A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Friday, February 25, 2022

La Famille de Simon Lamontagne et Marie Madeleine Legendre

Note d’Introduction

Comme mentionné dans l'avant-propos de l’article précédent de blogue, La Famille Demers du 6e rang, la petite ville de Saint-Fortunat a fêté le 150e anniversaire de l'établissement de la paroisse de Saint-Fortunat-de-Wolfestown en 2021.   Un des évents reconnaissants de l’anniversaire était la publication d’un album, St-Fortunat 1871-2021: 150 ans d’histoire à se raconter (Juin 2021).  J’étais invité à écrire des articles sur deux familles pionnières de Saint-Fortunat par Charles Bédard, un membre du Comité des fêtes du 150e. Les autres familles pionnières dans le livre étaient celles des Croteau, Bédard, Lapointe et Pelletier.

Pour cet article du blogue sur la famille Lamontagne, j’ai inclus des informations et images de qui je n’ai pas le contenu dans le livre, particulièrement celles du plan de 1852 indiquant les limites de la paroisse de Saint-Ferdinand d'Halifax, la généalogie de la famille de mon arrière-arrière-grand-mère Marie Madeleine Legendre, la donation de terre de Simon Lamontagne à sa fille Julie et son mari Narcisse Girard en 1886, et du service militaire de Donat Girard en France pendant la guerre mondiale de 1914-18.

Je remercie à nouveau M. Charles Bédard pour me donner l’opportunité de participer à la célébration du 150e anniversaire de la paroisse de Saint-Fortunat-de-Wolfestown. 

Dennis Doiron, Gardiner, Maine, Février 2022.

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Simon Lamontagne, vers 1868. 

Cette photo d'étain fut probablement prise en 1868 quand Simon a 50 ans et habite au chemin du 6e rang du Canton de Wolfestown.  Selon l’histoire familiale orale, il était un chasseur accompli et un homme petit, quelqu’un qui pouvait se déplacer silencieusement dans la forêt comme un indigène.  

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La Famille de Simon Lamontagne et Marie Madeleine Legendre

Peu de temps après que le chemin Gosford fut construit en 1843 de Saint-Gilles-de-Beaurivage aux Cantons de l’Est, Simon Lamontagne prend une décision qui changera sa vie et celle de sa famille. Probablement de journalier à Saint-Antoine-de-Tilly dans la Seigneurie-de-Lotbinière, il décide de devenir un colon aux contreforts des Appalaches du canton de Wolfestown.

Simon appartient à une famille dont le premier Canadien était François Baquet dit Lamontagne qui arriva en 1666 comme soldat dans le régiment Carignan-Salières. Après avoir terminé son service, il s’installe à l'Île d’Orléans, puis à Saint-Michel-de-Bellechasse en permanence. Pendant quelques générations, les Lamontagne s’éparpillent partout sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, de Saint-Michel à Saint-Antoine et ailleurs.

En 1842, Simon, le fils de Michel Lamontagne et de Magdeleine Marion, épouse Marie Madeleine Legendre à Saint-Antoine-de-Tilly. Marie est née en 1824 dans la paroisse voisine de Sainte-Croix-de-Lotbinière, fille de Charles Legendre et de Marie Magdeleine Bergeron. Au moment de la naissance de Marie, quatre générations de Legendre avaient vécu à Sainte-Croix, à commencer par son arrière-arrière-grand-père Jean Baptiste Legendre, né au Ferré, Bretagne, France, en 1699 et arrivé au Québec peu de temps avant son premier mariage à Saint-Augustine-Desmaures en 1720. 

Après la naissance de leur premier enfant, Philomène,en 1843, le couple se prépare pour déménager sur le lot trois, rang trois, à Wolfestown, où ils s’installent avant le baptême de leur deuxième enfant, Victoria, à Saint-Ferdinand-d’Halifax en 1846. Le lot était un des 15 lots au coin nord-ouest de Wolfestown qui avait été cédé à Saint-Ferdinand. La route sur laquelle ils avaient habité s'appelait le chemin des Quinze lots.

C’est probable que la jeune famille était accompagnée immédiatement où un peu de temps après par un frère de Simon, François, et Louis Garneau, tous deux de Saint-Antoine, et François Guay de Pointe-Saint-Joseph-de-Lévis, et qu’ils défrichent et cultivent le lot comme squatteurs. 

