A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Partie 4 : Saint-Nicolas et Saint-Antoine-de-Tilly


[copyright 2017: Dennis M. Doiron]
Juillet le 6. Le temps fait beau.
À huit heures, nous assistons à la grand-messe et sermon.  Après quoi, nous partons pour Saint-Nicolas. À une heure de l’après-midi, nous laissons Saint-Roch[-des-Aulnies], joli petit village. À cinq heures [de l’]après-midi, nous sommes à Saint-Nicolas. Nous nous rendons chez Alexandre Demers pour attendre notre charretier. À cinq heures et trente minutes du soir, nous partons pour Saint-Antoine[-de-Tilly]. À huit heures, nous sommes rendus chez
[30]
______________________________
Delienne [Rousseau]. Nous les avons trouvés très bien. Ils ne nous attendaient plus. Le temps est couvert de nuages avec quelques gouttes de pluie. À onze heures du soir, on se met au lit pour se reposer un peu.
_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________
Vue de Saint-Nicolas et le fleuve Saint-Laurent. Vers 1900-1010.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :

______________
Juillet le 7. Beau temps et très chaud.
À sept heures et trente minutes, je prend une petite marche. Ici, la terre est forte [et] le terrain est bien planche. On voit du beau foin et du beau grain [et] de la marguerite blanche en quantité.  À dix heures et trente minutes, je suis de retour. Je vais m’asseoir sous les arbres afin de respirer un peu de fraîche en écrivant mes notes. Il fait une chaleur écrasante. Delienne a une vraie petite maison de ville. J’ai son petit garçon qui me tient compagnie. À une heure de l’après-midi, je me rends chez le voisin faire une petite visite. Ils ont un moulin à vapeur pour scier, planer, et autres machines. À cinq heures, nous avons un petit orage avec un peu de tonnerre, mais à sept heures
[31]
_____________________________
il nous arrive un fort orage de tonnerre avec éclair et le vent fait rage, mais pas autant de pluie que faisaient prévoir les apparences.




Demers035.jpg
Hubert et Delienne Lamontagne Rousseau, marié 24 mai, 1892.
Delienne est la plus jeune sœur d'Henriette Demers.
_______________
Juillet le 8. À la première lueur du jour ce matin, il nous arrive un fort orage de pluie et [un] gros vent froid.
Le terrain glaiseux par ici met les chemins presqu’insortables après un orage. Dans l’avant-midi, j’ai rencontré M. Olivier à la fromagerie. Nous avons pris une bonne « jasette ». Je suis demeuré à la fromagerie deux heures m’amusant très bien. Ici, nous faisons le fromage à l’eau chaude.
Durant la journée, nous avons des petites ondées de temps à autre. À six heures du soir, je vais faire une petite visite chez Nazaire Olivier. Il me fait visiter sa terre qui est bien belle. Il a huit arpents de patates d’ensemencés et plusieurs arpents de seigles. Il possède aussi une magnifique sucrerie de jeunes bois. Aussi, nous voyons faire la première récolte de foin.


