A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Friday, November 1, 2019

Les Notes de Voyage en Europe d'Edmund Demers




Professeur Edmund Demers avec deux étudiantes au
Clarke College à Dubuque dans l’Iowa. Vers 1956.
(Photo: Grâce à Edmund Demers)

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Preface


C’est à la fin de l'année scolaire au printemps 1956 au Clarke College, une petite université de femmes catholique à Dubuque dans l’Iowa, lorsque Edmund Demers, 36 ans et professeur d'art, préparait ses bagages et sa voiture pour le long chemin à sa ville natale de Sanford, Maine, un trajet de presque 1 500 milles. Mais il ne restera pas chez ses parents très longtemps, seulement une semaine, avant de prendre un autobus à Boston et puis un autre à Montréal afin d’embarquer à bord de Castel Felice, un paquebot qui le mènera au Havre en France. Ce devait être son premier voyage en Europe, où il espérait pouvoir visiter des sites culturels pour améliorer sa connaissance de l'art, en particulier la peinture, la sculpture et l'architecture, et sa capacité à l'enseigner.



Le paquebot Castel Felice accostait au Havre, en France.
Il semble que le paquebot à l'arrière-plan est l'Ile de France.
Septembre 1956.
(Photo par Edmund Demers)


Le Castel Felice qu'Edmund Demers a embarqué au Quai 45 du port de Montréal pour se rendra au Havre, en France, en juin 1956. Le passage prendra 10 jours. Edmund reviendra sur le même navire, mais débarquera à New York plutôt qu'à Montréal. Pour plus d'informations et de photos du navire, voir: https://en.wikipedia.org/wiki/Castel_Felice
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Pendant presque tout son voyage, Edmund a tenu un journal de voyage comme ceux que son grand-père Télesphore Demers et sa tante Odelie Demers ont faits lors de leurs voyages, respectivement, de 1908 et 1898 au Québec. Contrairement à Télesphore et Odelie, pourtant, Edmund a pris un appareil avec lui et a réalisé des diapositives en couleur. Toutes ses tentatives avec l'appareil photo n'étaient pas couronnées de succès, mais beaucoup l'étaient, et il en avait encore plusieurs en sa possession, dont certaines sont comprises dans cette poste.

Comme le témoignage de son grand-père et sa tante lors de leurs voyages et malgré le fait que le voyage d’Edmund ait été pris seulement il y a environ 60 ans, le journal d'Edmund décrit un monde bien différent de celui d'aujourd'hui: les voyages en paquebot à l'Europe plutôt qu'en avion; une Europe qui se remet encore de la Deuxième Guerre mondiale; le nombre relativement faible de touristes américains, en particulier en les régions moins peuplées en dehors de Paris et d'autres grandes villes; l'utilisation des devises nationales (le franc français, le mark allemand, la lire italienne) plutôt que l'euro; et les communications limitées, principalement par télégramme et courrier à destination et en provenance des États-Unis et de l'Europe, et au sein de l'Europe elle-même. Et à plusieurs reprises au cours de son séjour dans le sud de la France, il donne des indices du profond engagement militaire et politique de la France en Afrique du Nord, notamment en Algérie.

Comme on a fait avec les carnets de Télesphore et Odelie, Edmund et moi faisons un transcription et les annotations à ses notes de voyage. Nous faisons aussi une traduction  de ses notes, mais cette fois-ci pour la plupart d’anglais à français. Ses notes sont presque entièrement en anglais, mais plusieurs longs passages ont été écrits en français. (Edmund, qui était couramment en français et anglais, avait étudié un peu de l'allemand et l'italien pour ses voyages en Allemagne, en Suisse et en Italie.) Ces entrées en français sont en caractères italiques. Le texte entre parenthèses est dans le texte original. Le texte entre crochets est de nouveau texte ajouté par moi. Bien entendu, les notes de voyage d'origines ne contenaient aucune photo.

Cette poste de blogue contient des extraits du journal rédigé deux mois après son arrivée en Europe pendant son mémorable séjour de trois jours dans le petit village de Saint-Sauveur-de-Meilhan, près du fleuve Garonne dans le sud de la France. Nous, Edmund et moi, avons commencé ici parce que c'était evident que cette visite-là avait eu le plus beaux souvenirs pour Edmund. Au cours de l'hiver, je prévois de travailler sur le reste de ses notes et publier les résultats de ce travail dans des postes ultérieures.

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The European Travel Notes of Edmund Demers - June to September 1956




Professor Edmund Demers with two students at Clarke College.
Dubuque, Iowa. Circa 1956.
(Photo: Courtesy of Edmund Demers)
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When the academic year ended at Clarke College, a small Catholic women’s college in Dubuque, Iowa, in the spring of 1956, Edmund Demers, 36 and a professor of art, had his bags packed and car ready for the long drive of almost 1,500 miles back to his home town of Sanford, Maine. But he didn’t stay to visit family and friends for long, only a week, before he took a bus to Boston to catch another bus to Montreal where the passenger liner, the Castel Felice, was waiting to take him to Le Havre, France. This was to be Edmund’s first trip to Europe, where he hoped that visiting cultural sites would improve his knowledge of art and art history, especially painting, sculpture and architecture, and his ability to teach it.
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The passenger liner Castel Felice docked in Le Havre, France. 
It appears that the liner in the background is the Ile de France
Early September, 1956.


(Photo by Edmund Demers)

Edmund boarded the ship at Pier 45 in the Port of Montreal for the Atlantic crossing to Le Havre, France in June 1956. The passage took ten days. He will return on the same vessel, but will disembark in New York City, rather than Montreal. For more information and photos of the ship, see: https://en.wikipedia.org/wiki/Castel_Felice
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Throughout the trip, Edmund maintained a travel journal like the one his grandfather Télesphore Demers kept during his 1908 trip to Québec and his Aunt Odelie Demers during hers in 1898.  Unlike Télesphore and Odelie, however, Edmund took a camera with him and shot photographic slides in color, some of which are included in this post.

Like the notes of Télesphore and Odelie, and despite the fact his trip occurred only about 60 years ago, Edmund’s journal describes a world in many ways different from today’s: travel by passenger ship to Europe rather than by jet; a Europe still rebuilding from WWII; the relatively small number of American tourists, especially in less populated areas outside of Paris and other major cities; the use of national currencies (the French franc, the German mark, the Italian lira), rather than the euro; and the limited means of communication, mostly by telegram and mail to and from the United States and Europe, and within Europe itself. And in several passages during his stay in southern France, he gives an indication of France's then deep military and political involvement in North Africa, particularly in Algeria.

As we did with the travel journals of Télesphore and Odelie, Edmund and I collaborated at transcribing and annotating his travel notes just before his death at the end of February 2019. The notes are almost entirely in English, but several long passages were written in French. (Edmund, who was fluent in French, had studied some German and Italian to prepare for his travels to Germany, Switzerland, and Italy.) The French has been retained and italicized in the transcribed text and is immediately followed with English translations in brackets.

This post contains excerpts from his journal that were written two months into his trip about his memorable three-day stay in the small village of Saint-Sauveur-de-Meilhan near the Garonne River in southern France. Edmund and I started with this part of the journal because his fondest memories of the trip were from his visit to Saint-Sauveur. Over the coming winter months, I plan to publish the remainder of his travel notes in the blog.
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Saturday, June 15, 2019

Partie II : La Famille de Delvina Demers et Joseph Bourassa

La Vie conjugale de Delvina et Joseph 


Le 23 juillet 1888, Delvina, âgée de 30 ans, et Joseph, 28 ans, se sont mariés à l'église de Saint-Fortunat. Parce que son père était décédé des années auparavant, son beau-frère, Hilaire Aubin, mari de sa soeur aînée, Marie Euphrasie, a représenté son père au mariage. Son frère plus âgé Télesphore a signé l’acte de mariage en tant que témoin.

Pendant cette période de migration massive, « de la grande saignée », des villages ruraux du Québec aux États-Unis et ailleurs au Canada, seuls quelques membres des familles Demers et de Bourassa vivaient encore à Saint-Fortunat. Sauf pour Télesphore, tous les frères de Delvina - Damase, Théodore et Louis-Ferdinand - ainsi que leurs familles avaient déjà émigré aux États-Unis et n’ont probablement pas assistaient aux noces. Et c'était la même histoire pour Joseph, dont ses trois frères,  Édouard, Félix et François, avaient alors émigré aux États-Unis, de même que sa seule sœur, Marie-Anne.

Euphrosine, la mère âgée de Delvina, aurait certainement assistée avec Télesphore et sa femme, Henriette, et leurs enfants, qui ne seraient pas déménagés au Maine avant 1890. Sa sœur aînée, Marie Euphrasie, et son mari, Hilaire étaient revenus à Saint-Fortunat après avoir vécu à Lewiston, dans le Maine, pendant plusieurs années. La mère veuve de Joseph, Rose, vivait toujours à Saint-Fortunat et était probablement aussi au mariage, mais il est possible qu’elle ait été la seule parenté Bourassa présente au mariage.

Même après leur mariage, Joseph et Delvina n'étaient pas tout à fait prêt à s'établir sur leur terre au 7ème rang qu'il avait reçue de sa mère en 1884. Au lieu de cela, ils partent pour le Vermont où il travaillera dans une scierie de Crystal Lake à Barton. Selon sa fille Angélina, à ce temps « son but était d’acheter des instruments aratoires pour revenir habiter et organiser leur ferme à St-Fortunat. » Après plusieurs années, probablement avant 1891, ils sont revenus à Saint-Fortunat pour finalement s’installer sur leur terre. Sauf pour une courte période à la fin de la vie de Delvina, tous les deux y vivraient pour le reste de leur vie.


La maison de ferme de Joseph et Delvina au chemin du 7ème rang, au sud-est du village. Le terrain accidenté de Saint-Fortunat est bien illustré. C’est probable que Joseph ait construit la maison après avoir acquis la terre de sa mère en 1884. Les gens dans la photo sont inconnus, mais la femme à la droite semble être Marie Euphrasie, la sœur de Delvina. Vers 1900 -1910. Le chemin du 7ème, aujourd'hui la rue Principale et la route 236, était et est toujours la route majeure pour se rendre à Disraeli et les autres villages au sud-est.
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Seulement après être retourné à Saint-Fortunat, ils ont commencé à avoir des enfants. En juillet 1891, trois ans au moins après leur mariage, Delvina, qui a maintenant 32 ans, donne naissance à leur premier enfant, Georges. (Il a probablement été nommé d'après son grand-père Bourassa). Des ses mémoires, leur fille Angélina a plaisanté en disant que leur premier enfant n'était arrivé qu'après des années de mariage « même si la pilule n'existait pas » encore. Le moment de la naissance de leur premier enfant, et l'espacement ultérieur de leurs autres enfants semble être un autre indicateur de la nature délibérée et prudente du couple. Leur deuxième enfant, Angélina (la mère de Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc qui m’a tant aidé dans la recherche sur l’histoire de la famille Demers et l’écriture de la version française du blog), est née en 1894 et Wilfred en 1896. Une fille anonyme est née et décédée peu après sa naissance le 12 août 1898. Ensuite, Félix est né en 1899, Ida quatre ans plus tard en 1903, et Éva en 1905.


Angélina, Wilfred, et Georges Bourassa,
les trois premiers enfants de  Joseph et Delvina Bourassa. Vers 1900.