En 1861, les quatre achètent la terre de la Banque de Québec. Le contrat dit : “ Tel que le tout se poursuit et s’étend dont les acquéreurs se déclarent satisfaits pour avoir défriché et amélioré une partie dudit terrain depuis longtemps. " Dans une déclaration assermentée suite du contrat par leurs voisins Isaïe Demers et Edmond Houde disent : “ Qu'il est à leur connaissance que les dits Simon et François Lamontagne, Louis Garneau et François Guay occupent le lot numéro trois du troisième rang dudit township [et] qu'eux seuls l'occupent, et qu'eux seuls ont droit, "comme occupants", d'acheter le dit terrain. ” 

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Les Paroisses de Saint-Sophie et Saint-Ferdinand, Canton d'Halifax, 1858.

Les 15 lots du coin nord-ouest du Canton de Wolfestown qui avaient été cédé à Saint-Ferdinand sont montrés dans le coin en bas à droite, au gauche des lettres "WO" (le début de nom Wolfestown). Le lot trois du troisième rang était l'emplacement de la terre de Simon Lamontagne vers 1845-65.

Plan indiquant les limites de la paroisse de Saint-Ferdinand-d'Halifax, érigée par décret canonique du 2 mars 1858 et de celle de Sainte-Sophie d'Halifax érigée canoniquement par un décret du 3 mars 1858. Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec : //numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3139495.  

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Pendant presque 20 ans, Simon et Madeleine cultivent cette terre et y voient naître huit enfants à Saint-Ferdinand. Curieusement, une autre enfant, une fille qui s'appelait Virginie, est née et baptisée le 15 août 1853 à Saint-Nicolas-de-Lauzon, la paroisse patrimoniale de la famille Lamontagne. Le baptistère dit que Simon et Marie Madeleine étaient paroissiens de Saint-Nicolas. C’est un petit mystère, la présence de la famille là-bas, parce que la vraie chez eux restait évidemment à Wolfestown. Le mystère s'étend quand on lit dans le baptistère de Virginie que le parrain et la marraine étaient son oncle et sa tante de Wolfestown, François Lamontagne et sa femme, Émerance Delage dit Larivière, et que les deux étaient aussi paroissiens de Saint-Nicolas.  Peut-être les deux familles y étaient à Saint-Nicolas pour des raisons économiques, pour que Simon et François auraient gagné de l’argent comme journaliers pendant quelques mois dans l’été de 1853. 

Puis, vers 1865, avant que leur fille Victoria soit mariée à la chapelle de Saint-Julien, la famille a déménagé sur un lopin de terre au milieu du lot trois, rang cinq, qui fait front sur le chemin du 6e rang. Ce rang de Wolfestown qui était desservi par la paroisse de Saint-Julien, deviendra plus tard, une partie de la paroisse de Saint-Fortunat.

Ce n’est qu’en 1869 que Simon achètera cette terre de Napoléon Martel. Plutôt que de squatter sur ce terrain avant 1869, il semble plus probable qu'il l'ait loué ou ait eu un autre arrangement avec M. Martel car le contrat foncier de 1869 ne contient aucune mention à propos de l'occupation du terrain ou au respect des obligations nécessaires pour l'acheter. Le contrat en donne cette description d'une “terre de quatre arpents et demi de front sur la profondeur du lot en le lot numéro trois du cinquième rang du dit township du Wolfestown, borné d’un coté au sud par Olivier Desharnais et d’autre côté au nord par le reste dudit lot et étant à prendre dans le milieu du dit lot avec les bâtisses sus construites, circonstances et dépendances.” Un peu plus tard, Simon achètera la majeure partie du sud de la terre de Olivier Desharnais et la vendra à son fils Janvier en 1872.

On peut seulement s’interroger sur les raisons pour lesquelles Simon et Marie décidèrent de quitter leur ferme après 20 ans sur le rang trois pour recommencer sur une autre terre. Peut-être qu'ils avaient des difficultés à faire les paiements hypothécaires à la Banque de Québec, ou que la terre au cinquième rang était meilleure pour cultiver, ou qu’il y avait plus de terres tout près pour installer leurs enfants adultes dans leurs propres terres dans l'avenir.  

Une raison très probable est la présence de plusieurs liens familiaux entre la famille de Simon et celle de la famille élargie de Damase Demers, père, et son épouse Euphrasie Lamontagne, cousine germaine de Simon. Leur fille aînée, Philomène, épouse le fils aîné d’Euphrasie, Théodore Demers, à Saint-Ferdinand en 1862. Puis juste avant ou après leur déménagement, une deuxième fille, Victoria, s’unit à Honoré Demers, un neveu d’Euphrasie en 1865. Une troisième fille, Henriette se marie avec Télesphore Demers, un autre fils d’Euphrasie en 1869. Toutes les trois filles élèveront leurs familles sur le chemin du 6e rang pendant environ 20 ans.

