A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Partie 2 : Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré

[copyright 2017: Dennis M. Doiron]
De là, nous avons traversé à Québec par le bateau après quoi nous avons engagé un charretier, M. Grandios Boivin, qui nous conduisit dans toute l’étendu de la ville en passant par les principales rues et nous renseignant le mieux possible.

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Une vue de Québec de Lévis, vers 1902.

Collections numériques de la New York Public Library :

https://digitalcollections.nypl.org/items/510d47d9-9a86-a3d9-e040-e00a18064a99.

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Nous sommes arrêtées à la cathédrale pour en faire la visite, mais comme le temps était un peu court, nous n’avons déposé qu’une petite prière en souvenir de notre passage à Québec et, de là, nous nous
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sommes rendues à la citadelle où un jeune M. Irlandais, qui faisait la garde, nous escorta jusque sur le haut de la citadelle. Je regrette de ne pouvoir inscrire ici son nom, mais si je puis en faire ainsi la description, je puis vous dire que c’était un jeune soldat qui était arrivé d’Irlande que depuis trois mois, mais qui semblait très bien posé et, de plus, d’une beauté délicate.
Après avoir visité la citadelle, nous sommes retournées à notre voiture qui nous attendait. Nous présentâmes nos remerciements au jeune monsieur qui nous avait accompagnées. Après quoi, nous nous rendîmes à l'Hôtel Saint-Louis où nous nous fîmes servir un dîner qui était bien mérité vu que nous commencions à être un peu accablée par la fatigue du voyage.
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En attente de la permission de publier la photo.
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À l'entrée du Citadelle dans les années 1900.
Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2247800.
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En laissant l'Hôtel Saint-Louis, nous nous rendîmes à l’Université Laval enfin de visiter ce « Musée » presque complété sur tous les rapports.  Nous visitâmes tous les appartements sous la direction d’un jeune M. Canadien qui nous reçut amicalement. Après
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avoir parcouru toute l'étendue du musée, nous sommes allées inscrire nos noms dans le registre et, en voyant que nous demeurions aux États-Unis, il se mit à converser avec nous sur différents sujets qui nous intéressaient beaucoup, mais comme nos heures étaient comptées, il nous était impossible de prolonger bien longtemps notre conversation. Nous lui présentâmes nos remerciements et nous sommes sorties bien enchantées de notre visite.
Et comme il nous fallait songer à se rendre à Sainte-Anne-de-Beaupré, nous avons pris le parti de se rendre à la Station Charlevoix et Montmorency. Étant un peu étrangère, nous nous sommes rendues au grand dépôt et, voyant que ce n’était pas à la station Charlevoix, nous nous sommes mises à en faire la recherche. Heureusement qu’un jeune Monsieur qui faisait route aussi pour Sainte-Anne et est venu nous adresser la parole et nous conduisit à la station qui annonçait la misère.

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Station Charlevoix et Montmorency, vers 1900.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :

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En arrivant, nous nous sommes procurées des billets pour
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Sainte-Anne, aller et retour. Il était quatre heures de l’après-midi, mais le train ne devait être mis en mouvement qu’à cinq heures. Nous sommes toujours allées prendre nos sièges et je me suis [mise] à l’oeuvre pour écrire ces quelques notes afin d’abréger un peu la longueur du temps. Mais laissez-moi revenir un peu sur le passé. En visitant la ville de Québec, nous avons fait la rencontre de M. Belanger qui demeurait autrefois à Sanford. Nous l’avons seulement salué en passant.  
À cinq heures, nous avons laissé Québec pour se rendre à Sainte-Anne. Nous fîmes le trajet dans une heure. Nous arrivâmes à Sainte-Anne à six heures du soir et nous nous rendîmes immédiatement à « l'American Hôtel » tenue par M. E. Morel. Nous nous sommes fait servir à souper et, ensuite, nous sommes allées faire une petite visite à l'église Sainte-Anne et nous nous sommes rendues au magasin des Revd Pères Rédemptoristes où nous nous sommes procurées des objets de piété pour nous et ainsi que pour nos parents et amis de Sanford afin
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Vue generale de Sainte-Anne-d-Beaupré avec le fleuve Saint-Laurent au fond.

Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :

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de leur procurer un petit souvenir en l’honneur de cette bonne mère qui venait d’opérer un miracle la journée même de notre arrivée le 22 juin.  



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L’église Sainte-Anne-de-Beaupré. L’église dans cette image était finie en 1876. Détruite par un incendie en 1922, elle était reconstruite en 1926.

Digital Collections of the Library of of Congress :