Comme Wilfred est né en octobre 1896, cette photo a probablement été prise à la fin du printemps ou à l'été 1897. Au cours des années suivantes, Delvina aurait quatre autres enfants : une fille anonyme qui mourut le jour de sa naissance en 1898 ; Félix, en 1899 ; Ida, en 1903 ; et Éva, qui ne vécut que 11 mois environ après sa naissance en novembre 1905.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc)
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La famille Bourassa à la terre familiale au chemin du 7ème rang à environ deux kilomètres au sud du village, sur la route menant à Disraeli, désormais la rue Principale et la route 263. Il est probable que Joseph ait défriché la terre et ait construit la maison ainsi que toutes les clôtures et les bâtiments de ferme après il a reçu la terre de sa mère en 1884. De gauche à droite, Georges, Delvina, Wilfred, Angélina tenant une poupée, et Joseph.  Vers 1897.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc)
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Ida et Félix Bourassa,
les deux plus jeunes enfants
pour survivre dans l'enfance de Joseph et Delvina Bourassa. Vers 1904.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc)
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Bien que n'ayant jamais eu beaucoup de richesses, la famille Bourassa vivait bien, particulièrement lorsque leurs trois fils, Georges, Wilfrid et Félix, et leurs deux filles, Angélina et Ida, aidaient à la ferme. Lors de son séjour de quatre mois au Québec en 1908, Télesphore Demers s'est rendu chez les Bourassa et a déclaré : « Ils étaient tous en bonne santé et semblaient vivre assez bien. Je suis allé visiter leur terre. Elle est en bon état, le grain est meilleur que la moyenne [et Joseph] élève des porcs pour le marché. » Plus tard, Télesphore enregistre une autre visite qui donne une indication des longues journées à la ferme pendant lesquelles père et fils travaillaient ensemble. : « À dix heures, nous sommes allés chez Joseph Bourassa. Il était au neuvième rang. Il était allé porter des bûches à la scierie avec ses deux garçons. À cinq heures et demie, il faisait clair et chaud. À huit heures et demie, Joseph arrive du moulin et à neuf heures et demie, nous allons nous coucher. »

En raison de l’emplacement de leur ferme sur la route principale menant à Disraeli, Joseph et Delvina pourraient aider et apprécier la compagnie des passants. Leur fille Angélina écrira que:

« [Mes parents] ont accueilli et fourni des services aux personnes qui passaient de Disraeli. Les chevaux étaient au repos et leur soif étanchée. Si c'était l'heure du repas, mon père, Joseph, les invitait à la table et les visiteurs répondaient:  “ Bien, nous allons manger le pain fait maison de Delvina ! ” En fait, ma mère, Delvina, a excellé dans les arts culinaires. »

Comme à l’habitude à la campagne à l’époque où l’argent était rare et où les voisins s’entraidaient, les services fournis aux passants de leur ferme étaient gratuits.

Delvina et Joseph, peut-être même plus que d'autres membres de cette communauté traditionnellement catholique, étaient très religieux. Un cadeau de mariage précieux de Joseph à Delvina était une édition de luxe d'un livre populaire de prière, Le Livre d’Or Des Ames Pieuses (ou cinq livres en un seul), ed. A. Roger et F. Chernoviz (1888) (Le livre montre non seulement leur ferveur religieuse, mais aussi la connaissance de lire de Delvina.) Et les deux veillent bien à ce que leurs enfants soient élevés dans la foi. Par exemple, après le souper chaque soir pendant que les enfants grandissaient, la famille s'est agenouillée dans la prière pour réciter le chapelet et tout enfant qui raterait le chapelet sans raison valable serait sévèrement réprimandé.

Hormis les décès précoces de deux enfants, un enfant anonyme qui est décédé le jour même de sa naissance en 1898 et Éva décédée à 11 mois d'une tumeur au cerveau en 1905, Joseph et Delvina et leurs enfants semblent être restés globalement en bonne santé les 30 ans qui ont suivi leur mariage. Mais en août 1918, l’épidémie mondiale de grippe espagnole frappe le Québec et commence un peu après à atteindre le village isolé de Saint-Fortunat. Le pire de l’épidémie se passait à Saint-Fortunat au cours d’une période de trois semaines en octobre.

Pendant ce temps, leur fille Angélina, âgée de 22 ans et toujours célibataire et vivant à la maison, était institutrice à la petite école de campagne située au 8ème rang. Un jour d'octobre, une élève de l'école est arrivée à la ferme à l'improviste pour dire à ses parents que leur fille était gravement malade. Joseph est allé à l'école, probablement avec un char à cheval, et l'a ramenée à la maison. Au même moment, leur fils, Wilfred, 20 ans, était également frappé. Les deux enfants, gravement malades, ont été pris en charge la nuit par leur père et le jour par leur mère. Craignant que les deux ne meurent, un prêtre fut bientôt appelé à donner le sacrement d'extrême onction. Heureusement, tous deux ont survécu avec l'aide, comme le dira plus tard Angélina, de « médecine traditionnelle » (c’est-à-dire, l’utilisation de plantes et d'herbes médicinales puisqu'il n'y avait pas de médecin résident ou de pharmacie à Saint-Fortunat) et de secours divin. Angélina se remettait rapidement et pleinement de cette épreuve, mais Wilfred s'en remettait plus lentement et souffrirait de graves crises d'asthme et d'une santé généralement mauvaise pour le reste de sa vie. C'est peut-être pour cette raison qu'il restait célibataire et vivait jusqu'à la fin de leur vie avec ses parents dans leur ferme.

Beaucoup d'autres étaient malades pendant les semaines de l'épidémie, tellement que dans de nombreuses fermes les animaux ne pouvaient être soignés que par des voisins, des amis ou des parents qui étaient restés en bonne santé ou étaient moins malades. À Saint-Fortunat, 17 personnes sont décédées sur une population de 908 au cours de l'épidémie, soit 1,9 % de sa population; la plupart sont mortes du 16 au 23 octobre.

Comme le destin l’a voulu, Lucie Laistre, 24 ans, jeune épouse d'Elzéar Leblanc, fait partie des victimes. Quelques mois plus tard, en mai 1919, Angélina, la fille de Joseph et de Delvina, épousait Elzéar. Ensemble, ils auraient neuf enfants qu'ils ont élevés dans leur ferme du 8ème rang à Saint-Fortunat.


Angélina Leblanc, 21 ans, debout la deuxième de la droite de la deuxième rangées d’en arrière, et d’autres diplômées de l’école d’enseignantes des Sœurs de la Charité  (les Sœurs Grises). Les trois sœurs sur la photo étaient enseignantes.

 Saint-Ferdinand, Québec. Juin 1915.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc.)

Dans un courriel à moi du 11 novembre 2018, Cécile Leblanc écrit:

 « À 15 ans, [ma mère, Angélina] enseignait à Garthby, puis à St-Norbert quelques années. En 1914, en septembre, elle n’a pas enseigné, elle étudiait à la maison, puis en janvier elle est allée à St-Ferdinand, à l’école des Soeurs de la Charité  (Soeurs Grises).  La photo est celle des étudiantes qui ont graduées en juin 1915.  C’était une école pour filles seulement.  Ses études ont duré six mois et en juin, elle a obtenu son diplôme lui permettant d’enseigner.

« Après ses études, elle a enseigné deux ans à l’école du rang 7, puis ensuite au rang 8,  l’école était voisine de mes grands-parents Leblanc. Après son mariage, elle n’a pas enseigné durant ces années, seulement en 1947 alors qu’il manquait d’institutrice à notre école au rang 8, quand elle accepta d’enseigner.  Ma soeur Marie-Blanche et moi sommes allées à son école. »
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Elzéar Leblanc, âgé environ 17 ans, le mari d'Angélina Bourassa. Elzéar était le veuf de Lucie Laistre, qui est décédée suite de la grippe espagnole en octobre 1918, quand il a marié Angélina Bourassa. Vers 1907.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc.)
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Après leurs autres enfants sont sortis de la ferme, Delvina et Joseph, avec l'aide de leur fils Wilfred, ont pu continuer à rester et à travailler sur leur ferme jusqu'à un âge avancé. En 1929, alors qu’ils avaient environ 70 ans, ils ont même construit une grande nouvelle maison.
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Joseph et son frère Félix. Wilfrid, un fils de Joseph, est en arrière à gauche devant la maison de Joseph et Delvina, construite environ 1929. À droite, on voit le front et le bras droit de Félix, un fils de Joseph, debout derrière son oncle Félix.
(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc.)
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À l’âge de 78 ans, en 1938, Joseph s’est retrouvé en mauvaise santé alors qu’il souffrait d’une blessure à la jambe qui avait entraîné une gangrène. Il a été hospitalisé à Thetford Mines où sa jambe a été amputée au-dessus du genou. L'extrait suivant d'une lettre à sa fille, Angélina, donne une bonne idée de ses convictions religieuses, de ses liens étroits avec sa famille et de son découragement d'être resté à l'hôpital pendant si longtemps.
« Ma chère Angélina -

J’ai reçu ta lettre hier après-midi et j’avais mon chapelet en main et je le disais pour Ida. Elle m’avait dit que quand j’avais rien à faire de prier pour elle, j’étais à lui dire une dizaine de chapelet et aussitôt je me suis mis à prier pour toi, et ce matin toutes mes actions ont été pour toi, j’ai de la peine de ce qui t’es arrivée parce que vous étiez du monde pour en avoir soin [Angelina avait récemment perdu un bébé mort-né] sans compter le tard que cela fait à la santé. Pour moi, je ne suis pas souffrant, mais cela guérit plus vite.

À présent, je vais quitter l’hôpital dimanche, et le Dr ne veut pas ou il ne croit pas que cela arrive. Je ne crois pas que cela soit dangereux, et si je ne trouve personne pour faire les pansements, j’irai chez Georges [son fils], je suis bien invité. Il doit y avoir des docteurs dans cet endroit, s’il n’y en a pas à Laurierville, il doit y en avoir à Ste-Julie 2 ou 3 milles de là. Ici, je paie $2.00 par jour, je ne gagne rien et je m’ennuie terriblement. Voilà trois semaines qu’Ernest Bilodeau est venu me voir. De temps à autre, je reçois de la visite de St-Fortunat. Le Dr de Disraeli [Dr Plante] est venu lundi et il m’a demandé des nouvelles ou des commissions, mais Wilfrid et vous autres étiez venus la veille. Je vais écrire à Ida et à Wilfrid de même temps, il consultera le Dr et il fera ce qu’il voudra, nous avons une pauvre pension et ils ne veulent pas me charroyer le bassin, je ne suis pas capable de marcher avec un seul pied. Je termine en t'embrassant et du courage.

Ton père affectueux. »

Malheureusement, un an plus tard, l’autre jambe de Joseph est également devenue gangrenée. Cette fois, cependant, la jambe n'a pas été amputée. Après avoir terriblement souffert, il est mort le 13 juin 1940. Conscient de sa fin, il a demandé à Wilfrid de rester avec lui jusqu'à sa mort, ce que Wilfrid, bien sûr, a fait.

Lorsque le corps de Joseph, endimanché, a été exposé chez lui avant l’enterrement, un très fin linceul blanc lui recouvrait le visage et des perles de chapelet étaient placées sur ses mains croisées. Au moins une personne, mais plusieurs d'habitude, resterait avec le corps jour et nuit, avec des prières fréquentes. Le corps n'a été déposé dans le cercueil que le jour de son enterrement.