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Euphrasie Lamontagne, vers 1882. 

Euphrasie, une cousine germaine de Simon Lamontagne, était la femme de Damase Demers, père, et la mère du premier maire de Saint-Fortunat, Télesphore Demers. Elle était la fille d’Ambroise Lamontagne de Saint-Nicolas-de-Lauzon, un frère du père de Simon, Michel.

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D’autres membres de la famille Lamontagne s’installaient aussi sur le chemin du 6e rang en l'an ou avant 1871, y compris Francois, le frère de Simon, et sa femme Émerance Delage dit Larivière, qui avaient cinq enfants en 1871, et deux neveux (les fils d’Isaïe Lamontagne) : David Lamontagne et sa femme, Marie Bergeron, mariés en 1861, avec trois enfants en 1871, et Ferdinand Lamontagne et sa femme, Aurélie Tardiff, mariés en 1866, avec un enfant en 1871. En tout, la grande famille Lamontagne sur le chemin du 6e, incluant tous les liens avec la famille Demers, comptait environ 70 personnes quand la paroisse de Saint-Fortunat est établie en 1871 .

Par conséquent de son établissement sur le 5e rang, Simon pouvait jouer des rôles publics au début de la paroisse et municipalité de Saint-Fortunat. Il fut signataire de la pétition qui a demandé ́à l’archevêque de Québela formation de la paroisse, a participé au premier conseil de la municipalité pour élire les conseillers et le maire, fut le président de la deuxième commission scolaire et fut le marguillier en charge de la fabrique en 1875.

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Simon Lamontagne et quelques-uns de ses enfants quelques années après le décès de sa femme, Marie Madeleine Legendre, en 1881. La famille se distingue par le nombre de ses filles, huit, contre trois fils.

Debout: Alphonsine (née en 1867 à Saint-Julien; décédée en 1896 à New Bedford, Mass., mais inhumée dans le vieux cimetière de Saint-Fortunat), Joseph (né en 1871 à Saint-Julien; décédé en 1940 à St-Eleuthère, Kamouraska) et Délienne (née en 1863 à St-Ferdinand; décédée en 1924 en lieu inconnu (en 1908, elle habitait à Saint-Antoine-de-Tilly)).

Assis: Philomène (née en 1843 à Saint-Antoine; décédée en 1913 à Lewiston, Maine); Simon Lamontagne (né en 1818 à Saint-Antoine; décédée en 1900 à Saint-Fortunat); et Victoria Lamontagne (née en 1846 à Saint-Ferdinand; décédée en 1917 à Saint-Samuel-de-Gayhurst, aujourd'hui Lac-Drolet, Québec).

Non représentés sur la photo: Henriette (née en 1851 à Saint-Ferdinand; décédée en 1923 à Sanford, Maine); Janvier (né en 1848 à Saint-Ferdinand; décédé en 1916 à Saint-Fortunat); Virginie (née à Saint-Nicolas en 1853; décédée en 1879 à Saint-Fortunat); Louise (née en 1855 à Saint-Ferdinand, décédée en 1874 à Saint-Fortunat); Célina (née en 1858-1864 à Saint-Ferdinand; décédée en 1864 à Saint-Fortunat); Télesphore (né en 1860 à Saint-Ferdinand; décédé en 1937, peut-être à Woonsocket, Rhode Island); et Julie (née en 1864 à Saint-Ferdinand; décédée en 1935 à Disraeli). 

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En plus des filles Philomène, Victoria et Henriette et de leurs maris, le fils aîné de Simon, Janvier, a également établi sa propre ferme sur le chemin du 6e rang, sur un terrain qu'il a acheté de son père en 1872 sur le tiers sud-ouest du lot trois, rang cinq. Janvier et son épouse, Marguerite Pelletier, ont élevé la plupart de leurs 14 enfants sur cette ferme après leur mariage en 1871.