Juillet le 9. Il fait bien beau.
Nous voyons passer beaucoup de monde. À tous
[32]
_____________________________
les matins, les gens du bord de l’eau passent pour se rendre dans les bois du troisième rang. À neuf heures du matin, je pars pour faire une marche jusqu'à Saint-Nicolas faire une visite chez mon oncle Désiré Lamontagne. À dix heures et quinze minutes, j’arrive à la maison. Nous ne nous connaissons pas du tout.  Je m’introduis moi-même et je les trouve tous bien portant.
Désiré Lamontagne, marrié Odelie Frechette, 25 janvier 1875. Il est un demi-frère d'Euphrosine Lamontagne Demers, la mère de Télesphore.
__________________
Mon oncle est à réparer sa maison, il ajoute un étage et change toutes les divisions. Une partie de la famille s’est installée à la grange, et l’autre partie demeure dans le hangar. Après-dîner, je me rends voir ma tante Calixte Lamontagne. Elle est très bien portante pour son âge. Son garçon est à préparé un marché de veaux et de volailles pour Québec. À trois heures [de l’]après-midi, je retourne à Saint-Antoine. Je suis de retour à quatre heures et trente minutes. Je trouve la maison fermée à clef. Les femmes sont allées prendre une marche et ne sont de
[33]
______________________________________
retour qu’à cinq heures et dix minutes. À six heures, nous prenons notre souper avec bon appétit, l'exercice nous fait du bien. Il arrive un marchand de patates. Il paye soixante centins par quatre-vingt-dix livres rendues à la station.
La masure de Désiré et Odelie Lamontagne et le lieu de naissance de la mère de Télesphore, avant les rénovations. Désiré et Odelie sont debout à la droite de la porte. Les autres sont inconnus, mais sont probablement leurs enfants. Vers 1885-90.
__________
Juillet le 10. Il fait bien beau.
Delienne et son petit garçon travaillent dans le jardin. Ils font la guerre aux bêtes à patate. À dix heures du matin, leur ouvrage est terminé. Delienne nous prépare une excellente poêlée d’esturgeon que fut goûté pour la première fois, suivi d’une fameuse « pouding » aux fraises. Après-dîner, je dors un peu plus de deux heures, après quoi je suis reposé pour prendre une marche. Je fis la rencontre d'Isaïe Martineau, frère de Lazaire Martineau de Saint-Fortunat. Je continue ma route et me rends chez M. Rousseau. Il est en bâtisse d’une grosse grange. Je suis allé les visiter à l’ouvrage. J’ai pris le souper avec eux autres. Après-souper, je suis allé travailler une petite secousse à la construction de
[34]
____________________________________
la grange. M. Rousseau possède une famille rare, il est le père de quatorze enfants tous vivant. Dieu [l’]a béni car ce sont tous des enfants robustes et bien intelligents. Le plus vieux n’a que vingt ans. À neuf heures et trente minutes du soir, je retourne chez Delienne.


Juillet le 11. Ce matin le temps est sombre, mais à neuf heures il fait un beau soleil.
_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________
Au village de Saint-Antoine-de-Tilly. Vers 1900-20.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :  

_________________
Les femmes sont parties pour aller au marché dans le courant de l’avant-midi. Je me rends à la Post Office afin de trouver quelqu’un pour m’amuser. Je parle une heure et demie avec M. Gingras. Il connaît très bien tous les gens de Saint-Fortunat qui demeurent au « cul-de-sac ». Les gens par ici sont bien amusant pour parler avec eux.

_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________

Le vieux manoir des Seigneurs de Tilly.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :

_________________
À mon retour à la maison, il y avait encore des mets nouveaux qui nous attendaient pour dîner. Nous avons mangé les premières framboises de l’année. Après-midi, je pars à pied pour me rendre chez Joseph Dubuc à
[35]
__________________________________
une heure et trente minutes. Je suis avec eux autres, lui est allée à Québec. Sa femme ne me connaît pas, mais je fais la connaissance et passe l’après-midi. Joseph arrive à six heures. Ils me reçoivent comme un parent. À six heures, il nous arrive un fort orage de tonnerre et d’éclairs avec une pluie battante. Ils [se] sont très bien installé[s] [dans] une jolie résidence bien finie et construite près du fleuve. À onze heures du soir, on se prépare pour se coucher.


