais chercher les vaches, je me souviens d’avoir vu ma mère sur un haut mulon de grain, en plein champ. La fourche à la main, elle servait la batteuse. Oui, race de braves gens, dont la race paraît éteinte, et qui se proposait bien de ne pas faire de nous des mauviettes. Religion non de paroles que celle de notre foyer, mais religion en action. »

Lionel Groulx. Mes memoires, tome 1, p. 14. (Fides 1970). On peut lire le livre en ligne à Wiki-source:

https://fr.wikisource.org/wiki/Mes_m%C3%A9moires_(Groulx),_tome_I/Mes_M%C3%A9moires.
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Des Informations Généalogiques

Hilaire Aubin 

 : 22 février 1830 à Saint-Nicolas (maintenant un secteur de la ville de Lévis), la seigneurie de Lauzon, Province de Canada (maintenant la Province de Québec), à Hilaire Aubin et Marguerite Lambert. (Après la mort de son mari, Marguerite s'est mariée Germain Demers à Saint-Nicolas, avec qui elle aura trois enfants.) Baptisé : 23 février 1830 à Saint-Nicolas. Parrain: François Xavier Lambert (le mari de Julie Lamontagne, une des filles d’Ambroise Lamontagne et une sœur d'Euphrosine Lamontagne Demers). Marraine : Marie Aubin, relation inconnue.

Marié : 15 janvier 1856 à Saint-Gilles-de-Beaurivage, à Marie Euphrasie Demers, la fille de Damase Demers et Euphrosine Lamontagne.

Décédé : 21 août 1903 à Saint-Fortunat-de-Wolfestown, Province of Québec. Enterré : 24 août 1903 dans le vieux cimetière à Saint-Fortunat.

Marie Euphrasie Demers 

Née : 30 octobre 1840 à Saint-Gilles à Damase Demers et Euphrosine Lamontagne. (Chez Demers était dans la partie de Saint-Gilles qui deviendra la paroisse et municipalité de Saint-Agapit en 1867.)Baptisée : 01 novembre 1840 à Saint-Nicolas. Parrain : Jean-Baptiste Gouse (relation inconnue). Marraine : Julie Lamontagne, tante.

Mariée : 15 janvier 1856 à Saint-Gilles à Hilaire Aubin, fils.

Décédée : 21 janvier 1923 à Berlin, New Hampshire. Enterrée : location inconnue, peut-être à Berlin, N.H.

Leurs Enfants 


Didance Aubin 

 : 23 août 1858 à Saint-Gilles. Baptisé : 23 août 1858 à Saint-Gilles. Parrain et marraine : inconnus.

Décédé : 17 février 1867 à Saint-Julien-de-Wolfestown. Enterré : 19 février 1867 à Saint-Julien.

Nazaire Aubin 

 : 2 mai 1859 à Saint-Gilles. Baptisé : 3 mai 1859 à Saint-Gilles. Parrain : Jean-Baptiste Aubin, oncle. Marraine : Marie Lamontagne, peut-être sa tante Julie Lamontagne, une fille d'Ambroise Lamontagne et une soeur d'Euphrosine Lamontagne Demers.

Marié : 27 octobre 1879 à Saint-Fortunat à Clarissa Gosselin.

Leurs enfants : Clara (1880 - 1955), Lumina (1881 - 1965), Émelia/Émelie (1883 - 1946), Josaphat (1884 - 1924), Émile (1888 - 1946), Emma (1890 - 1896), et Hedwidge (1891 - 1937). 

Décédé : 3 mai 1935 à Sainte-Monique, Lac-Saint-Jean-Est, Province de Québec. Enterré : 7 mai 1935 à Sainte-Monique.


La famille de Nazaire Aubin et Clarissa Gosselin, vers 1890. Location inconnue. Assis : Nazaire avec Emma, Josaphat, Émile, et Clarissa avec Hedwidge. Debout : Émelia/Émelie, Lumina, et Clara. Après leur mariage, Nazaire achète des terres à son père sur le chemin du 6ème rang où il cultive jusqu'à s'installer dans la région du lac Saint-Jean au Québec. En 1894, il est élu le maire de Saint-Fortunat.
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Délienne Aubin 

Née : 30 juin 1861 à Saint-Julien-de-Wolfestown. Baptisée : 30 juin 1861 à Saint-Julien. Parrain et marraine : inconnus.