Aux services funèbres de l’église, Joseph avait quatre porteurs : ses trois fils, Georges, Wilfrid et Félix, et son gendre, le mari d'Angelina, Elzéar Leblanc. La famille a eu recours aux services d’entreprise d’Eusèbe et Gédéon Lamontagne, et c’est Eusèbe, l’un des plus proches voisins de Joseph, qui a conduit le corbillard au vieux cimetière dans le village où Joseph a été enterré dans le lot familial.

Après la mort de son mari, Delvina continuait à vivre avec Wilfrid sur la ferme familiale, ce qui lui avait déjà été transférée. Comme son mari, ses dernières années ont également été difficiles. Elle souffrait « d’arthrite faciale », peut-être la névralgie faciale, qui ne répondait à aucun médicament. Maints jours, elle était même incapable de manger. Bientôt, sa fille Angélina et ses filles, Éliane, Émérentienne, Laura, Jeanne d’Arc et Thérèse, se sont relayées pour se rendre à la ferme pour prodiguer des soins.

La mort précoce de sa fille Ida, âgée de 40 ans, en 1943, n'aurait pu aider la
santé de Delvina ou son moral. Ida avait été une soeur converse au couvent des
Rédemptoristes de Sainte-Anne-de-Beaupré à partir de 1921, et en 1928  elle
prononce ses derniers voeux en prenant le nom de Martha. Peu de temps après,
elle a commencé à souffrir d'une grave maladie de l'estomac qui a duré 15 ans.
La mort d'Ida était douloureuse pour tous, mais sa mère et d'autres membres de
sa famille ont pu lui rendre visite au couvent deux semaines avant sa mort. Dans
un long article écrit sur Ida dans une publication du couvent, on lit:

Deux semaines avant sa mort, sa famille qui l’aimait beaucoup vint lui faire une visite d’adieu. On conduisait la malade au parloir sur un lit placé devant la grille. Qui dira l’émotion des siens, celle surtout de sa chère maman, âgée de quatre-vingt-quatre ans, devant son enfant qu’elle revoit ici-bas, pour la dernière fois ? Malgré sa faiblesse extrême, Soeur Martha se montre d’une joie expansive. À toutes les questions et demandes, elle n’a que cette seule réponse : « Je suis si heureuse de mourir, ne pleurez donc pas, je m’en vais au ciel. Oh ! si vous saviez le bonheur de mourir au couvent !


Angélina Leblanc et Ida Bourassa, soeur rédemptoristine, vers 1942.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc)
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En raison de la dégradation de santé, Delvina se rend en juin 1944 chez Angélina et Elzéar dans leur ferme située au 8ème rang. Elle y est décédée le 13 janvier 1945 d'une pneumonie. Avant sa mort, elle a reçu les derniers sacrements de l'église en présence du gendre Elzéar, de ses enfants Wilfrid, Félix et Angélina et de ses petits-enfants. La veillée a eu lieu chez Angelina et aux obsèques de l’église de Saint-Fortunat où, comme son mari, les porteurs étaient ses trois fils et son gendre. Un de ses petits-fils, Gérard Leblanc, a porté la croix devant le cercueil. Elle a été enterrée à côté de son mari et sa mère dans le vieux cimetière.

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Epilogue



L'anniversaire de noces d'or de Elzéar Leblanc et Angélina Bourassa, 
à la sortie de l'église de Saint-Fortunat. 29 juin 1969.

(Photo grâce à Jeanne d’Arc et Cécile Leblanc)
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Quel meilleur épilogue pour Delvina et Joseph, un couple dont on peut dire qu'il a concentré sa vie pour élever leur famille dans la foi catholique et au Canada, que cette photo de l'anniversaire de noces d’or de leur fille Angélina prise sur les marches de l'église Saint-Fortunat entouré de leur famille?

La photo est aussi la preuve vivante qu’en dépit du fait que Joseph et Delvina ne soient presque que les seuls enfants de leurs parents qui restaient au Québec et n’émigraient pas en permanence aux États-Unis, beaucoup de descendants de leurs parents, Euphrosine Lamontagne et Damase Demers et Rose Olivier et Georges Bourassa, demeurent toujours au Québec. C’est probable que plus de la moitié dans la photo sont les descendants Bourassa et Demers, les autres sont des amis de la famille ou les enfants et petits-enfants des frères et soeurs d’Elzéar Leblanc.

Les enfants de Delvina et Joseph dans la photo sont :
  • Wilfrid, debout avec une canne à l’extréme gauche (près d’un neveu, Robert Fréchette, le fils de Laura Leblanc et  petit-fils d’Elzéar et Angélina) ;
  • Georges Bourassa, le quatrième de la gauche dans le rang en arrière de Wilfrid, debout près de sa femme, Alice ; et
  • Angélina Bourassa Leblanc, debout avec un chapeau à la gauche du curé Joseph Quirion, elle tient le bras de son mari, Elzéar. Par ce temps, leurs autres enfants, Ida et Félix, sont décédés.
Les petits enfants de Delvina et Joseph sont :
  • Jeanne d’Arc Leblanc, debout en arrière et à la gauche de son père, Elzéar Leblanc ;
  • Laura Leblanc, femme d’Henri Fréchette, debout en arrière et à la droite de son père, Elzéar ; 
  • Cécile Leblanc, fille de Elzéar et Angélina, debout deux rangs en arrière du garçon à la gauche dans la première rangée portant le veston blanc et une cravate ;
  • Gérard Leblanc, avec sa femme Gilberte, debout à la droite de sa mère, Angélina ;
  • Eliane Leblanc, fille de Elzéar et Angélina, avec son mari Camille Gagnon, deuxième à droite de la troisième rangé, à côté de soeur Marie-Blanche Leblanc, une religieuse ;
  • Gilberte Bourassa, fille de George Bourassa,  et son mari Léo Lapointe, debout sur la sixième rangée avant la porte ouverte de la droite ;
  • Édesse Leblanc, à côté de son père, Elzéar Leblanc, et son mari Gérard Alain, à sa gauche ;
  • Marie-Reine Fréchette, fille de Laura Leblanc, la première femme à gauche de troisième rangée. (Son ami Michel Constant est en arrière, à gauche, de Marie-Reine.) ; et
  • Rose Leblanc, fille de Elzéar et Angélina, et son mari Paul-Yvon Fortier, le deuxième de la droite, 5e rangée.
D’autres parentés, y compris les arrières-petits enfants de Delvina et Joseph Bourassa sont :
  • François  Gagnon
  • Léo, Marc-Aurèle, Laurent, Guy, et Carole Fortier (et en arrière, Normand Fortier dans  les bras de son père, Paul-Yvon)
  • Jean-Pierre Alain, arrière petit-fils
  • Martin et Pierre Gagnon
  • Jacinthe Bégin
  • Guylaine Bouffard
  • Sylvie Bouffard
  • Monique Gagnon
  • Marguerite Fréchette
  • Françoise Gagnon
  • Benoit et Irène Alain
  • Gaétan et Françoise Alain
  • Marie Blanche Leblanc, religieuse
  • Henri Fréchette (à côté à gauche Laura Leblanc)
  • Marguerite Fréchette et son ami
  • Gabriel Fréchette
  • Armande Fréchette
  • Gilberte Bourassa et son mari Léo Lapointe
  • le curé Eugène Hudon
Suivent sont les soeurs et frères de la famille Leblanc et des amis dans la photo :
  • Alida Leblanc et son mari, Désiré Fréchette
  • Flore Leblanc et son mari, Maurice Houde
  • Nazaire Leblanc de Saco, Maine, et son épouse, Rose Angers
  • Angéline Leblanc et son mari, Richard Beaudet
  • Laurette Laroche, religieuse, à côté sa mère, Maria Leblanc, et son mari, Éméric Laroche
  • Aurèle Bouffard et son épouse
  • Pauline Leblanc et son mari, Ludger Boucher, et
  • des cousins Leblanc de Sorel
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Des Informations Généalogiques


Delvina Demers

Née : 26 novembre 1858 à Saint-Gilles-de-Beaurivage (plus tard, Saint-Agapit), Province du Canada (plus tard, la Province de Québec), fille d’Euphrosine Lamontagne et Damase Demers de Saint-Gilles. Baptisée : 28 novembre 1858 à Saint-Gilles. Parrain :  Fabien Lemay, relation inconnue. Marraine : Esther Langlois, relation inconnue.

Mariée : 23 juillet 1888 à Joseph Bourassa à Saint-Fortunat-de-Wolfestown, Province de Québec.

Décédée : 13 janvier 1945 à Saint-Fortunat. Enterrée : 16 janvier 1945 au vieux cimetière de Saint-Fortunat.

Louis-Joseph Bourassa

: 22 janvier 1860 à Saint-Nicolas-de-Lauzon, Province de Canada (plus tard, Province de Québec), fils de Rose-Adelaide Olivier (n. 27 février 1827 à Saint Nicolas) et Georges Bourassa (n. 13 août 1831, Saint-Joseph-de-Lévis). Baptisé : 23 janvier 1860 à Saint-Nicolas. Parrain :  Augustin Gingras, oncle. Marraine : Marguerite Olivier,  tante.

Mariée : 23 juillet 1888 à Delvina Demers à Saint-Fortunat.

Décédé : 13 juin 1940 à Saint-Fortunat. Enterré : 15 juin 1940 dans le nouveau cimetière, mais maintenant le vieux cimetière de Saint-Fortunat.

Leurs Enfants

Georges Alcide

 : 27 mai 1891 à Saint-Fortunat. Baptisé : 27 juillet 1891 à Saint Fortunat. Parrain : Joseph Lambert, cousin. Marraine : Delienne Aubin Lambert, cousine.

1er mariage : 13 juin 1916 à Marie Marcoux, fille d’Adélia Nolet and Alfred Marcoux de Saint-Ferdinand, à Saint-Fortunat. Elle décède le 17-02-1918 de méningite et est inhumée à Saint-Fortunat le 07 mars.

Leur enfant, né à Saint-Fortunat: Roland (1917-2006); bapt. 04 août 1917, parrain, Joseph Bourassa, marraine Delvina Demers, grand-parents de l’enfant; marié à Annette Lemay le 26-08-1942 à St-Joseph-de-Coleraine.


2ème mariage : 26 novembre 1918 à Alice Dubois (fille d’Israël Dubois et feue Élise Élisabeth Parent) à Saint-Jacques-le-Majeur, Province de Québec.

Leurs enfants : Laurette (née le 11-08-1919 et décédée le jour suivant); Simone (1923-1997; bapt. le 05-11-1923, à St-Fortunat, mariée à Adrien Boucher le 26 août 1949 à St-Isidore d’Auckland); Bertrand (bapt. le 06-06-1925, décédé le 15-11-1925); Origène (bapt. le 01-01-1928, à St-Fortunat, décédé le 29-10-1994); Gilberte (1929 -  ; née le 18 et bapt. le  19-05-1929 à St-Fortunat, mariée à Léonidas Lapointe le 08-07-1950, à St-Isidore d’Auckland); Anita (1930-2007; née le 26 et bapt. le 27-07-1930, mariée à Léo-Paul Beauregard le 04-09-1954 à St-Isidore d’Auckland);  Hervé (1932-1988; né le 29 et bapt. le 30-10-1932 à St-Fortunat, marié à Madeleine Dodier le 17 août 1957 à St-Isidore d’Auckland);  Marcel (1935-    ; bapt. le 14-08-1935 à St-Fortunat, marié à Monique Auger le 27-07-1974);  Lisette (1945-  ;  baptisée à Montréal le 11-02-1945, mariée à Michel Comtois).