Juillet le 12. Le temps est bien beau ce matin.
À huit heures, nous assistons à la première communion des enfants qui a lieu dans la vieille église là où ma grand-mère Lamontagne a été baptisée, a fait sa première communion, et s’est marié. C’est aussi dans cette paroisse que le père de ma femme, Simon Lamontagne, et sa femme ont passé les jours les plus heureux de leur vie, car c’est là qu’ils ont coulé leurs beaux jours d’enfance.
Simon Lamontagne avec ses enfants, sans Henriette, vers 1885-90.
Debout : Alphonsine, Joseph, et Delienne. Assis : Philomene, Simon, et Victoria.
[36]
_____________________________
À deux heures [de l’]après-midi, nous sommes allés prendre une marche sur la grève. Sa batture a plus d’un mille de long. Pendant les quelques heures que nous sommes sur la grève, nous voyons passer trois gros bateaux. Ici, la côte a au moins cent soixante et quinze pieds de hauteur et coupé dans le roche assez carrée que les arbres ne peuvent pousser. La journée a été bien belle. Après-souper, nous allons prendre la fraîche quelque temps dans la balancine. À huit heures, je vais m’asseoir avec les Dames où nous causons jusqu’à neuf heures, après quoi chacun prend son lit.


Juillet le 13. Beau temps, le fleuve est bien calme.
Joseph Dubuc commence à faucher ce matin avec des bœufs sur la faucheuse. Il y a bien peu de foin ici. À deux heures [de l’]après-midi, Joseph vient nous conduire chez Delienne. Il parle avec nous autres jusqu’à cinq heures du soir. Je suis allé visiter la place là où ma grand-mère Lamontagne est née et aussi là où le père Simon Lamontagne et sa femme ont passé
[37]
___________________________________
les premières années de leur vie conjugale. Le temps tient sombre une partie de la journée. Nous nous sommes bien amusés chez Joseph, nous avons parlé de bien des choses. Delienne n’est pas bien cet après-midi. À neuf, nous prenons chacun notre chambre. Il pleut.


Juillet le 14. Le temps est sombre ce matin et il vient une forte odeur de terre brûlée.
Delienne se dit un peu mieux. À dix heures du matin, le soleil se montre bien chaud, mais à midi le temps se couvre encore de nuages, et on entend gronder le tonnerre. Delienne s’est couchée pour se reposer, et Henriette est à faire son lavage. Le tonnerre gronde tout l’après-midi, et nous voyons tomber la pluie autour de nous, mais ne se rend pas ici. On attendait des nouvelles de Sanford, mais la journée s’est passée et, encore, rien. Plusieurs ont commencé à couper le foin hier. On nous apprend ce soir qu’il y a cinq stations de brûlées sur la ligne de l’Intercoloniale. À neuf heures, le temps est bien beau.
[38]
_______________________________
Juillet le 15. Le temps est encore couvert de nuages.
Les femmes se sont levées assez bien ce matin. Elles sont remises de leur indisposition. Il nous faut commencer à ramasser nos guenilles et faire nos malles, si nous voulons déménager cet après-midi. Tout l’avant-midi est passé aux
« tracasseries ». Henriette est à réparer son linge, il lui faut rallonger ses ceintures de jupes. Elle ne peut plus mettre son linge [de corps]. Le climat du Canada lui est naturel.
À une heure [de l']après-midi, nous partons pour Saint-Nicolas. C’est M. Isaïe Martineau qui est notre charretier. Nous arrivons chez Narcisse Lamontagne, un cousin, à deux heures [de l’]après-midi. Ils sont occupés à faire la culture du foin. À quatre heures de l'après-midi, chez mon oncle Désiré Lamontagne, ils ont approché une pierre pour la construction de leur maison. Le cheval accroche un échafaud et le fait tomber. Heureusement que personne ne c’est fait mal, ils en ont été quittes avec la
[39]
____________________________________
peur.
Nous avons passé la veillée avec des mariés. On ne s’attendait guère de se trouver pour ainsi dire aux noces. J’ai vu ici un attelage de l’ancien monde, un boeuf avec un cheval sur la faucheuse. Ça [ne] fonctionnait rien de plus beau. C’est aussi à Saint-Nicolas que j’ai vu le lieu de la naissance de mon vieux père.


