A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Partie 3 : Saint-Samuel


Nous avons laissé Sainte-Anne à midi dans vingt minutes, et nous sommes arrivées à Lévis à une heure et un quart.  En débarquant, nous avons procuré des tiquets pour Saint-Samuel, Compté de Beauce.  En allant prendre l’express, nous avons rencontré Mme Lebel avec une de ses filles et son fils, Frank, qui demeurent à Saint-Agapit.  Nous n'échangeâmes seulement que quelques paroles après leur avoir pressé la main.
Il était deux heures lorsque nous sommes parties de Lévis, mais nous étions un peu découragées de voir que nous n’avions pas notre valise tout en ayant confiance en l’avenir. Nous nous sommes rendues à la Jonction de Tring [maintenant, Tring-Jonction], après quoi nous avons changé de char pour se rendre à Saint-Samuel. Je trouve que nous sommes bien sur la ligne de Tring seulement que nous allons bien tranquillement. Nous ne craignons pas pour les accidents. Ils ont le temps de
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tout sauver. Ils arrêtent un quart d’heure à toutes les stations et de plus trois ou quatre fois entre les stations.  
Nous commençons à craindre de ne pouvoir se rendre ce soir si nous continuons à arrêter à tous les lots de planches que nous rencontrons sur la route.  Heureusement que nous avions fait la connaissance de deux jeunes Messrs qui se dirigeaient à Megantic [maintenant Lac-Megantic] et qui étaient bien gentils. Nous nous sommes très bien amusées avec eux et, tout en parlant, nous leur avons raconté notre aventure pour notre valise, et comme le conducteur était près de nous, il est venu nous adresser la parole après quoi je l’ai informé que nous devions débarquer à Saint-Samuel et que nous n'avions prévenu personne pour notre réception vu qu’on avait l’intention de se faire conduire par un charretier.  Il nous offrit ses services afin de venir nous introduire au courrier qui nous conduirait chez mon oncle Honoré Demers, qui demeurent
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à quatre milles de là station.
Il nous dit en même temps qu’il s’intéresserait de notre valise après avoir pris des informations. Je lui dis qu'elle était restée à Cumberland Mills et qu’il était tout probable que nous aurions de la difficulté un peu à la faire venir. Il nous dit qu’il télégraphierait le jour même et que s’il y avait [la] possibilité de l’avoir, elle serait arrivée le lendemain soir et qu’il nous la ferait parvenir aussitôt.
En débarquant, il est venu nous introduire M. Bilodeau qui transporte la malle de la station au village.  Après avoir présenté nos remerciements au conducteur qui s'était montré si gentil à notre égard, nous nous sommes mises en route. Il était sept heures du soir et nous sommes arrivées à huit heures et quart chez mon oncle. Le trajet était de quatre milles, mais ne nous a pas paru long.  
En tournant le coin du chemin qui conduit chez mon oncle, nous avons vu le tuyau de la scierie.
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Nous nous sommes dites toutes les deux, « C’est bien là chez mon oncle. » Nous voyons le tuyau du moulin. Notre charretier nous écoutait parler en silence sans nous renseigner.


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Chez Honoré Demers, vers 1885. Odelie a deux liaisons de parenté avec la famille. Oncle Honoré est un cousin germain de son père, Télesphore, et Tante Victoria est une soeur de sa mère, Henriette. Premier rangée : Arthur, Tante Victoria (Lamontagne), Sinaï, Narcisse (debout derière Sinaï), Oncle Honoré, Rose Anna. Deuxième rangée : Eugenie, Alphonsine, Télesphore, Nazaire, et Fortunat.
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Croyant qu’on ne les reconnaîtrait peut-être pas, mais en arrivant à la maison, nous avons vu Eugénie et les garçons occupés à jouer du croquet.  De suite, nous leur avons fait un signal avec la main. Eugenie se mit à dire, « C’est Odelie et Éva, » et déjà toute la famille était rendue à la porte pour notre réception et bien surprise de notre arrivée, puisque je leur avais annoncé sur ma dernière lettre que nous étions obligées de retarder notre promenade à plus tard, afin de leur procurer une plus agréable surprise.
Après leur avoir souhaité le « bonjour, » nous nous sommes mises à leur informer toutes les bonnes nouvelles de Sanford, tandis que ma tante s’est occupée à nous préparer un souper qui fut avalé avec appétit vu que nous commencions à être un peu fatigué du voyage, et qu’il
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commençait à faire tard.  
Voyant la soirée un peu avancée, nous commençâmes à penser d’aller se reposer un peu, tout en se proposant une partie de plaisir pour le lendemain.  Nous avons dormi bien paisiblement toute la nuit. À sept heures, ils sont faits crier le sifflet de la scierie qui nous a réveillées. En ouvrant les paupières, je me croyais si certain d’être à Sanford que je me suis dite, « Faut-il bien falloir se lever pour aller travailler. » Mais je fus vite remise de mon erreur. Mais voyant qu’il était une heure assez avancée, nous avons décidé de se lever.
Après avoir pris notre déjeuner, je me mise à l’oeuvre pour écrire à mes parents comme je leur avais promis.  Éva est allée visiter le moulin à scie avec Eugénie et Rosanna. De là, elles sont allées faire un tour de chaloupe sur le lac Drolet. Elles avaient emmené Narcisse avec elles pour batelier à leur voyage.  Elles se sont procurées des feuilles d’érable pour décorer leur chaloupe,
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comme c’était la fête de la Saint-Jean-Baptiste qui se trouve le 24 juin. Éva trouvait tout à son goût.  Elle s’amusait très bien. Dans l’après-midi, nous sommes allées au village en compagnie d’Alphonsine et Rosanna. Nous sommes entrées faire une petite visite dans la chapelle.  Nous avons fait une petite prière et, de là, nous nous sommes rendues à la Poste office afin de poster ma lettre qui devait aller donner de nos nouvelles à nos parents à Sanford.