Décédé : 28 avril 1986 à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke, Québec. Enterré : date inconnue à Saint-Isidore-d’Auckland, Province de Québec.

Angélina Emma Euphrasie

Née : 23 décembre 1894 à Saint-Fortunat; l’acte de baptême indique que sa naissance a eu lieu le 24, mais Angélina a toujours dit à ses enfants qu'elle était née le 23. Baptisée : 24 décembre 1894 à Saint-Fortunat comme « Marie Emma Euphrasie ». Parrain : Édouard Bourassa, oncle. Marraine : Emma Laitres Bourassa, tante.

Mariée : 12 mai 1919 à Saint-Fortunat à Elzéar Leblanc (né, 6 janvier 1892, bapt. 8 janvier 1892, à Ashland, Wisconsin, Etats-Unis, d. 11 février 1983, à Saint-Ferdinand-de-Halifax; enterré à Saint-Fortunat).

Leurs enfants : Éliane (1920-2014; née le 12-04-1920; mariée  à Camille Gagnon le 24-08-1946 à St-Fortunat); Gérard (1922-2009; né le 14-02-1922; marié à Gilberte Payeur le 25-06-1955 à St-Joseph-de-Coleraine); Émérentienne (b. 1924-  ; née le 17-06-1924; mariée à Henri Goudreau le 22-06-1946 à St-Fortunat); Laura (1925-2014; née le 07-10-1925; mariée à Henri Fréchette le 07-06-1947 à St-Fortunat); Jeanne d'Arc (née le 25-08-1927); Thérèse (née le 02-03-1929; mariée à Fernand Bouffard le 12-08-1950 à St-Fortunat);  Anne-Rose (b. 1931 - ; née le 09-06-1931; mariée à Paul-Yvon Fortier le 30-07-1954 à St-Fortunat); Marie-Blanche ( née 1933, religieuse hospitalière de St-Joseph); et Cécile (née 1935; Oblate).

Décédée : 29 mars 1989 à Victoriaville, Province de Québec. Enterrée : 1 avril 1989 à Saint-Fortunat.

(Joseph) Wilfred

 : 2 octobre 1896 à Saint-Fortunat. Baptisée : 3 Octobre 1896 à Saint-Fortunat. Parrain : Hilaire Aubin, soit un oncle soit un cousin. Marraine : Lumina Aubin, cousine, la fille de Nazaire Aubin.

Jamais marié.

Décédé : 3 mars 1970 à l'Hôpital Sacré-Coeur à Plessisville, Province de Québec. 
Enterré : le 5 mars 1970 à Saint-Fortunat.

Anonyme

Née et décédée un peu de temps après sa naissance le 13 août 1898 et inhumée le lendemain à Saint-Fortunat. Les records sépultures de l’église disent que l’enfant, une fille, a été ondoyé par Aurélie Tardiff de Saint-Fortunat, plutôt que par un prêtre, sans doute parce que la mort arrivée immédiatement:

« Le treize août mil huit cent quatre vingt-dix-huit, nous soussigné curé de cette paroisse avons inhumé le corps d’un enfant anonyme issu du légitime mariage de Joseph Bourassa, cultivateur, et de Delvina Demers de cette paroisse décédé[e] la veille quelques instant après sa naissance. Après avoir été ondoyé[e] par Aurélie Tardif de cette paroisse. Étaient présents à l’inhumation le père de l’enfant et Ephrem St-Pierre, fossoyeur, qui ont déclaré ne savoir signer. E.O.Plante, ptre curé. »

(Joseph) Félix

Née : 19 octobre 1899 à Saint-Fortunat. Baptisée : 20 octobre 1899 à Saint-Fortunat. Parrain :  Xavier Guay, voisin. Marraine : Alvina Demers (épouse de Xavier Guay), voisine.

Jamais marié.

Décédé : 1 janvier 1964 à son domicile à Saint-Fortunat au 5ème rang. Enterré : 4 janvier à Saint-Fortunat.

(Marie) Ida

Née : 4 avril 1903 Saint-Fortunat. Baptisée : 4 avril 1903 à Saint-Fortunat. Parrain : Arthur Gosselin, relation inconnue. Marraine : Alice Alain Gosselin (sa femme), relation inconnue.

Jamais mariée. Elle était religieuse dans l'Ordre des Rédemptoristes ; elle est entrée en 1921.

Décédée : 15 juin 1943 à Saint-Anne-de-Beaupré. Enterré : à Saint-Anne-de-Beaupré.

(Marie) Éva

Née : 1 novembre 1905 à Saint-Fortunat. Baptisée : 2 novembre 1905 à Saint-Fortunat. Parrain : Georges Bourassa, oncle. Marraine : Laure Couture, tante.

Décédée : 21 septembre 1906 à Saint-Fortunat. Enterrée : 22 septembre à Saint-Fortunat.

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Remerciements et Notes sur le texte


Presque toute l’information généalogique de ce poste provient de mes cousines Cécile Leblanc, Jeanne d’Arc Leblanc et Anita Demers Olko. De plus, Cécile et Jeanne d'Arc ont passé en revue et proposé des suggestions pour améliorer le texte en français, tout comme Anita avec le texte en anglais. Je les remercie pour toute leur aide et leurs conseils. Toutes les erreurs généalogiques et grammaticales qui restent dans le texte sont bien sûr les miennes.

De nombreuses photos de famille dans le poste, comme c'est le cas partout du blog, proviennent de la collection d'Anita Demers Olko, qui les collectionnait aux États-Unis et au Québec depuis des décennies. Même si elle les collectionne toujours, elle a retrouvé de nombreuses photos avec Claire Demers Rivard, la soeur d’Edmund Demers, lors de leurs excursions au Québec et Maine dans les années 1990. Cependant, plusieurs photos de ce blog proviennent de la collection privée de Cécile et de Jeanne d’Arc Leblanc. Merci à elles toutes d'avoir partagé les photos avec moi.

Une grande partie des informations détaillées sur la vie familiale de Joseph et Delvina provient d’un livre écrit par Jeanne d’Arc, Cécile et leur mère, Angélina. Angélina Bourassa-Leblanc, Jeanne d'Arc Leblanc, et Cécile Leblanc, Notes généalogiques sur la branche des familles Leblanc, Bourrassa, Bouffard et Demers, (Inédit, deuxième édition. 2008. Victoriaville, Québec), ou des échanges de courriels avec Jeanne d'Arc et Cécile. En particulier, leur livre contient:
  • Histoire de la famille Bourassa et des informations généalogiques, en général, p. 280-350
  • Famille de Jean Bourasseau / Bourassa (né en 1629) et de Perrette Valley (née en 1645), p. 291
  • Famille de Jean Bourasseau / Bourassa (né en 1629) et Catherine Poitevin, p. 292
  • Famille de Georges Bourassa (né en 1831) et Rose Olivier, p. 305-310
  • Transfert de terre ou donation (transcription en français) en 1884 de Rose Bourassa à son fils Joseph de terres agricoles situées dans le 7e rang au sud du village, (p. 308-309)
  • Acte de mariage (transcription en français) de Rose Olivier Bourassa (veuve de Georges Bourassa) du deuxième mariage, avec F.X. David, octobre 1888, p. 310
  • Famille de Joseph Bourassa (né en 1860) et Delvina Bourassa, p. 311-327
  • Acte de mariage (transcription en français) de Joseph Bourassa et Delvina Demers en juillet 1889, p. 311
  • Mémoire d’Angélina Bourassa-Leblanc, (p. 317-327)
  • L’article sujet d’Ida Bourassa (la Soeur Martha Rédemptoristine) et sa vie et sa mort au couvent de la Congrégation des Rédemptoristimes, (p. 320-325),
  • lettre écrite (transcription en français) par Joseph Bourassa de l'hôpital de  Thetford Mines à sa fille Angélina, 19 août 1938, (p.326)
  • Décès de Joseph Bourassa et de Delvina Demers, (p. 326-327)
  • Angélina Bourassa en tant qu'étudiante à l'école d'enseignement de Saint-Ferdinand et en tant qu'enseignante, (p. 319)
  • Histoire de la famille Demers et des informations généalogiques en général, p. 388-456
  • Histoire des premières années de Jean Demers (né en 1632) et de Jeanne Védié, p. 394-400
  • Acte de mariage (transcription en français) de Jean Demers et Jeanne Vedié à Montréal 1654, p. 403
  • Famille de Jean Demers et Jeanne Vedié, p. 403-404
  • Famille de Damase Demers (née en 1812) et Euphrosine Baquet dite Lamontagne, p. 422-424
  • Famille de Delvina Demers et Joseph Bourassa, p. 425-426

Le livre d’Éric Vaillancourt, Histoire de Saint-Fortunat (2013) (français) (ISBN: 978-2-9814128-0-5), m'a été d'une aide précieuse tout au long de mes recherches et de la rédaction pour le blog. Malheureusement, le livre n’a pas toujours en empreinte, mais avec l'aide de la Société de Généalogie et d'Histoire de Victoriaville au Québec, j'ai pu acheter un exemplaire usagé. Le livre est disponible uniquement en français. Tandis que je continue à écrire des articles pour le blog, j'ai développé un index « en cours d'exécution » du livre. Voici la dernière itération de l’index, qui inclut de nouvelles entrées liées à ce poste.
  • Aubin, Hilaire : en tant que signataire avec sa « marque » en lieu de signature sur pétition datée le 2 novembre 1871 à l'archevêque de Québec pour établir la paroisse de Saint-Fortunat, p. 60 ; élu le 28 juillet 1872 comme marguillier du premier conseil paroissial, p. 70 ; élu le 12 février 1872 au syndic pour la construction de l'église, p. 86 ; nommé comme l'un des parrains, et sa femme, Marie Euphrasie Demers comme marraine, à la première cloche de l'église lors de la cérémonie du 13 décembre 1876, p. 95 ; en faisant son propre cercueil, p. 199 ; nomination en 1873 comme deuxième marguillier en charge du conseil paroissial, p. 309 ; son fils Nazaire élu maire en 1894, p. 313 ; son frère Barthélemy élu au conseil municipal 1873, p. 314 ; l'élection d’Hilaire au conseil municipal de 1877 à 1879, p. 14;
  • Demers, Louis-Benjamin, curé de Saint-Fortunat, 1879-1882, avec photo, p. 115-116;
  • Demers, Télesphore, élu premier maire de la nouvelle ville de St-Fortunat en février 1873, p. 74 - 77;
  • écoles primaires: formation d'une commission scolaire, p. 72;
  • épidémie de grippe de 1918, 207-209;
  • soins de santé, en général, p. 205-207;
  • Saint-Fortunat, la paroisse de: premières années, en général, p. 51 à 81; photo d'église, vers 1890, p. 103; séparation de la paroisse de St-Julien en 1871, p. 51 à 62; Télesphore Demers et 87 autres chefs de famille, signataires de la pétition adressée à l'archevêque de Québec demandant la création de la paroisse de Saint-Fortunat en 1871, p. 56-62; construction de l'église, p. 83-110; les curés de la paroisse (Lucien-Napaléon Leclerc-FrancoeurPaul CotéLouis-Benjamin DemersÉmile Olivier Plante), p. 111-118; premiers cimetières, p. 122-125; la vie paroissiale, en général, p. 125-131;
  • Saint-Fortunat, ville de: croquis de routes, 1860-1870, p. 54; description des premiers habitants, de leurs terres et de leurs activités agricoles et autres, p. 63-65; premières années, p. 73-74, 202; premières entreprises, p. 131-137; entreprises après 1900, p. 216-225;
  • Saint-Julien-de-Wolfestown, la paroisse de: son premier curé résident à la chapelle, le père Pelisson, qui a servi Wolfestown, Ham-Nord, Coleraine à partir de 1863; à partir de l'été 1871, le père Francoeur de Saint-Ferdinand célèbre des messes dans la maison de Damase St-Pierre, sur la 7ème rue du centre du village, p. 56; et
  • Wolfestown, canton de: avant la constitution de la ville et de la paroisse de Saint-Fortunat, p. 27-50; le début de la municipalité, p. 74-79; élection du conseil municipal et du maire, p. 75-77.