Marié: 17 avril 1882 à Joseph Lambert à l'église de Saint Peter et Saint Paul, Lewiston, Maine.           
Leurs enfants : Joseph (Adelhard 1883-1884), Marie Lydia Zenaide (1887-1887), Appolina (1890-1879), Joseph Achille (1892-1893), Marie Anne (1895-1895), et Marie Odelie Aubin (1900 - 1900, à environ six mois).

Décédée : 5 avril 1940, à Westbrook, Maine. Enterrée : au cimetière de Sainte-Anne, Berlin, New Hampshire.

Zénaïde Virginie Aubin

Née : 2 novembre 1862 à Saint-Julien, maintenant Saint-Fortunat. Baptisée : 4 novembre 1862 in Saint-Julien. Parrain : Théodore Demers, oncle. Marraine : Philomène Lamontagne Demers, une tante plus tard (Théodore et Philomène se sont marié en 1865.)

Jamais marié. Elle était religieuse dans l’ordre de Soeurs de la Présentation de Marie.

Décédée : 22 juillet 1941 à Saint-Hyacinthe, Province d Québec. Enterrée : location inconnue.


Zénaïde Aubin, vers 1880.
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Noé Aubin 

 : 14 décembre 1864 à Saint-Julien. Baptisé : 15 décembre 1864 à Saint-Julien. Parrain : Damase Demers, grand-père. Marraine : Marie Legendre Lamontagne, grand-tante (la femme d'Simon Lamontagne.)

Jamais marié. 

Décédé : 1 février 1882 à Lewiston, Maine. Enterré : au cimetière de Saint Peter et Paul, à Lewiston, Maine.

Marie Alvina Aubin 

Née : 15 juillet 1866 à Saint-Julien. Baptisée : 16 juillet 1866 à Saint-Julien. Parrain : Évangeliste Demers, oncle (un demi-frère d'Hilaire Aubin). Marraine : Victoria Lamontagne, tante (la femme d'Honoré Demers, un autre demi-frère d'Hilaire).

Décédée : 13 septembre 1877 à Saint-Fortunat. Enterré : Probablement au cimetière près de l'église de Saint-Fortunat qui a fait son premier enterrement cette année-là. Les restes de ce cimetière étaient levées au nouveau cimetière, maintenant appelé le vieux cimetière, en 1898.

François Télesphore Aubin 

 : 29 janvier 1868 à Saint-Julien-de-Wolfestown. Baptisé : 29 janvier 1868 à Saint-Julien. Parrain : Télesphore Demers, oncle. Marraine : Henriette Lamontagne Demers, tante.

Décédé : 25 avril 1882 à Lewiston, Maine. Enterré : au cimetière de Saint Peter et Saint Paul, à Lewiston, Maine.

Arcade Leonide Aubin 

 : 31 décembre 1868 à Saint-Julien-de-Wolfestown. Baptisé : 3 janvier 1869 à Saint-Julien. Parrain : Honoré Demers, oncle. Marraine : Adelaide Boucher Demers, tante (la femme d'Évangeliste Demers, un demi-frère d'Hilaire).

Décédé : 15 septembre 1869 (à neuf mois) à Saint-Julien. Enterré : 16 septembre 1869 à Saint-Julien.

Jean-Baptiste Aubin 

 : 24 juin 1870 à Saint-Julien-de-Wolfestown. Baptisé : 24 juin 1870 à Saint-Julien. Parrain : Eugene Lemay, peut-être un cousin. Marraine : Celina Garneau, peut-être une cousine.

Décédé : 22 juillet 1870 (à un mois) à Saint Julien. Enterré : 24 juillet 1870 à Saint-Julien.

Pierre Aubin 

 : 31 juillet 1872 à Saint-Fortunat. Baptisé : 1 août 1872 à Saint-Julien. Parrain : Florian Lemay, un ami de la famille. Marraine : Esther Langlois, une amie de la famille.