Juillet le 16. Le temps est encore sombre.
À huit heures du matin, je me rends chez mon oncle Désiré Lamontagne pour travailler avec les ouvriers à la réparation de la vieille maison où ma vieille mère était née. C’était une fête pour moi d’avoir l’honneur de mettre la main à ces travaux. C’est la deuxième fois qu’elle est refaite à neuf. Nous avons eu une belle journée cet après-midi, il fait beau soleil. Nous avons passé la soirée à parler des modes et du vieux temps. À dix heures, on se met au lit heureux de penser que cette demeure d’aujourd'hui est l’ancienne masure de bois qui à abriter ma vieille
[40]
______________________________
mère au jour de sa naissance et même pendant plusieurs années. J'étais loin de penser quand je suis parti de Sanford pour ma promenade qu’on me réservait ce plaisir où, plutôt, cet honneur. Tout le personnel de la maison est couché à la grange et dans le grenier du hangar vu que les appartements de la maison ne sont pas faits.


Juillet le 17. Il fait beau soleil mais, le temps est boucaneux.
J’ai travaillé tout l’avant-midi avec mon oncle. Il fait bien chaud, mais [l’]après-midi le temps se couvre et annonce la pluie. À cinq heures, la pluie commence. À six heures, ma tante part pour le marché du lendemain. On compte sur un bien bon marché. Beaucoup de voitures se suivent tout en route pour le marché qui va être encombré. À sept heures, il fait une petite pluie bienfaisante. J’ai passé une partie de la veille chez mon oncle. À huit heures, je retourne chez Narcisse passer la nuit. Il est lui-même allé au marché.
[41]
____________________________________
Juillet le 18. Le temps encore sombre.
À huit heures, je retourne travailler avec mon oncle afin de lui aider un peu de temps. C’est tenu sombre et avec un peu de pluie de temps à autre, mais nous avons travaillé toute la journée. Ce soir, mon oncle est bien fatigué. À sept heures, je suis de retour chez Narcisse. À huit heures et quarante-cinq minutes du soir, les gens reviennent du marché. Narcisse arrive avec mon oncle Flavien Lamontagne du Dakota. C’est un vieillard de soixante huit ans, mais qui paraît bien vieux et bien usé. Il y avait cinquante-deux ans que je ne l’avais pas vu. Ici, je revois un ancien comble de grange à la vieille coutume canadienne.


Juillet le 19. Le temps se tient toujours sombre.
À neuf heures et trente, nous assistons à la messe dans l’église même où mon père et ma mère ont été baptisés, fait leur première communion, et ont reçu le sacrement de mariage. Après la messe, je suis allé visiter
[42]
___________________________________
le cimetière, vaste champ des morts où mes ancêtres et autres vieux parents dorment de leur dernier sommeil. J’ai pris le dîner chez Narcisse, après quoi je me suis permis un peu de repos. À deux heures et trente minutes de l’après-midi, je retourne chez mon oncle. À cinq heures, nous allons faire une visite à l’endroit même où s'élevait la vieille maison où ma mère est née. Le jardin est encore le même ainsi que le verger. Nous voyons encore l’ancien chemin et la cave est encore visible. On m’a fait remarquer aussi la place de la première maison qui a été construite sur cette propriété. Elle date de deux cents ans. À onze et trente minutes, nous prenons chacun notre chambre.


Juillet le 20. Le temps est encore nuageux.
À sept heures, nous partons de chez Narcisse qui nous conduit avec une bonne voiture traînée par deux chevaux. En passant au presbytère, j’y suis
[43]
________________________________
arrêté pour mon baptistaire. À neuf heures du matin, nous sommes rendus chez Alexandre. Le temps est couvert et annonce bien la pluie. Tous les cultivateurs s’empressent de mettre leur foin en grange. À quatre heures de l’après-midi, nous allons aux framboises chez mon oncle Germain. La cueillette a été fructueuse. Nous en avons trouvées autant qu’elle nous a été possible d’en emporter. Le temps a été bien chaud tout l'après-midi et bien clair. Ce soir, chez Nazaire Demers et sa famille viennent passer la soirée avec nous autres.