Le premier ancêtre Bourassa au Canada, Jean Bourassa (orthographié à l'origine, Bourasseau) et le premier ancêtre Demers, Jean Demers (orthographié de différentes manières, par exemple Dumay, Demetz) se sont tous deux installés non loin l'un de l'autre à la siegneurie de Lauzon vers 1666. Une carte de 1709 montre la terre de Jean Demers, fils (nommé ici, Jean Dumay), qui avait hérité ou acheté le terrain de son père (le lot voisin est de la « veuve de Bissot », qui se trouve à l'est, à droite, de la rivière Chaudière) et la propriété de « J[ean]. Bourassa, le père. » Vous pouvez voir la carte à ce lien: Carte du gouvernement de Québec : levée en l'année 1709 par les ordres de Monseigneur le comte de Ponchartrain, commandeur des ordres du roy, ministre et secrétaire d'estat par le S. Catalogne, lieutenant des troupes, et dressée par Jean Bt. Decouagne; http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2244521. Vous pouvez également voir la terre du premier ancêtre de la famille Lamontagne de Delvina Demers, François Baquet dit Lamontagne, à l’ouest de la Rivière de la Durantaye sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, en face de l’île d’Orléans. Le lot est répertorié comme appartenant à « F. Baquet. »


Pour les premières années des familles Bourassa et Demers de la seigneurie de Lauzon, voir Roy, Joseph, Histoire de la Seigneurie de Lauzon. (Lévis, Québec 1897). Une version électronique du livre peut être lue à l'adresse suivante: http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195702-1.pdf. Ce qui suit est un index partiel du livre relatif aux deux familles:
  • Jean Demers (Dumays, Dumetz ou autres variantes): arrivée à Lauzon 1666, p. 143-145, 161; 
  • recensement de 1667 et bref histoire avant d'arriver au Canada, p. 164; 
  • diverses orthographes du nom de famille, 165; la famille vient de Normandie, p. 167; 
  • partie d'un groupe de colons entre les rivières Etchemin et Chaudière, p. 181; 
  • plainte légale concernant l'entretien de la voie publique sur sa propriété en 1669, p. 185; 
  • 1670 confirmation de la concession préalable d'un terrain près de la rivière Etchemin, p. 292;
  • 1672 concession de 12 arpents de terre, p. 293; 
  • entre 1668 et 1681, des concessions de terres à des membres de la famille Demers à l'ouest de la rivière Chaudière, dans l'actuelle St-Nicolas, p. 300; 
  • 1681 controverse sur le retard dans le baptême du plus jeune enfant de Jean Demers, menace d’excommunication, p. 304-305; 
  • après 1681 et avant la création d’une paroisse, un prêtre missionnaire baptisa la plupart des enfants dans la partie occidentale de la seigneurie de Lauzon dans la maison de Jean Demers, p. 314; 
  • rapport du recensement de 1681 sur la famille Dumets, p. 320 et annexe p. XLII-III; et 
  • la famille Demers figurait parmi les 12 familles qui constituaient la « base » de la population de Lauzon en 1681 et à partir de laquelle leurs enfants finiraient par se diversifier dans toute la seigneurie, p. 374.
  • Jean Bourassa (Bourasseau): arrivée à Lauzon, p. 161; 
  • non inclus incorrectement dans le recensement de 1667, p. 167; 
  • famille vient de la région du Poitou en France, p. 170; 
  • acte de mariage de Jean Bourassa et Catherine Poitiers 05 nov 1676, p. 284; 
  • concession de terre de 1672, p. 293; 
  • recensement de 1681 de la famille Bourassa, p. 319; 
  • recensement de 1667 de Lauzon n'inclut pas Jean Bourassa alors qu'il y habitait à l'époque, p. 327; 
  • la famille Bourassa figurait parmi les 12 familles qui constituaient la « base » de la population de Lauzon en 1681 et à partir de laquelle leurs enfants finiraient par se ramifier dans toute la seigneurie, p. 374; et
  • notes sur le recensement de 1681 sur la famille Jean Bourassa, p. annexe XXXVIII.

Des informations générales sur l'épidémie de la grippe espagnole en 1918 dans la province de Québec et dans les Cantons-de-l'Est, ainsi que des statistiques sur plusieurs villes, figurent dans un excellent article rédigé par Monique Giroux, La grippe espagnole, Centimes et plats, publié dans le bulletin d'informations de la Société généalogique et historique de Victoriaville, Québec. L’article peut être lu sur la page Web de la société à l’adresse suivante: https://www.shgv.ca/.

Les informations concernant l’emplacement de la ferme de Georges et Rose Bourassa au 1190, chemin Vire-Crêpes à Saint-Nicolas, proviennent de Cécile et de Jeanne d’Arc après leur visite sur le site avec Odette Demers, présidente de la Société historique de Saint-Nicolas à l’automne 2018. Le seul bâtiment qui reste de la ferme Bourassa sur la propriété aujourd'hui est l'ancienne cuisine d'été, qui sert maintenant de remise.

Je suis encore en train de déterminer les emplacements, même approximatifs, des fermes appartenant à divers membres des de la famille élargie Demers et Lamontagne à Wolfestown et à Saint-Fortunat dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les descriptions dans le poste sont mes meilleures estimations à cette heure des sites des terres de la famille. Les sources d'informations sur les emplacements décrits dans l'article incluent: les recensements canadiens de 1861, 1871 et 1881; Map of the District of St. Francis, Canada East of 1863 (http://collectionscanada.gc.ca/pam_archives/index.php?fuseaction=genitem.displayEcopies&lang=eng&rec_nbr=4014607&rec_nbr_list=4014607,4014626,4014597&title=Map+of+the+district+of+St.+Francis%2C+Canada+East+%5Bcartographic+material%5D+%3A+from+surveys+of+British+%26+American+Boundary+Commissioners%2C+British+American+Land+Co.%2C+Crown+Land+Department+and+special+surveys+%26+observations+%2F&ecopy=e011061776_a1); et rôles d'imposition foncière, à partir de 1874, de la municipalité de Saint-Fortunat.

Enfin, pour les personnes intéressées par les rites funéraires, j'ai trouvé un passage dans un livre écrit par l'historien Marcel Trudel qui éclaire la description écrite par Angélina Leblanc concernant les services rendus à son père, Joseph Bourassa. Trudel décrit comment les Canadiens français ont maintenu pendant longtemps les rites funéraires de l'ancien régime français: l'embaumement était un privilège de « des grands »; en été, les défunts étaient enterrés le lendemain du décès, en hiver, l'inhumation pouvait être retardée; avant l'enterrement, le corps était vêtu de vêtements neufs, y compris une paire de bottes neuve, et était disposé sur des planches placées sur des tréteaux; un voile recouvrait le visage car seuls les prêtres et les religieuses avaient le droit d'être vus à découvert; et la chambre était décorée en noir. Trudel, Marcel, Mémoires d’un autre siècle 27-28. (Les Éditions du Boréal Express. Montréal, 1987.)

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(copyright 2019 Dennis M. Doiron)

Sunday, June 9, 2019

Part II: The Family of Delvina Demers and Joseph Bourassa


Delvina and Joseph's Married Life

On July 23, 1888, Delvina, 30, and Joseph, 28, were married in the church in Saint-Fortunat. Because her father had died years earlier, her brother-in-law Hilaire Aubin, the husband of her older sister Marie Euphrasie, represented her father at the wedding service, and her older brother Télesphore signed their marriage certificate as a witness.

During this time of the massive migration, “la grande sangnée,” from the rural villages of Québec to the United States and other parts of Canada, only a few members of the Demers and Bourassa family still lived in Saint-Fortunat. Except for Télesphore, all of Delvina’s brothers, Damase, Théodore, and Louis-Ferdinand, and their families had already emigrated to the United States and probably did not attend the wedding. And it was the same story for Joseph, all three of whose brothers, Édouard, Félix, and François, had by then emigrated to the United States, as had his sister Marie-Anne.

Delvina’s elderly mother, Euphrosine, however, would certainly have been at the service along with her brother Télesphore and sister-in-law Henriette and their children, all of whom would not move to Maine until 1890. Her older sister, Marie Euphrasie and her husband Hilaire had returned to Saint-Fortunat after living in Lewiston, Maine, for several years. Joseph’s widowed mother, Rose, was also still living in Saint-Fortunat and presumably was at the marriage, but it is possible she may have been the only Bourassa relative present at the service.

Even after their wedding, Joseph and Delvina weren’t quite ready to establish themselves on the farmland that he had received from his mother on the 7th rang south-east of the village center in 1884. Instead, they immediately left for Vermont, where Joseph worked in a sawmill at Crystal Lake in Barton to earn money to pay for farm equipment. After several years, most likely sometime before 1891, they returned to Saint-Fortunat to finally settle on their farm. Except for a short period of time at the end of Delvina’s life, they both would live on the farm for the remainder of their lives.



The farmhouse of Joseph and Delvina Demers Bourassa, on the 7th Range Road, now Route 263, south-east of the center of town. Circa 1900-1910. Joseph likely built the house after he acquired the property in 1884. The people in the photo are unknown, although the woman to the right appears to be Marie Euphrasie Demers Aubin, Delvina’s oldest sister, who lived on the same road several miles away near the church in the village center. The 7th Range Road, now Route 263 and the Rue Principale as it goes through the village, was and still is the main route to Disraeli and other villages to the south and east.
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Only after returning to Saint-Fortunat did they begin to have children. In July 1891, three years to the month after their marriage, Delvina, now almost 32, gave birth to their first child, Georges. (He was likely named after his grandfather Bourassa). Their daughter Angélina joked in a hand-written memoire that their first child arrived years after her parents’ marriage “even though the pill didn’t exist yet.” The timing of the birth of their first child, and the subsequent spacing of their other children seems to be another indicator of the deliberate and careful nature of the couple.  Their second child, Angélina (the mother of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc who have helped me so much in researching the history of the Demers family and writing the French version of the blog), was born in 1894, and Wilfred in 1896. An unnamed girl was born and died shortly after birth on August 12, 1898. Next, Félix was born in 1899, Ida four years later in 1903, and Éva in 1905.


Angélina, Wilfred, and Georges Bourassa, the first three
children of Joseph and Delvina Demers Bourassa. Circa 1897.