 Hilaire Aubin, fils d'Hilaire Aubin et Marie Euphrasie Demers,

et son fils, Roland, vers 1907, Biddeford, Maine. 
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Marié : 17 août 1903 à Saint-Fortunat à Exilia Dubois.

Leur enfant : Roland Joseph (1905-1985).

Décédé : en 1950 à Lakeland, Floride. Enterré : au Carpenter's Home Cemetery, Lakeland Park.

Marie Éxilia/Émilie Aubin 

Née : 19 mai 1874 à Saint-Fortunat. Baptisée : 19 mai 1874 in Saint-Fortunat. Parrain : Nazaire Aubin, frère. Marraine : Adelina Demers, relation inconnue, mais c'est peut-être Odelie Demers, cousine.

Décédée : 12 septembre 1877 à Saint-Fortunat. Enterrée : Probablement au cimetière près de l'église de Saint-Fortunat qui a fait son premier enterrement cette année-là. Les restes de ce cimetière étaient levées au nouveau cimetière, maintenant appelé le vieux cimetière, en 1898.

Lumina Aubin

Née : 19 mai 1875 in Saint-Fortunat. Baptisée : comme « Marie Philomene » 19 mai 1875 à Saint-Fortunat. Parrain : Stanislas Laitres, voisin. Marraine : Camille Vermette Laitres, voisine.

Décédée : 15 juin 1880 à Lewiston, Maine. Enterrée : au cimetière de Saint Peter et Saint Paul, à Lewiston, Maine.

Pierre Aubin 

 : 24 octobre 1876 à Saint-Fortunat. Baptisé : 26 october 1876 à Saint-Julien. Parrain : Theode Gosselin, le marie de Virginie Lamontagne, une fille de Simon Lamontage. Marraine : Celanire Aubin, relation inconnue.

Décédé: 16 décembre 1876 (à un mois) à Saint-Fortunat. Enterré : 18 décembre 1876 probablement au cimetière à Saint-Julien.  Décédé : 17 février 1867 à Saint-Julien-de-Wolfestown. Enterré : 19 février 1867 à Saint-Julien.
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Notes sur le texte


Comme pour la plupart des informations généalogiques de ce blog, j'avais reçu beaucoup d'aide de mes cousines, Cécile Leblanc et Jeanne d'Arc Leblanc de Victoriaville, au Québec, et Anita Demers Olko de Lewiston, Maine, et de Juliette Aubin, l’ancienne généalogiste de la Société historique de Saint-Nicolas-Bernières, Québec. De plus, Cécile et Jeanne d'Arc révisaient et proposaient des suggestions pour améliorer le texte français, tout comme Anita avec le texte en anglais. Je les remercie pour leur aide et leurs conseils. Toutes les erreurs dans le texte sont toutes les miennes.

Les photos de famille dans cette poste, comme c'est le cas pour la plupart des photos dans le blogue, proviennent de la collection d'Anita Demers Olko, qui les collectionnait aux États-Unis et au Québec depuis des décennies. Beaucoup de photos ont été trouvées lors de ses voyages au Québec avec Claire Demers Rivard, la soeur d'Edmund Demers, dans les années 1990.

Les prénoms de Marie Euphrasie Demers Aubin et de sa mère, Euphrosine Lamontagne Demers, posent un défi. Les noms Euphrasie et Euphrosine sont utilisés dans divers documents pour chacune des deux, ainsi qu'un autre nom alternatif, Frazile. J'ai choisi d'appeler la mère Euphrosine à travers le blog parce que ce nom semble plus formel et, par conséquent, plus approprié pour l'aînée des deux femmes, et pour la fille j'ai ajouté Marie à Euphrasie, les deux sont dans son baptistaire. De plus, en utilisant les deux noms Marie Euphrasie ensemble, il aide à distinguer mieux la fille de sa mère.

Sur les locations de la ferme Damase Demers à Saint-Gilles et celle de Germain Demers sur le chemin Vires-Crêpe à Saint-Nicolas, et la vente de terres voisines par Germain Demers à son frère Magloire Demers, je me suis appuyé sur la recherche de Juliette Aubin, l'ancienne généalogiste de la Société historique de Saint-Nicolas, qu'elle m'a communiqué dans des courriels de 13 et 28 janvier 2016, les 4, 6 et 9 octobre 2016 et le 3 novembre 2016.