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Alphonsine, fille de Honoré et Victoria Demers, vers 1895-1900.
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Nous sommes entrées au magasin chez M. Pouliot. Tandis que ma cousine se procurait différents effets dont elle avait besoin, nous nous sommes mises à converser avec Mme Pouliot et, tout de même, nous l'informâmes que nous venions des États-Unis et que notre résidence était à Sanford. Elle nous demanda certains renseignements sur ce qui concernait la famille de M. Cyrille Martineau, son beau-frère.  Nous la renseignâmes le mieux possible.  
Après quoi, nous nous sommes remises en
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route pour revenir chez mon oncle qui demeure à deux milles du village, mais le trajet ne nous a pas paru long comme il y avait déjà plusieurs mois qu’on ne s'était pas vus. Il nous restait plusieurs sujets à traiter.  Aussitôt que nous fûmes rendues à la maison, la pluie commença à tomber à verse ce qui nous obligea de rester dans la maison le reste de la journée. Mais nous fîmes nos propositions dès le soir pour le lendemain qui se trouvait le samedi.  
Le programme était fait. Nous devions aller faire un tour de chaloupe, manger des fraises et jouer du croquet. Mais à notre grand désappointement, le lendemain matin, en ouvrant les paupières, nous avons constaté qu’il pleuvait à verse et toute la journée s’en est suivie.
Il a fallu se contenter tout de même. Le soir, les Delles Theberge et Dalaire sont venues nous chercher pour aller visiter la fromagerie de M. Albert Dalaire et, comme il ne commençait à faire son fromage qu’à huit heures du soir, nous avons vu
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fabriqué le fromage et d’autant plus que nous étions heureuses de faire la connaissance de M. Albert Dalaire, fromager, ainsi que M. Alfred Theberge, qui courtise ma cousine Eugénie, et plusieurs autres jeunes gens qui se trouvaient aussi à la fromagerie. Tous ces jeunes gens nous paraissaient assez bien posés.
Le lendemain, dimanche, nous nous sommes levées à bonne heure afin de faire nos préparatifs pour aller à la messe, mais en jetant un oeil dehors, nous avons constaté que c'était encore la même histoire du samedi. Il pleuvait encore à verse avec un courage qui faisait plaisir à voir malgré tous nos désappointements.  Il nous faut encore changer nos plans et garder la maison. Nous avons pensé que c'était parce que notre valise n'était pas arrivée que Dieu avait envoyé de la pluie pour nous empêcher d’y aller !  Voyant qu’on n’avait pu se rendre à l’église, nous nous sommes mises à chanter la messe du sixième ton. Eugénie nous accom-
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pagnait sur l’orgue.


Dans l’après-midi, nous avons eu la visite de M. Alfred Théberge, mais comme le Revd M. Deschêne avait organisé un pèlerinage pour Sainte-Anne-de-Beaupré, qui devait avoir lieu le 25 juin, une partie des jeunes gens de Saint-Samuel s'étaient embarqués à huit heures du soir sur le train d’excursion qui devait conduire les pèlerins.  Mes deux cousins, Arthur et Sinaï, étaient du nombre des pèlerins, et ils ont constaté la guérison d’un paroissien de Saint-Samuel, M. Joseph Beaudoin. Il ne pouvait marcher que très difficilement, bien courbé et qu’à’ l’aide de deux cannes. Et il avait une forte attaque de rhumatisme, je crois. Après avoir été vénéré la relique de Sainte Anne, il est allé déposer ses deux cannes du pied de la statue tout en remerciant cette bonne mère de lui avoir ramené la santé.