As Wilfred was born in October 1896, this photo was likely taken in late spring or summer 1897. In the following years, Delvina would have four more children: an unnamed girl who died on the same day of her birth in 1898; Félix, in 1899; Ida, in 1903, and Éva who lived for only about 11 months after her birth in November 1905.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc)
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The Bourassa family at their farm on the 7th range about a mile south of the village on the road to Disraeli, now the rue Principale and Route 263. It is likely that Joseph cleared the land and built the house and all the fences and farm buildings after he received the land from his mother in 1884. From left to right, Georges, Delvina, Wilfred, Angélina holding a doll, and Joseph. Circa 1897.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc)
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Ida and Félix Bourassa, the two youngest
children surviving childhood of Joseph and Delvina Demers Bourassa. Circa 1904.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc)
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Although never acquiring much wealth, the Bourassa family was able to live well, especially in the early years when their three sons, Georges, Wilfrid and Félix, and two daughters, Angélina and Ida, helped on the farm. During his four-month long trip to Québec in 1908, Télesphore Demers visited the Bourassas and noted that “[t]hey were all in good health and appear to live rather well. I went to visit their land. It is in good order, the grain is better than average[, and Joseph] raises pigs for the market.” Later he records another visit which gives an indication of the long days on the farm in which father and sons worked together: “At ten o’clock, we went to Joseph Bourassa’s. He was at the ninth range. He had gone to bring logs to the sawmill with his two boys. At five-thirty, it was clear and hot. At eight-thirty, Joseph arrives from the mill, and at nine-thirty we go to bed.”

Because of the location of their farm on the main road to Disraeli, Joseph and Marie were able to provide help to and enjoyed the company of people traveling by. Their daughter Angélina would write that:

“[My parents] welcomed and provided services to people who were passing by from Disraeli.  The horses were rested and their thirst quenched. If it was mealtime, my father, Joseph, invited them to the table, and the visitors would reply, ‘Good, we are going to eat Delvina’s homemade bread!' In fact, my mother, Delvina, excelled in the culinary arts." [Translated by Dennis Doiron]

As was customary in the countryside during this time when money was scarce and neighbors helped each other out, any services provided to travelers at the Bourassa farm were without cost.

Delvina and Joseph, perhaps even more so than others in this traditionally Catholic community, were very religious. A prized wedding gift to Delvina from Joseph was a deluxe edition of a popular book of prayer, Le Livre d’Or Des Ames Pieuses (ou cinq livres en un seul), ed. A. Roger & F. Chernoviz (1888). (Not only does the book demonstrate the importance of religion to them, but of Delvina’s literacy.) And the two made sure their children were brought up in the faith. For example, after supper each evening while the children were growing up, the family knelt together in prayer to recite the rosary, and any child who missed the rosary without a good reason would be severely reprimanded.

Except for the early deaths of two children, an unnamed child who died the same day she was born in 1898 and Éva who died at 11 months from a brain tumor in 1905, Joseph and Delvina and their children appear to have remained generally healthy during the 30 years that followed their marriage. But then in August 1918, the world-wide Spanish flu epidemic hit the province of Québec and shortly thereafter reached even the isolated village of Saint-Fortunat. The worst of the epidemic struck there during a three-week period in October.

At this time, their daughter Angélina, 22 and still unmarried and living at home, was a school teacher at the small country school on the 8th Range Road. One day in October, a student from the school arrived unexpectedly at the farm to tell her parents that their daughter was severely ill. Joseph went back to the school, presumably with a wagon, and brought her home. At the same time, their son Wilfred, 20, was also stricken. Both children, severely ill, were cared for at night by their father and during the day by their mother. Fearing that both children would die, a priest was soon called to perform the last rites of the church. Happily, both survived with the help, as Angélina would later write, of  médicine traditionnelle (meaning the use of medicinal plants and herbs as there was no resident doctor or pharmacy in Saint-Fortunat) and secours divin (divine help). Angélina made a quick and full recovery from the ordeal, but Wilfred recovered more slowly and would suffer from severe asthma attacks and generally poor health for the remainder of his life. Perhaps for this reason, he remained single and until the end of his life lived with his parents on their farm.

Many more were taken sick during the weeks of the epidemic, so many and so severely that at many farms the animals could only be cared for by neighbors, friends or relatives who had remained healthy or were less ill. A total of 17 people in Saint-Fortunat died during the epidemic, or 1.9 % of its population of 908; most died from October 16th to the 23d.

As fate would have it, among the dead was Lucie Laistre, 24, the young wife of Elzéar Leblanc. A few months later, in May 1919, Angélina, the daughter of Joseph and Delvina, married Elzéar; together they would have nine children who they raised on their farm on the 8th rang in Saint-Fortunat.


Angélina Leblanc, 21, standing the second from the right on the second to last row, 
with other graduates of the teaching school run by the Sisters of Charity, also known as theSœurs Grises, 
in Saint-Ferdinand, Québec. June 1915.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc.)

In an email to me on November 11, 2018, Cécile Leblanc wrote:


“When she was 15, [my mother, Angélina] taught at Garthby and then at St-Norbert for a few years. In 1914, in September, she did not teach but studied at home, then in January she went to St-Ferdinand to the school of the Sisters of Charity (the Gray Nuns). The photo shows students who graduated in June 1915. It was a school for girls only. Her studies lasted six months and in June she graduated and was then certified to teach.

“After graduation, she taught two years at the country school on the 7th range, and then at the 8th range, which was next to my Leblanc grandparents. She did not teach after those years until 1947, when she agreed to teach at our school on the 8th range. My sister Marie-Blanche and I went to her school. " [Translated from the original French by Dennis Doiron.]
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Elzéar Leblanc, about 17 years old, the husband of Angélina Leblanc. He was the widower of Lucie Laistre, who died from the Spanish flu in October 1918, when he married Angélina. Circa 1907.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc.)
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After their other children left the farm, Delvina and Joseph, with the help of their son Wilfred, were able to continue to stay and work on their farm into their old age. In 1929, when they were about 70 years old, they were even built a large new home.
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Joseph Bourassa and his brother Félix. Wilfred, Joseph’s son, is behind and to the left next to the new house, built around 1929. Behind Félix, is another of Joseph’s sons, also named Félix. Only part of his head and right arm are showing.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc.)
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When he was 78 years old in 1938, Joseph’s good health ended when he suffered a leg injury that resulted in gangrene. He was hospitalized in Thetford Mines, where his leg was amputated above the knee. The following excerpt from a letter to his daughter Angélina gives a good sense of his religious beliefs, his close connections with his family, and his discouragement at being in the hospital for so long.

"My dear Angélina -

I received your letter yesterday afternoon. I had my rosary in hand and I was saying it for Ida. She told me that when I prayed for her, I was to say a dozen rosaries. Very quickly, I began to pray for you, and this morning all my actions were for you. I'm sorry for what happened to you because you were ready to take care of the baby, not to mention the effect it has had on your health. [Note: Angelina had just had a stillborn child]. For me, I'm not suffering, but am healing faster.

At this moment, I'm planning to leave the hospital on Sunday. The doctor doesn’t want it to happen or he doesn’t believe it is going to happen. I don’t think that it will be dangerous, and if I can’t find anybody to change the bandages, I will go to Georges [Joseph’s son], who has invited me. There must be doctors there, if not in Laurierville, there must be one in Ste-Julie, two or three miles away. Here, I am paying $2.00 a day, I don’t earn anything, and I get terribly bored. It's been three weeks since Ernest Bilodeau came to see me. From time to time, I receive a visit from St-Fortunat. The doctor from Disraeli [Dr Plante] came Monday and he asked me for news or messages, but Wilfrid and you had come the day before. I will write to Ida and Wilfrid at the same time. Wilfred will consult the doctor and he will do what he wants, we have a poor pension. They do not to bring the bedpan, though I am not able to walk with one foot. I’ll end by giving you a kiss and ask that you be strong.

Your loving father."

Unfortunately, a year later Joseph’s left leg also became gangrenous. This time, however, the leg was not amputated. Instead, after suffering terribly, he died on June 13, 1940. Conscious to the very end, he asked his son Wilfrid to stay with him until he died, which, of course, Wilfrid did.

When Joseph’s body, dressed in his Sunday best, was laid out in his home before burial, a very fine, white shroud covered his face and rosary beads were placed on his crossed hands. At least one person, but usually several, stayed with the body day and night, with frequent prayers being said. The body was placed in the casket only on the day of his burial.

At the church funeral service, Joseph had four pallbearers: his three sons, Georges, Wilfrid, and Félix, and his son-in-law, Angélina’s husband, Elzéar Leblanc. The family used the undertaking services of Eusèbe and Gédéon Lamontagne, and it was Eusèbe, one of Joseph’s closest neighbors, who drove the hearse to the vieux cemetery in the village center where Joseph was buried in the family plot.

After her husband’s death, Delvina continued to live with Wilfrid on the family farm, which had already been transferred to him. Like Joseph’s, her last years were also difficult as she suffered from d’arthrite faciale, probably facial neuralgia. The condition did not respond to treatment and on many days she was unable to eat. Soon her daughter Angelina, and Angélina’s daughters, Éliane, Émérentienne, Laura, Jeanne d’Arc and Thérèse, took turns going to the farm to provide care.

Delvina’s health and spirits could certainly not have been helped by the early death in 1943 of her daughter Ida, 40. Ida had been a converse nun at the Redemptorist convent in Sainte-Anne-de-Beaupré beginning in 1921. In 1928 she took her final vows, assuming the name Martha. Shortly thereafter, she began to suffer from a serious stomach disease which lasted for 15 years. Ida had a lingering, painful death, but her mother and other family members were able to visit her at the convent two weeks before her death. In a lengthy article written about Ida in a publication of the convent, one reads:

"Two weeks before her death, her family who loved her so much came to pay a farewell visit. The patient was taken to the parlor on a bed placed in front of the gate. Who can describe the emotion of her family, especially that of her dear mother, aged eighty-four, as she met her child who she would see for the last time? Despite her extreme weakness, Sister Martha showed an expansive joy. To all the questions, she had only this one answer: 'I am so happy to die, do not cry, I am going to heaven. Oh ! If you knew the happiness of dying at a convent!' " [Translated by Dennis Doiron].

Angélina Leblanc and Ida Bourassa, a redemptorist nun. Circa 1942.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc)
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Because of Delvina’s deteriorating health, she went to live with Angélina and Elzéar on their farm on the 8th rang in June 1944. She would die there on January 13, 1945 from pneumonia. Before her death, she received the last rites of the church in the presence of son-in-law Elzéar, her children Wilfrid, Félix, and Angélina, and her grandchildren. Her wake was held in Angelina’s home and the funeral at the church in Saint-Fortunat, where, like her husband, the pallbearers were her three sons and her son-in-law. One of her grandson’s, Gérard Leblanc, carried the cross before the casket. She was buried next to her husband and her mother in the old cemetery.
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Epilogue



The Golden Wedding Anniversary of Elzéar and Angélina Bourassa Leblanc 
before the church in Saint-Fortunat, June 29, 1969.

(Photo courtesy of Jeanne d’Arc and Cécile Leblanc)
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What better epilogue for Delvina and Joseph, a couple of whom it can be said to have focused their lives to raise their family in the Catholic faith and in Canada, than this photograph of their daughter Angélina’s golden wedding anniversary taken on the steps of Saint-Fortunat Church surrounded by their family?

The photo also provides graphic proof that although Joseph and Delvina were almost the only ones in their immediate families who did not immigrate permanently to the United States, many descendants of her parents, Damase and Marie Euphrasie Demers, and of his, Rose and Georges Bourassa, will continue to live in Québec. Likely more than half the people shown here are Demers and Bourassa descendants, with the others being friends of the family or the children and grandchildren of Elzéar Leblanc’s siblings.

The children of Delvina and Joseph in the photo are:
  • Wilfrid Bourassa, standing with the cane at the far left (next to his nephew Robert Frechette, the son of Laura Leblanc and grandson of Elzéar and Angélina);
  • Georges Bourassa, standing next to his wife Alice, the fourth from the left in the row behind Wilfrid; and
  • Angélina Bourassa Leblanc, standing wearing a hat to the left of the parish priest Joseph Quirion and holding the arm of her husband, Elzéar. Delvina and Joseph’s other children, Ida and Félix, had died by this time.