Les informations sur des membres de la famille élargie et leurs fermes le long du chemin du 6ème rang proviennent des sources suivantes: les recensements canadiens de 1861 et 1871; la Map of the District of St. Francis, Canada East of 1863 (http://collectionscanada.gc.ca/pam_archives/index.php); et les rôles d'évaluation, à compter de l'année 1874 de la municipalité de Saint-Fortunat.

La location de la maison d’Hilaire et Marie Euphrasie dans le village de Saint-Fortunat à ou près de carrefour de la rue Principale et du chemin du 8ème m'avait été signalé par Cécile et Jeanne d'Arc Leblanc à deux occasions. Elles ont toutes deux grandies à Saint-Fortunat, mais ne pouvaient pas se rappeler laquelle des deux maisons était celle des Aubin (les deux maisons se sont proches et assez similaires).

Sur les activités d’Hilaire, Marie Euphrasie, et Nazare à Saint-Fortunat, voir Éric Vaillancourt, Histoire de Saint-Fortunat (2012) : en tant que signataire avec sa « marque » en lieu de signature sur pétition datée le 2 novembre 1871 à l'archevêque de Québec pour établir la paroisse de Saint-Fortunat, p. 60 ; élu le 28 juillet 1872 comme marguillier du premier conseil paroissial, p. 70 ; élu le 12 février 1872 au syndic pour la construction de l'église, p. 86 ; nommé comme l'un des parrains, et Marie Euphrasie comme marraine, à la première cloche de l'église lors de la cérémonie du 13 décembre 1876, p. 95 ; en faisant son propre cercueil, p. 199 ; nomination en 1873 comme deuxième marguillier en charge du conseil paroissial, p. 309 ; son fils Nazaire élu maire en 1894, p. 313 ; son frère Barthélemy élu au conseil municipal 1873, p. 314 ; l'élection d’Hilaire au conseil municipal de 1877 à 1879, p. 14.

Pour l'histoire de l'émigration des Canadiens à la Nouvelle-Angleterre, y compris les causes, voir, Yves Roby, Les Franco-Américans de la Nouvelle-Angleterre : Rêves et réalités, chapitre I. (Septentrion. Sillery, Québec. 2004).

Angélina Bourassa-Leblanc, Jeanne d'Arc Leblanc et Cécile Leblanc sont des sources d'information supplémentaires sur Hilaire et Marie Euphrasie dans leurs Notes Généalogiques sur Une Branche des Familles Leblanc, Bourrassa, Bouffard et Demers, p. 450 (Inédit, deuxième éd., Victoriaville, Québec), y compris l'histoire détaillée de la construction de son propre cercueil. Avec la permission de Cécile et Jeanne D'Arc, l’histoire est fournie dans son intégralité ci-dessous:

« Homme travaillant, honnête et économe. Il se tirait d’affaire en faisant preuve d’ingéniosité. Il cultivait la terre, la défrichait et se construisit une maison et des bâtiments pour les animaux. Etablissements encore existants aujourd´hui. Ces constructions datent des années 1871. Il exerçait en plus le métier de menuisier au village de St-Fortunat ce qui laisse croire qu´il fut l'artisan de son foyer comme il le fut pour la préparation de son cercueil.

« Au coeur de sa forêt, il choisit un frêne qui servirait éventuellement de cercueil. Il le coupa en longueur en fit le nombre de planches nécessaires. Le vernis n'existant pas, il appliqua trois couches d'huile de lin, déposa dans le grenier avec un système de poids afin que le bois ne se courbe pas.

« Il avait mandaté son épouse afin que le moment venu, le voisin, Monsieur Israël Beauchesne, ouvrier, puisse rassembler les parties pour en former un. Notre mère, Angélina Bourassa, a vu ce tombeau. Il ressemblait à ceux de nos jours, de couleur brune, ne portant aucune sculpture ou dessin sur le dessus et les côtés, il était terne n'ayant pas été vernis.

« Au moment de l'enterrement de notre grand-père Bourassa, quarante ans après le décès de Monsieur Hilaire Aubin, le fossoyeur remarqua que le cercueil demeurait presque intact.
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