Juillet [le] 21.  Beau soleil et temps chaud tout l’avant-midi.
À trois heures de l’après-midi, le temps se couvre et annonce l’orage. Les cultivateurs sont à la course pour sauver leur foin. J’ai pris le dîner chez Nazaire Demers. Son frère Isaïe vient passer l’après-midi avec nous autres. On me fait visiter toutes les places où les frères de mon père sont nés et ont passé une partie de leur vie. Isaïe
[44]
____________________________________
passe la soirée avec nous autres. Nous avons du bon temps.


Juillet [le] 22. Ce matin, il pleut.
À neuf heures et vingt minutes du matin, nous partons de chez Alexandre pour se rendre chez Isaïe Demers. Nous arrivons à dix heures et vingt minutes. Le temps est encore sombre, mais à midi, il fait beau soleil. Après-dîner, nous sommes allés visiter la terre qui est bien belle et très bien bâtie. À trois heures et dix minutes, nous entendons gronder les canons à l’arrivée du Prince de Galles à Québec.
À quatre heures de l’après-midi, nous partons pour aller visiter le pont de Québec. À cinq heures, nous sommes sur le pont. C’est quelques choses de curieuses à voir, car il est rare de voir une si grosse masse de fer tout en désordre. C’est difficile à dire l’impression qu’elle peut faire sur nous en pensant à la terrible catastrophe qui s’est déroulée lors de l'écroulement. À six heures, nous laissons le pont pour retourner chez Isaïe. J’emporte avec moi un souvenir du pont.
_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________
Effondrement du Pont du Québec, Août 1907.

Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :
[45]
_________________________________
À sept heures, nous sommes de retour. Nazaire et sa fille passent la soirée avec nous autres. À huit heures du soir, un fort orage électrique s’abat sur la paroisse, mais ne cause aucun dommage.


Juillet le 23. Le temps est encore sombre, mais à sept heures du matin le soleil se montre bien chaud.
À huit heures et quarante-cinq minutes, nous partons de chez Isaïe Demers pour se rendre à Québec afin de prendre part à la grande fête du tricentenaire de Québec. Nous sommes arrivés à Québec à midi. Tous les chars sont encombrés de passagers. Je prends le dîner chez ma tante Baril avec les oncles Lamontagne.
Demers236.jpg
Oralie Lamontagne marié Antoine Baril le 5 fevrier 1866. Elle était une demi-sœur de Euphrosine Lamontagne Demers, la mère de Telespohore.

___________________
À trois heures et trente minutes, nous nous rendons à la ville. Nous avons eu le plaisir de contempler le vaisseau de Champlain aussi naturel que possible, les voiles sont de forme carrée. À quatre heures de l’après-midi, la procession s'organise. Nous voyons Champlain escorté de tous ses colons et les sauvages qui l’accompagnent viennent ensuite. Les gardes d’honneur de
[46]
______________________________
chaque société différente et tous les vaisseaux dans le port sont très bien décorés, ainsi que la ville, qui ne manque pas de décoration. À six heures et quinze minutes, nous retournons chez mon oncle Belanger à Champlainville. À neuf heures de soir, feu d’artifice splendide. Toute la ville est illuminée, la bâtisse du parlement n’est qu’un luminaire.



_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.