The grandchildren of Delvina and Joseph are:
  • Jeanne d’Arc Leblanc, standing behind and to the left of her father, Elzéar;
  • Laura Leblanc, the wife of Henri Fréchette, standing behind and to Elzéar’s right;
  • Cécile Leblanc, who stands two rows back from the boy in the left front row with the light-colored suit coat and tie.
  • Gérard Leblanc, with is wife Gilberte, standing to the right of Angélina.
  • Eliane Leblanc, with her husband Camille Gagnon, second from the right in the third row, next to Sister Marie-Blanche Leblanc, a nun.
  • Gilberte Bourassa, daughter of Georges Bourassa, and her husband Léo Lapointe, standing before the open door in the last row on the right.
  • Édesse Leblanc, next to her father, Elzéar Leblanc, and her husband, Gérard Alain.
  • Marie-Reine Fréchette, daughter of Laura Leblanc, the first woman to the left of the third row. (Her friend Michel Constant is behind her to the left.)
  • Rose Leblanc, the daughter of Elzéar et Angélina Leblanc, and her husband, Paul-Yvon Fortier, the second from the right, fifth row. Paul-Yvon is standing to the left of Rose, holding their son Normand.

Other relatives, including the great-grandchildren of Delvian and Joseph Bourassa :
  • François  Gagnon
  • Léo, Marc-Aurèle, Laurent, Guy, et Carole Fortier (et en arrière, Normand Fortier dans  les bras de son père, Paul-Yvon)
  • Jean-Pierre Alain, arrière petit-fils
  • Martin et Pierre Gagnon
  • Jacinthe Bégin
  • Guylaine Bouffard
  • Sylvie Bouffard
  • Monique Gagnon
  • Marguerite Fréchette
  • Françoise Gagnon
  • Benoit et Irène Alain
  • Gaétan et Françoise Alain
  • Marie Blanche Leblanc, religieuse
  • Rose Leblanc fille de Elzéar et Angélina son mari (enlever e) Paul-Yvon Fortier
  • Henri Fréchette (à côté à gauche Laura Leblanc)
  • Marguerite Fréchette et son ami
  • Gabriel Fréchette
  • Armande Fréchette
  • Gilberte Bourassa et son marie Léo Lapointe, and
  • Father Eugène Hudon

The following are the brothers and sisters of Elzéar Leblanc or friends of the family in the photo:
  • Alida Leblanc and her husband, Désiré Fréchette
  • Flore Leblanc and her husband, Maurice Houde
  • Nazaire Leblanc from Saco, Maine, and his wife, Rose Angers
  • Angéline Leblanc and her husband, Richard Beaudet
  • Laurette Laroche, a nun, next to her mother Maria Leblanc and her husband, Éméric Laroche
  • Aurèle Bouffard and her husband
  • Pauline Leblanc and her husband, Ludger Boucher, and
  • And some Leblanc cousins from Sorel
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Genealogical Information

Delvina Demers

Born: 26 November 1858 in Saint-Gilles-de-Beaurivage (later, Saint-Agapit), Province of Canada (later, the Province of Québec), daughter of Euphrosine Lamontagne and Damase Demers. Baptized: 28 November 1858 in Saint-Gilles. Godfather: Fabien Lemay, unknown relationship. Godmother: Esther Langlois, unknown relationship.

Married: 23 July 1888 to Joseph Bourassa in Saint-Fortunat-de-Wolfestown, Province of Quebec.

Died: 13 January 1945 in Saint-Fortunat. Buried: 16 January 1945 in the old cemetery in Saint-Fortunat.

(Louis) Joseph Bourassa

Born: 22 January 1860 in Saint-Nicolas-de-Lauzon, Province of Canada (later, the Province of Québec), son of Rose Olivier (b. 27 February 1827 in Saint-Nicolas-de-Lauzon, Québec) and Georges Bourassa (b. 13 August 1831, in Saint-Joseph-de-Levis). Baptized: 23 January 1860 in Saint-Nicolas. Godfather: Augustin Gingras, uncle. Godmother: Marguerite Olivier, aunt.

Married: 23 July 1888 to Delvina Demers in Saint-Fortunat, Quebec.

Died: 13 June 1940 in Saint-Fortunat. Buried: 15 June 1940 in the old cemetery in Saint-Fortunat.

Their Children

Georges Alcide

Born: 26 July 1891 in Saint-Fortunat. Baptized: 26 July 1891 in Saint Fortunat. Godparents: Joseph Lambert and Délienne Aubin Lambert, cousins, from Berlin Falls, N.H.

1st Marriage: 13 June 1916 to Marie Adélia Marcoux, daughter of Célina or Adélia Nolette and Alfred Marcoux, in Saint-Ferdinand-de-Halifax, Québec. She died on 17 February 1918 of meningitis and is buried in Saint-Fortunat on 7 March.

Their Children ( Saint-Fortunat): Rolland (1917-2006); bapt. 04 August 2017, godfather, Joseph Bourassa, godmother Delvina Demers; married Annette Lemay 26 August 1942 in St-Joseph-de-Coleraine.
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2d Marriage: 26 November 1918 in Saint-Jacques-de-Majeur, Québec to Marie Alice Dubois, daughter of Élise Elizabeth Parent and Israël Dubois.

Their children: Laurette (born 11 August 1919 and deceased the next day); Simone (1923-1997; born on 05 November 1923 in St-Fortunat; married to Adrien Boucher on August 26, 1949 in St-Isidore-d’Auckland); Bertrand (bapt. 06 June 1925, died 15 November 1925); Origen (born 01 January 1928 in St-Fortunat; died on 29 October 1994); Gilberte (1929 - ; born on 18 May 1929 and bapt. on 19 May 1929 in St-Fortunat; married to Léonidas Lapointe on 08 July 1950 in St-Isidore-d’Auckland); Anita (1930-2007; born on 26 July 1930 and bapt. on 27 July 1930; married to Léo-Paul Beauregard on 04 September 1954 in St-Isidore-d’Auckland); Hervé (1932-1988; born on 29 October 1932 and bapt. on 30 October 1932 in St-Fortunat; married to Madeleine Dodier on 17 August 1957 in St-Isidore-d’Auckland); Marcel (1935-  ; baptized on 14 August 1935 in St-Fortunat, married to Monique Auger on 27 July 1974). Lisette (1945-   ); baptized in Montreal on 11 February 1945, married to Michel Comtois).

Died: 17 June 1976 in Saint-Isidore-d’Auckland, Province of Québec. Buried: date unknown In Saint-Isidore.

Angélina Emma Euphrasie

Born: 23 December 1894 in Saint Fortunat; the baptismal record says her birth was on December 24, but Angélina always told her children she was born on the 23d. Baptized: 24 December 1894 in Saint-Fortunat as “Marie Emma Euphrasie.” Godfather: Édouard Bourassa, uncle. Godmother: Emma Laitres Bourassa, aunt.

Married: 12 May 1919 to Elzéar Leblanc (b. 06 January 1892 in Ashland, Wisconsin); d. 11 February 1983 in Saint-Ferdinand-d’Halifax and buried in Saint-Fortunat.

Their children : Éliane (born on 12 April 1920; married Camille Gagnon on 24 August 1946 in St-Fortunat; died in 2014); Gérard (born on 14 February 1922;  married Gilberte Payeur on 25 June 1955 in St-Joseph-de-Coleraine); Émérentienne (born on 17 June 1924;  married Henri Goudreau on 22 June 1946 in St-Fortunat); Laura (born on 07 October 1925; married Henri Fréchette on 07 June 1947 in St-Fortunat; died 2014); Jeanne d'Arc (born 25 on August 1927); Thérèse (born 02 March 1929; married Fernand Bouffard on 12 August 1950 in St-Fortunat); Anne-Rose (born on 09 June 1931, married Paul-Yvon Fortier on 30 July 1954 in St-Fortunat); Marie-Blanche (born 1933, Sister of St-Joseph (served as a nurse)); and Cécile (born 1935; Oblate Sister).

Died: 29 March 1989 in Victoriaville, Quebec. Buried: 1 April 1989 in Saint-Fortunat.


(Joseph) Wilfred

Born: 1 October 1896 in Saint-Fortunat. Baptized: 3 October 1896 in Saint-Fortunat. Godfather: Hilaire Aubin, either an uncle or a cousin. Godmother: Lumina Aubin, cousin, daughter of Nazaire Aubin.

Never Married.

Died: 3 March 1970 at the Sacré-Coeur Hospital in Plessisville, Québec. Buried : 5 March 1970 in Saint-Fortunat.


Unnamed

Born and died shortly after birth on 12 August 1898 and buried the next day in Saint-Fortunat. The new-born was baptized by a neighbor, Aurelie Tardiff, who was perhaps there help with the birth as a mid-wife (sage-femme), and buried in the new cemetery, now the Vieux Cimetière. (From the parish records: « Le treize août mil huit cent quatre vingt-dix-huit, nous soussigné curé de cette paroisse avons inhumé le corps d’un enfant anonyme issu du légitime mariage de Joseph Bourassa, cultivateur, et de Delvina Demers de cette paroisse décédé la veille quelques instant après sa naissance. Après avoir été ondoyé par Aurélie Tardif de cette paroisse. Étaient présents à l’inhumation le père de l’enfant et Ephrem St-Pierre, fossoyeur, qui ont déclaré ne savoir signer. E.O.Plante, ptre curé. »).


(Joseph) Félix

Born: 19 October 1899 in Saint-Fortunat. Baptized: 20 October 1899 in Saint-Fortunat. Godfather: Xavier Guay, neighbor. Godmother: Alvina Demers (wife of Xavier Guay), neighbor.

Never married.

Died: 1 January 1964 at his home on the 5th rang in Saint-Fortunat. Buried: 4 January 1964.


(Marie) Ida

Born: 4 April 1903 in Saint-Fortunat. Baptized: 4 April 1903 in Saint-Fortunat. Godfather: Arthur Gosselin, unknown relationship. Godmother: Alice Alain Gosselin (his wife), unknown relationship.

Never Married. She was a nun in the Order of the Redemptorists, which she entered in 1921. She took the name of Sister Martha de Marie, Joseph, Jesus.

Died: 15 June 1943 in Sainte-Anne-de-Beaupré. Buried: in Saint-Fortunat.


(Marie) Éva

Born: 1 November 1905 in Saint-Fortunat. Baptized: 2 November 1905 in Saint-Fortunat. Godfather: Georges Bourassa, uncle. Godmother: Laure Couture, aunt.

Died: 21 September 1906 in Saint-Fortunat. Buried: 22 September In Saint-Fortunat.

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Acknowledgements and Notes on the Text


Almost all of the genealogical information for this post comes from my cousins Cécile Leblanc, Jeanne d’Arc Leblanc, and Anita Demers Olko. In addition, Cécile and Jeanne d'Arc reviewed and offered suggestions to improve the French-text, as did Anita with the English-language text. I thank them for all their help and advice. Any genealogical and grammatical errors that remain in the text, of course, are all mine.

Many of the family photographs in the post, as is the case throughout the blog, come from the collection of Anita Demers Olko, who has been collecting them in both the United States and Québec for decades. Though she continues to collect photos, she found many of the photos on field trips to Québec and in Maine with Claire Demers Rivard, the sister of Edmund Demers, in the 1990s. Several of the photos in this blog, however, came from the private collection of Cécile and Jeanne d’Arc Leblanc. My thanks to them all for sharing the photos with me.