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Sinaï Demers, fils d'Honoré et Victoria.
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Nazaire Demers, fils d'Honoré et Victoria.
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Lundi matin, nous nous sommes mises à l’œuvre à bonne heure. En voyant que le soleil brillait, nous sommes allées faire un tour de chaloupe avec nos
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cousines ainsi que mon oncle qui était notre batelier. Nous nous sommes rendus jusqu'à la tête du lac Drolet.  Le temps était si beau et l’eau si calme que nous y passâmes une partie de l’avant-midi. À notre retour à la maison, nous trouvâmes le dîner prêt et nous mangeâmes avec bon appétit tout en se proposant une excursion pour l'après-midi. Vers une heure, nous sommes allées cueillir des fraises sur la propriété de M. Théberge. Nous sommes revenues à quatre heures avec une bonne provision. La cueillette avait été excellente.  
Après que nous eûmes pressé notre souper, les Delles Théberge, Robert et Fortier sont venues faire un tour de chaloupe. On était une compagnie de huit filles. Nous nous sommes très bien amusées. Nous avons chanté plusieurs couplets de chanson sur l’eau. Voyant que la nuit approchait, nous sommes retournées à la maison et nous avons passé la soirée à chanter.
Eugénie nous accompagnait sur l’orgue. Nous avons remarqué que les jeunes
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gens de Saint-Samuel étaient bien gentils.  Nous avons faite la rencontre de plusieurs jeunes filles qui nous ont paru bien aimables à première vue. Ce fut comme si ç'avait été d’anciennes connaissances.
       Mardi du matin, 28 juin, nous nous sommes mises à parler de la fête de la Saint-Pierre qui devait avoir bien le lendemain, et nous avons pensé qu’il se trouvait aussi l’anniversaire de la naissance de Lydia [note, une sœur d’Odelie] qui allait célébrer la 25eme année. Il ne fallait pas laisser passer ce beau jour de fête inaperçu. Que faire ? Nous étions bien loin en ce moment. Nous ne pouvions lui présenter nos hommages personnellement. Nous voilà enfin à faire des recherches afin de se procurer quelques choses de convenables pour la circonstance, et nous avons trouvé qu’un bouquet serait très bien approprié. Mais, quel nom lui donner? Ce n'était pas un bouquet spirituel. Ce n'était pas non plus un bouquet naturel, ni artificiel.
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Tout en plaisantant, nous lui avons donné le nom de « bouquet corporel. » Il ne faut pas demander si nous avons eu de l’agrément en composant tout.
En se proposant bien de ne pas manquer d’aller le mettre à la Poste office immédiatement afin qu’il lui arriverait à temps à Sanford et, en même temps, je lui expédiai une lettre afin de la mettre au courant de ce qui se passait parmi nous à Saint-Samuel, tout en me gardant bien de lui dire que nous n’avons pas notre linge de corps. Je ne soufflai [pas de mot] de notre valise, croyant les mettre dans l'inquiétude.
Après avoir terminé nos ouvrages, nous sommes allées faire un tour de chaloupe et je me suis chargée de ramer avec ma cousine, Rosanna. Mais comme je n’étais pas habituée, j’ai ramé avec assez d’ardeur que je me suis blessée une main.
Mercredi, 29 juin, nous sommes allées à la grande-messe à sept heures et demie. Il faisait un temps un peu brumeux, mais comme
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nous n’avons pas été capables d’aller à la messe le Dimanche, nous nous sommes mises en route tout de même.  La grande-messe fut célébrée par le Revd P. Deschêne, curé de la paroisse et chantée par M. Tanguay.
         Après la messe, il faisait beau soleil brillant. Nous sommes revenues bien tranquillement. Notre marche ne nous a pas paru longue malgré que les chemins n'étaient pas bien favorables.  Il est arrivé un accident à Éva le long de sa route. Elle marchait avec Eugénie et, tout à coup, elle est tombée à deux genoux dans la boue. Il lui a fallu aller faire son lavage à bord du ruisseau avant de se rendre à la maison. Dans l’après-midi, nous sommes retournées faire une nouvelle cueillette de fraises, mais notre provision ne fut pas aussi favorable que la première cueillette que nous étions allées faire lundi. Mais nous nous sommes contentées au petit peu.
      Le soir, M. Pouliot, sa dame, ainsi que son frère et sa soeur, sont venus du village passer la soirée avec nous autres
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chez mon oncle. M. Pouliot nous a raconté des histoires une partie de la soirée. En partant, ils nous ont fait l’invitation d’aller les voir avant de partir et, en même temps, ils nous ont prié de présenter leurs amitiés chez M. Cyrille Martineau de Sanford, Me., et beau-frère de M. Pouliot.
Jeudi, nous avons passé une partie de la journée à la maison. Nous sommes allées travailler quelques heures à la culture du jardin afin de mieux se rappeler au souvenir des quelques années que nous avions séjourné au Canada sur une ferme là où nous avons été élevées.
    Le soir, les Messrs Théberge et Dalaire et leurs soeurs sont venues passer la soirée avec nous autres. Nous avons chanté toute la soirée comme des bons. En partant, Mlle Théberge nous invita d’aller lui faire une visite vendredi vu qu’elle devait partir le samedi matin pour une promenade. Nous n’avons pas manqué à son invitation vendredi après-midi. Nous sommes rendues avec nos trois cousines. Nous nous
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sommes très bien amusées.
     Samedi matin, tandis que nos deux cousines Alphonsine et Rose s’occupaient du ménage de la maison, nous sommes allées cueillir des fraises avec Eugénie, mais le soleil était si ardent que nous sommes revenues à bonne heure. À deux heures de l’après-midi nos deux cousins, Télesphore et Fortunat Demers, arrivaient de Dorset pour une promenade à Saint-Samuel après avoir été informés de notre visite avec l’intention de nous emmener à Dorset faire une visite où ils demeurent.