________________________________________
Le navire de Champlain, Le Don-de-Dieu, en face de la ville de Québec.
24 juillet 1908.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/1951184.
___________________
_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________
Le défilé à travers la ville.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :  

http://www.banq.qc.ca/collections/images/notice.html?id=0002636280.
___________________
Juillet le 24. Beau temps et chaud.
À neuf heures du matin, je retourne chez mon oncle Belanger car je ne suis pas bien, une indisposition. Ici, nous voyons le fort sauvage. Ils sont sous des tentes pour le temps des fêtes de Québec. À deux heures [de l’]après-midi, nous partons pour aller visiter les plaines d’Abraham. Nous sommes arrivés à trois heures. C’est un vaste champ qui contient une grosse bâtisse temporaire et quelques autres petites bâtisses, ainsi que des tentes de toile et une foule de personnes. Ici, nous voyons aussi des camps de sauvages, vingt camps, tous des sauvages dehors, ainsi que les camps des soldats et la
[47]
___________________________________
cavalerie, la ville de tentes, leur bureau de poste, et leur succursale de banque. Tout est bien intéressant à voir. La journée a été bien belle. À six heures du soir, nous retournons chez mon oncle Belanger, tandis que mon oncle Flavian se rend chez ma tante, Orélie, pour la nuit.


Juillet le 25. Le temps est couvert.
À sept heures, nous partons pour le marché. Nous sommes arrivés à huit heures du matin. Le marché comprend un étendu de terrain d’un arpent carré rempli de fruits et toutes sortes de produits de la ferme, ainsi que de vendeurs et d’acheteurs. Nous voyons là des scènes bien comiques. Un petit bonhomme de trente-six pouces et aveugle joue de la musique pour gagner son pain tandis qu’une femme aveugle chante des chansons d’amour. À neuf heures et quarante-cinq minutes, nous visitons la maison de Champlain, [un] logement [de] deux étages [avec] quatre chambres dans le premier et trois dans le dernier. Elle est située en face
[48]
________________________
du fleuve. Le perron est en pierre debout. Nous visitons le bureau de Champlain, chaises en bois foncé ainsi que sa plume d’oie en face du bureau, [et un] fauteuil en cuir. Ces notes sont prises dans la maison, même je me suis servi de la plume pour écrire.  Le Prince de Galles sort une décharge à onze heures [de l’]avant-midi et une autre à deux heures [de l’]après-midi. Avant-midi, le fleuve est boucane ici. Nous faisons la rencontre de Théode Gosselin et Donat Girard de Saint-Fortunat. À deux heures, nous partons pour Saint-Agapit.


Juillet le 26. Le temps est encore sombre, mais à sept heures et trente minutes le soleil nous apparaît bien beau et chaud.
_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________
L'Habitation de Champlain.
Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :
________________________
Demers263.jpg
Donat Girard de Saint-Fortunat, le fils de Narcisse et Julie Lamontagne Girard, Phelomene Martel Girard, et leurs enfants. Vers 1915.
_____________________
À neuf heures et trente minutes nous assistons à la grand-messe, après quoi il y eu vénération de la relique de Sainte Anne à l’occasion de la grande fête de Sainte Anne. À la sortie de l'église, j’ai rencontré le père Jean Baptiste Aubin et Louis Baron qui sont demeurés plusieurs années à Sanford. Le père Aubin se rend avec nous
[49]
_________________________________
autres chez Isaïe Demers pour passer une partie de l’après-midi. À quatre heures, nous sommes allés chez Eugène Aubin où demeure le père Jean-Baptiste pour y passer la soirée. Le village de Saint-Agapit est assez beau. Je revois l’école que j’ai fréquentée. C’est à cette école que j’ai reçu le peu d’éducation que je suis heureux de posséder. La maison est un peu reculée en arrière, mais je la reconnais. Toute la journée, nous avons vu passer des trains spéciaux pour les fêtes de Québec.


Juillet de 27. Le temps est sombre.
À huit heures [de l’]avant-midi, je pars pour aller faire une visite à Saint-Gilles en prenant une marche. J’ai visité l’église [et] le cimetière. Il fait bien chaud. Je suis allé prendre le dîner chez Victor Demers. Sa maison est construite avec le bois de la vieille chapelle. Tandis que nous prenons le dîner, la pluie nous arrive emportant avec elle un peu de fraîche. Je suis revenu par le grand chemin. À quatre heures, j’étais de retour. Je suis allé
[50]
____________________________
prendre le souper chez Ambroise Simoneau et passe la soirée chez Joseph Vermette. Saint-Agapit est l’endroit de ma naissance, aussi je retrouve beaucoup d’amis d’enfance que je suis heureux de serrer la main, car il fait toujours bon de se rappeler ses souvenirs d’enfance. J’ai trouvé qu’on avait une belle église à Saint-Gilles et bien finie.
_______________________________________

En attente de la permission de publier la photo.
Cliquez l'adresse internet au-dessous de la voir.