Much of the detailed information on the family life of Joseph and Delvina derives from a book written by Jeanne d’Arc, Cécile and their mother, Angélina. Angélina Bourassa-Leblanc, Jeanne d’Arc Leblanc, et Cécile Leblanc, Notes Généalogiques sur une Branche des Familles Leblanc, Bourrassa, Bouffard, et Demers, (Unpublished, in French, second ed. 2008. Victoriaville, Québec), or from email exchanges with Jeanne d’Arc and Cécile. In particular, their book contains:
  • Bourassa family history and genealogical information generally, p. 280-350
  • Family of Jean Bourasseau/Bourassa (b. 1629) and Perrette Valley (b. 1645), p. 291
  • Family of Jean Bourasseau/Bourassa (b. 1629) and Catherine Poitevin, p. 292
  • Family of Georges Bourassa (b. 1831) and Rose Olivier, p. 305-310
  • Land transfer or donation (transcript in French) in 1884 from Rose Bourassa to her son Joseph of farmland on the 7th range south of the village (p. 308-309)
  • Marriage record (transcript in French) of Rose Olivier Bourassa (Georges Bourassa’s widow) of second marriage, to F.X. David, in October 1888, p. 310
  • Family of Joseph Bourassa (b. 1860) and Delvina Bourassa, p. 311-327
  • Marriage record (transcript in French) of Joseph Bourassa and Delvina in July 1889, p. 311
  • Angélina Bourassa-Leblanc’s memoire (p. 317-327) 
  • Ida Bourassa, Soeur Martha Rédemptoristine, article on her life and death with by the convent of the Congregation of the Rédemporistimes (transcript in French), (p. 320-325),
  • letter written by Joseph Bourassa from the Thetford Mines hospital to his daughter Angélina, August 19, 1938 (transcript in French), (p.326)
  • Deaths of Joseph Bourassa and Delvina Demers, (p. 326-327)
  • Angélina Bourassa as a student at the teaching school in Saint-Ferdinand and as a teacher, (p. 319)
  • Demers family history and genealogical information generally, p. 388-456
  • History of early years of Jean Demers (b. 1632) and Jeanne Vedié, p. 394-400
  • Marriage record (transcript in French) of Jean Demers and Jeanne Vedié in Montréal 1654, p. 403
  • Family of Jean Demers and Jeanne Vedié, p. 403-404
  • Family of Damase Demers (b. 1812) and Euphrosine Baquet dite Lamontagne, p. 422-424
  • Family of Delvina Demers and Joseph Bourassa, p. 425-426

Éric Vaillancourt’s book, Histoire de Saint-Fortunat (2013) (French) (ISBN : 978-2-9814128-0-5), has been invaluable to me throughout my research and writing for the blog. Unfortunately, the book is out of print, but with the help of the Sociéte de Généalogie et Histoire de Victoriaville in Québec, I was able to purchase a used copy. The book is available only in French. As I write posts for the blog, I have been developing a “running” index of the book. The following is the latest iteration if the index, which includes new entries related to this post. 
  • Aubain, Hilaire: as signatory with his “mark” in lieu of a signature on petition dated November 2, 1871 to archbishop of Québec to establish the parish of Saint-Fortunat, p. 60; elected on July 28, 1872 as marguiller, or member, of the first parish counsel, p. 70; elected on February 12, 1872 to the syndic, or committee, for the construction of the church building, p. 86; named as one of the parraines, or godfathers, and his wife, Marie Euphrasie Demers, as a marraine, or godmother, to the first church bell at ceremony on December 13, 1876, p. 95; on making his own coffin for assembly after his death, p. 199; appointment in 1873 as the second marguiller en charge of the parish council, p. 309; his son Nazaire elected mayor in 1894, p. 313; his brother Barthélemy elected to town council 1873, p. 314; Hilaire’s election to town council from 1877 to 1879, p. 14.
  • Demers, Louis-Benjamin, parish priest in Saint-Fortunat, 1879-1882, with photo, p. 115-116;
  • Demers, Télesphore, elected as first mayor of the newly established town of St-Fortunat in February 1873, pp. 74 - 77.
  • elementary schools: formation of school commission, p. 72;
  • flu epidemic of 1918, 207-209;
  • Health care, generally, p. 205-207
  • Saint-Fortunat, the parish of: early years, generally, p. 51-81; photo of church, circa 1890, p. 103; separation from the parish of St-Julien in 1871, p. 51-62; Télesphore Demers, and 87 other heads of families, as signatories to the petition to the Archbishop of Québec requesting the establishment of the Parish of Saint-Fortunat in 1871, pp. 56-62; construction of the church, p. 83-110; the parish priests (Lucien-Napaléon Leclerc-Francoeur, Paul Coté, Louis-Benjamin DemersÉmile Olivier Plante), p. 111-118; early cemeteries, p. 122-125; parish life, generally, p. 125-131;
  • Saint-Fortunat, Town of: sketch of roads, 1860-70, p. 54; description of first inhabitants, their lands, and farming and other activities, p. 63-65; early years, p. 73-74, 202; early businesses, p. 131-137; businesses after 1900, p. 216-225;
  • Saint-Julien-de-Wolfestown, the parish of: its first full-time resident priest at the chapel, Father Pelisson, who served Wolfestown, Ham-Nord, Coleraine, beginning in 1863;  beginning in the summer of 1871, Father Francoeur from Saint-Ferdinand gives masses in the home of Damase St-Pierre on the 7th range road in the village center, p. 56.
  • Wolfestown, Township of: before the formation of the town and parish of Saint-Fortunat, p. 27-50; the beginnings of the town, p. 74-79; election of town council and mayor, p. 75-77.

The first Bourassa ancestor in Canada, Jean Bourassa (originally spelled Bourasseau), and the first Demers ancestor, Jean Demers (spelled in many different ways, e.g., Dumay, Demetz) both settled not far from each other in the seigneurie de Lauzon around 1666. A map from 1709 shows the property of Jean Demers, Junior, (listed as Jean Dumay) who had inherited or bought the land from his father (the lot next to the “veuve de Bissot”, which is to the east (right) of the Chaudière River), and the property of “J[ean]. Bourassa, le père.” You can view the map at this link: Carte du gouvernement de Québec : levée en l'année 1709 par les ordres de Monseigneur le comte de Ponchartrain, commandeur des ordres du roy, ministre et secrétaire d'estat par le S. Catalogne, lieutenant des troupes, et dressée par Jean Bt. Decouagne; http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2244521. You can also see the land of Delvina’s first Lamontagne ancestor, François Baquet dit Lamontagne, to the west of the  “Riv[ière] de la Durantaye” on the south shore of the St Lawrence River across from Île d’Orleans. The lot is listed as belonging to “F. Baquet.”

On the early years of the Bourassa and Demers families in the seigneurie de Lauzon, see Roy, Joseph, Histoire de la Seigneurie de Lauzon. (Lévis, Québec 1897). An electronic version of the book can be read (in French) at: http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195702-1.pdf. The following is a partial index of the book related to the two families:
  • Jean Demers (Dumays, Dumetz, or other variants): 1666 arrival in Lauzon, p. 143-145, 161; 1667 census and brief history before arriving in Canada, p. 164; 
  • various spellings of family name, 165; 
  • family comes from Normandy, p. 167; 
  • part of a group of settlers between the Etchemin and Chaudiere Rivers, p. 181; 
  • included in 1669 legal complaint about maintenance of public road on his property, p. 185;
  • 1670 confirmation of prior concession of land near the Etchemin River, p. 292; 
  • 1672 concession of 12 arpents of land, p. 293; 
  • between 1668 and 1681 concessions of land to members of the Demers family west of the Chaudière River in what is now St-Nicolas, p. 300; 
  • 1681 controversy of the delay in baptism of Jean Demers’ youngest child, threat of excommunication, p, 304-305; 
  • after 1681 and before the establishment of a parish, missionary priest used Jean Demers’ house to baptize most children in the western part of the siegneurie de Lauzon, p. 314; 
  • 1681 census report on Dumets family, p. 320 and appendix  p. XLII-III; 
  • Demers family listed as one of 12 families that formed the “base” of the population of Lauzon by 1681 and from which their children would eventually branch out throughout the seigneurie, p. 374.
  • Jean Bourassa (Bourasseau): arrival in Lauzon, p. 161; 
  • mistakenly not included in 1667 census, p. 167; 
  • family comes from the Poitou region of France, p. 170; 
  • marriage record of Jean Bourassa and Catherine Poitiers 05 nov 1676, p. 284; 
  • 1672 concession of land, p. 293; 1681 census of Bourassa family, p. 319; 
  • 1667 census of Lauzon did not include Jean Bourassa although he was living there at the time, p. 327; 
  • Bourassa family listed as one of 12 families that formed the “base” of the population of Lauzon by 1681 and from which their children would eventually branch out throughout the seigneurie, p. 374; and
  • notes on the census of 1681 related to the Jean Bourassa family, p. appendix  XXXVIII.

General information about the Spanish Flu epidemic in 1918 in the Province of Québec and the Eastern Townships, including statistics on many towns, can be found in an excellent article written by Monique Giroux, La grippe espagnole, centimes et plats, published in the newsletter of the Sociéte généalogique et historique de Victoriaville, Québec. The article can be read in French on the society’s web page at: https://www.shgv.ca/

Information on the location of the farm of Georges and Rose Bourassa at 1190 Chemin Vire-Crêpes in Saint-Nicolas, comes from Cécile and Jeanne d’Arc after they visited the site with Odette Demers, the president of the Saint-Nicolas Historical Society in autumn of 2018. The only building remaining on the property today from the Bourassa farm is the old summer kitchen, which is now used as a shed. 

I am still in the process of determining the locations, however approximate, of the farms owned by various members of the extended Demers and Lamontagne family members in Wolfestown and Saint-Fortunat in the latter half of the 19th century.  The information in this post on the locations is my best understanding at this time of sites of the farms. The sources used include: the Canadian censuses of 1861, 1871 and 1881; the Map of the District of St. Francis, Canada East of 1863 (http://collectionscanada.gc.ca/pam_archives/index.php?fuseaction=genitem.displayEcopies&lang=eng&rec_nbr=4014607&rec_nbr_list=4014607,4014626,4014597&title=Map+of+the+district+of+St.+Francis%2C+Canada+East+%5Bcartographic+material%5D+%3A+from+surveys+of+British+%26+American+Boundary+Commissioners%2C+British+American+Land+Co.%2C+Crown+Land+Department+and+special+surveys+%26+observations+%2F&ecopy=e011061776_a1); and property tax assessment rolls, beginning in the year 1874, of the municipality of Saint-Fortunat.

Finally, for those interested in funeral rites, I found a passage in a book written by the historian Marcel Trudel that sheds light on the description written by Angélina Leblanc about services for her father, Joseph Bourassa. Trudel describes how French-Canadiens maintained the funeral rites of the old French regime for a longtime: embalming was a privilege of “des grands,”; in the summer, the deceased were buried the day following death, in winter, burial could be delayed; before burial, the body was dressed in new clothes, including a new pair a boots, and was laid out on planks placed over trestles; a veil covered the face because only priests and nuns had the right to be seen uncovered; and the room was decorated in black. Trudel, Marcel, Mémoires d’un autre siècle 27-28. (Les Éditions du Boréal Express. Montréal, 1987.)]
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(copyright 2019 Dennis M. Doiron)