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Télesphore Demers, fils de Honoré et Victoria, circa 1900.

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Fortunat Demers, fils de Honoré et Victoria, circa 1900.
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Vers quatre heures, nous sommes allés faire un tour de chaloupe. Fortunat était notre batelier. Nous avons chanté plusieurs chansons en choeur sur l’eau. Après avoir fait le tour de l’île, nous avons pris le parti de retourner à la maison. À notre arrivée, nous avons trouvé mon oncle avec Télesphore et Narcisse occupés à jouer du croquet. Ils nous ont fait la bonne offre de jouer une partie avec eux. Mon cousin Fortunat m’offrit sa compagnie que j’agréai avec plaisir et à
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notre grande satisfaction, on pouvait se faire gloire de se nommer les « champions. »
Après avoir pris notre souper, nous sommes allés passer le soir chez M.  Dalaire qui demeure près de chez mon oncle. Je me suis rendue en compagnie de Fortunat et nous passâmes une magnifique soirée. On était heureuse de constater que tous nous recevaient avec le meilleur accueil, mais tout cela ne nous rendait pas notre valise. On était rendu au Dimanche et notre linge était encore à Cumberland Mills !
Nos toilettes commençaient à avoir un peu de poussières depuis notre arrivée au Canada qu’on était toujours toilettée la semaine comme le Dimanche. On aurait bien désiré changer le costume quelquefois.
Tout de même, il fallait aller à la messe. Il faisait bien beau, mais le soleil était brûlant et le vent bien désagréable. La messe a été célébrée par le Revd Deschêne, et j’ai remarqué qu’ils avaient un bon chœur de chant.  La musique était donnée par Mlle Lucie
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Potvin, nièce de Revd P. Deschêne. Comme l’église est trop petite pour contenir tous les paroissiens, il nous a fallu attendre la messe dans la sacristie.
À midi, nous étions de retour à la maison. Après avoir pris notre dîner, nous sommes partis en deux voitures pour aller faire une promenade sur le Mont Saint-Samuel. Nous nous sommes rendus en voiture presque au pied de la montagne et, de là, fallait faire le reste du trajet à pied qui était bien un demi-mille de long, et il nous fallait parcourir ce chemin à travers les arbres, rochers et branches. C’était pour mieux dire un chemin presque impassable.  
Après s’être rendu à une certaine hauteur, nous étions tellement fatigués que nous nous sommes arrêtés quelque temps pour se reposer. La chaleur rendait le temps si accablant et le vent excessif, nous faisait craindre pour se rendre sur le sommet de la montagne. Après avoir contemplé plusieurs lacs et petits villages environnants, nous avons
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pris le parti de retourner à la maison. Il était bien six heures du soir à la sortie du bois.
Une fête de la famille Demers sur le rive du Lac Drolet,
avec Mont Saint-Samuel au-fond.
Août 1915.
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Nous avons constaté qu’il se préparait un fort orage. Le temps était si laid à voir que nous avions des craintes vues aussi l’excès du vent. Peu après notre arrivée à la maison, le tonnerre et les éclairs nous aveuglaient complètement. La pluie commença à tomber à verse. Heureusement, qu’elle ne fut pas de longue durée, mais lorsque le temps fut remis au beau, nous nous sommes mis à chanter tout en se rappelant nos anciennes chansons ainsi que nos soirées de Sanford, lorsque nous étions tous réunis.
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