https://www.loc.gov/resource/ppmsca.18107/.
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Dans un pèlerinage venant de Joliette se trouvait une Dame Religieuse qui était paralysée. Quatre hommes l’ont débarqué de la voiture et transportée dans l'église. Elle n’avait aucun mouvement au moment de la communion. Des personnes lui soutenaient la tête afin qu’elle puisse recevoir la Sainte Hostie. Après la messe, à la grande surprise de toute l’assistance, elle est sortie de l’église sans l’aide de personne. Elle avait encore un peu de difficulté à marcher, il est vrai, mais “miracle,” elle était guérie. Sa foi l’avait sauvée.  
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Le Soleil, 4 juillet, 1898.
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Un jeune homme aussi était arrivé dans le même pèlerinage et il ne pouvait marcher qu’à l’aide de deux béquilles et, ce matin, il est embarqué sur les chars marchant facilement. Il était allé déposer ses béquilles en « ex voto » aux pieds [de] Sainte-Anne.  
Un homme marié âgé d’une trentaine d'années est arrivé ce matin
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dans un pèlerinage venant de Montmorency.  Il avait une jambe de morte complètement. Il est allé s’agenouiller aux pieds de Sainte-Anne et, tout en versant d’abondantes larmes, il suppliait cette bonne mère de le ramener à la santé, et, sans doute que Sainte Anne a compris sa prière qui semblait si fervente. Au moment de la communion, il s’est rendu avec les autres et est revenu sans béquille. Après avoir remercié cette bonne mère, il est allé déposer sa béquille qui semble un souvenir qui le rappellera tous les ans à Sainte-Anne pour venir la remercier de ses faveurs.
Tous ces prodiges qui se sont opérés semblent nous [ont] impressionnées, mais rien ne m’a touchée comme cette petite scène qui s’est déroulée sous nos yeux.  Une jeune fille d’une quinzaine d'années, belle, gentille et [en] paraissant jouir d’une parfaite santé était attaqué d’une maladie de nerfs.  Elle riait continuellement aux éclats dans l'église.  Elle était accompagnée de sa mère qui, tout en pleurs,
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venait implorer cette bonne mère qui se laisse toujours fléchir lorsque nous la prions avec ferveur. « Rendez la santé à mon enfant, » criait-elle de toutes ses forces, « ô bonne Sainte Anne. » Mais nous n’avons pas constaté sa guérison.  
Après s'être bien reposé toute la nuit, nous sommes allées à la messe de huit heures le matin. L’église était encombrée de pèlerins qui devaient se mettre en route à neuf heures pour retourner à Joliette. Après la messe, un Revd Père leur adressa la parole dans les termes les plus éloquents après avoir déposé leurs demandes aux pieds de Sainte Anne.  Ils sont allés prendre le train qui les attendait. Ils sont partis en chantant des cantiques d’actions de grâce en l’honneur de Sainte Anne, heureux d’avoir plusieurs miracles à enregistrer.
Après que les pèlerins furent partis, nous sommes allées prendre notre déjeuner. Après quoi, nous sommes revenues faire une visite, d’abord dans l’ancienne chapelle de la Scala Sancta, au calvaire, et, ensuite, au cimetière.  Nous avons, pour ainsi dire,
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lu presque toutes les inscriptions qui contenaient les pierres qui avaient été déposées sur ceux qui demeuraient dans ce petit cimetière. Personne ne nous était connu, mais nous fûmes impressionnées en lisant sur une pierre ces quelques mots: « Vous, tous enfants de Marie qui me visitez, priez pour moi. » La pensée que nous étions consacrées nous-même à Marie nous fit comprendre qu’un jour, comme elle, nous saurions réclamer les prières de celles qui, comme nous, marchent sous la bannière de Marie. Nous lui adressâmes un bon « Notre père » accompagné de la prière des défunts, et nous avons continué notre route en se rendant au Cyclorama et, de là, nous sommes revenu encore à l’église faire une dernière prière avant [de] laisser ce magnifique sanctuaire dont l'entrée impressionne même les cœurs les plus endurcis en voyant tant de miracles qui s’opèrent tous les jours, soit spirituels soit corporels.
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La rotonde du Cyclorama. Carte postale, vers 1903-10.
Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2551159.
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De là, nous sommes allées chercher nos paquets [et] valises qui étaient restés à notre maison
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de pension.  Après avoir présenté nos remerciements aux propriétaires de la maison pour l’accueil qu’ils nous avaient témoigné, nous leur avons souhaité le bonsoir, puis nous nous sommes mises en route pour aller prendre les chars qui devaient nous conduire à Québec.  
En quittant la maison, nous avons fait la rencontre de M. and Mme Pierre LaFlamme de Berlin Falls,[New Hampshire,] mais [qui] demeuraient autrefois à Sanford. Mais je fus bien mortifiée en constatant qu’il marchait avec béquilles, quoique j’avais pourtant été informée de l’accident qui était la cause de l’amputation de sa jambe.
Pendant que nous étions sur le quai à l’attente du train, je me suis mise à converser avec un M. Champoux de Montréal qui me raconta un fait qui m'impressionna tellement que je veux l’inscrire ici comme un fait remarquable. Sa jeune fille âgée d’une dizaine d'années était dangereusement malade même décomptée
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de tous [les] médecins. Croyant qu’il n’y avait plus de vie pour elle, le docteur lui insinua une forte dose de poison croyant tenter, peut-être, encore une planche de salut.  Voyant qu’elle ne rendait pas la dose de poison qu’il lui avait administrée, ils attendaient sa mort d’une minute à l’autre. Lui-même, le père était dangereusement malade ainsi que la plus vieille de ses filles.  Mais au milieu des souffrances, n’ayant plus d’espoir de vie, ils ne trouvèrent pour toutes ressources que ce recours à Sainte Anne : ils allumèrent un cierge et le firent brûler en l’honneur de Sainte Anne et, à mesure que le cierge brûlait, la jeune fille prenait du mieux et lorsque le cierge fut complètement brûlé, la jeune fille avait repris sa connaissance et elle s’est assise, elle-même, sur son lit. Sans doute que Sainte Anne était l’auteur de sa guérison si miraculeuse. M. Champoux se rendait en pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré afin de remercier cette bonne mère d’une si grande faveur obtenue par son intercession.
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Vue de Sainte-Anne-de-Beaupré de la gare, vers 1908.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :


http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/1951217.
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