________________________________________
Vue au nord. Le village de Saint-Gilles, vers 1910-20.


Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :



_________________
Juillet le 28. Le temps est clair.
À huit heures et trente du matin, je pars pour aller faire une visite sur la terre où je suis né. Je suis passé par le chemin de fer. Je me suis reconnu partout tout le long de la terre. J’ai marché à la place où était autrefois la maison qui fut mon abri le jour de ma naissance. M. Majorique Monfette, qui en est le propriétaire aujourd’hui, me reçut avec beaucoup d’accueils. Il me conduit partout, et je pris le dîner dans la maison que mon vieux père occupait au moment de son départ de Saint-Agapit. J’ai trouvé que tout était en très bon ordre. À une
[51]
________________________________
heure et trente minutes, nous laissons Saint-Agapit pour se rendre à Sainte-Julie [aujourd’hui, Laurierville]. À deux heures et trente minutes, nous sommes rendus chez Thomas Roy, un cousin. Nous le retrouvons infirme, il a perdu une main. Ils paraissent vivre assez bien et paraissent heureux de nous voir. Il fait bien beau et bien chaud. À six heures, nous sommes allés faire une visite à l’ancienne résidence de mon oncle François Demers. La maison est vacante, personne [n']occupe la terre.


Juillet le 29. Beau et chaud, le soleil est rouge.
Nous avons une grosse chaleur tout l’avant-midi. À dix heures et quarante minutes, nous partons pour se rendre chez Louis Normand qui demeure au village. Nous trouvons sa femme seule. Louis est allé à Québec. Je suis allé prendre une marche. Il tombe quelques gouttes de pluie. Ils ont un beau village et de bons trottoirs en bois tout défoncés. Nous sommes toujours prêts de se casser le cou. À neuf heures et trente, nous nous mettons au lit. Quinze
[52]
____________________________________
minutes après, Louis arrive de Québec.


Juillet le 30. Beau et bien chaud.
Nous avons passé une partie de la journée à l’ombre. J’ai écrit deux lettres, une à mes enfants de Sanford et l’autre à Joseph Lamontagne de Saint-Eleuthère. À sept heures du soir, nous allons prendre une marche, il fait toujours bien chaud.


Juillet le 31. À matin, il fait un beau temps froid, mais à neuf heures du matin il fait bien chaud.
Nous laissons Sainte-Julie pour se rendre à Stanfold. Nous sommes arrivés à neuf heures et vingt minutes. Nous avons fait le tour du village. Nous avons visité l’église. Nous [n']avons trouvé rien de bien changé. Nous retrouvons l’ancien vieux magasin de M. Baril qui est occupé aujourd’hui par M. Girron. À onze heures, nous nous sommes rendus à l’hôtel, prendre le dîner et, à quatre heures, nous nous sommes rendus chez Victor Demers qui fut mon voisin à Saint-Fortunat pendant plusieurs années. Ils ont été bien
[53]
__________________________
surpris et ont paru bien contents de nous voir.
Ils avaient de feu près de la rivière. À six heures du soir, nous voyons un gros feu qui nous paraît au village de Somerset [aujourd’hui, Plessisville]. À onze heures du soir, nous voyons encore le feu. Le père Frédéric Demers demeure avec son fils Victor qui est très bien installé.  Il a une belle terre et tout ce qui lui est nécessaire pour être bon habitant. Aussi, aime-t-il à le faire voir.
__________________________

No comments:

Post a Comment