Des années plus tard, l'une des plus jeunes filles de Simon, Julie Lamontagne, et son mari, Narcisse Girard, ont acquis par donation la ferme de Simon après leur mariage en 1886. Cela semble être sur une partie du terrain au milieu du lot trois, rang cinq, que Simon avait acheté de Napoléon Martel en 1869.  “Une terre contenant deux acres de front sur la profondeur du lot étant la partie nord-ouest de la moitié sud-est du lot de terre numéro trois du cinquième rang du dit canton du Wolfestown, avec les bâtisses dessus construites, circonstances, et dépendances.”) 

Entre autres, la donation foncière avec Simon exigeait que sa fille et son gendre permettent à Simon de continuer à vivre sur la ferme et de subvenir à ses besoins jusqu'à sa mort et ceux de son fils cadet, Joseph, jusqu’à l'âge de 18 ans. Pendant ce temps-ci, quand il n’y avait aucun programme social public pour les vieux et les jeunes, il n'était pas hors du commun pour une donation de terre entre familles d’inclure les sortes d’obligation suivantes, qui donnent aussi un aperçu de quoi étaient les plus importants éléments d’une vie campagnarde de l’époque.  

À la charge encore par lesdits donataires [Julie et Narcisse] de loger avec eux mêmes dans leur maison; nourrir à leur propre table et comme eux mêmes, vêtir, blanchir et raccommoder, coucher chaudement et proprement; chauffer et éclairer ledit donateur [Simon] sa vie durante; lui procurer le prêtre au besoin et le docteur en cas de maladie ainsi que les remèdes et autres médicaments nécessaire en ces cas; de le mener aux services divines en voiture et de l’en ramener de même; de le faire enterrer chrétiennement après son décès, de lui faire chanter après son décès un service commun sur son corps présent, s’il y a possibilité, le jour de ses funérailles, et un autre service commun au bout de l’an de son décès le tout pour le repos de son âme; et, en somme, se comporter envers le dit [Simon] et faire pour lui [ ] tous ses enfants chrétiens et charitables feraient pour leur père et beau-père;

et en cas de non accord entre eux or les leurs, les dits [Julie et Narcisse], au lieu des charges susdites envers le dit [Simon], promettent et s’oblige autre services susdits pour avant son décès de lui payer audit [Simon] une somme en pension viagère au montant de quarante piastres par an, qui commencera à lui être payée à demande, et sans autre obligation viagère, 

À la charge encore  par le dits [Julie et Narcisse] . . . continuer à élever leur frère et beau-frère Joseph, lui fournissant toute ce que nécessaire pour la vie et l’habit jusqu'alors, pourvoir que cet enfant, travail suivant ses forces et capacités jusqu'alors au profit des dits Donataires. À la charge encore par les dits [Julie et Narcisse] de donner à chacune des filles du dit [Simon], Deliénne et Alphonsine, quand elles poursuivent leur mariage, ou autrement, à chacune d'elles une bonne vache à lait, une moutonne et un lit fourni.

Source :    Donation de Simon Lamontagne à Narcisse Girard et sa femme, Julie Lamontagne. 15 août 1886, par le notaire A. S. Chambier, St-Ferdinand-d'Halifax, Québec.

Comme typiquement à l’époque, la quasi-totalité des enfants de Simon et Marie quittent Saint-Fortunat pour trouver une vie meilleure ailleurs, tout comme leurs parents avaient quitté Saint-Antoine-de-Tilly dans les années 1840 pour Wolfestown. Mais les enfants sont allés beaucoup plus loin. Janvier émmigra à New Bedford, Massachusetts, avec la plupart de sa famille dans les années 1890; il retourna plus tard à Saint-Fortunat avec sa femme, où ils mourront tous deux. Un autre fils, Joseph, a déménagé dans la région de Kamouraska dans le bas Saint-Laurent. Le dernier fils, Télesphore, émigra à Woonsocket, Rhode Island. Les filles de Simon, Philomène, Victoria, Henriette, Délienne et Alphonsine émigrent aux États-Unis. Délienne et Victoria reviennent plus tard au Québec. Julie est la seule enfant (autre que Virginie, décédée en 1879, et Célina décédée en 1881) qui vécut sur le Chemin du 6e rang presque toute sa vie.

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La Famille de Janvier Lamontagne, vers 1899. 

Probablement prise à New Bedford, Mass. 

Janvier, un vrai fils pionnier de Wolfestown, est né sur le rang trois et fut le seul fils de Simon et Marie Madeleine à cultiver sa propre terre sur le chemin du 6e rang. Lui et son épouse, Marguerite Pelletier, se sont mariés en 1871 et ont vécu à Saint-Fortunat jusqu'à ce qu'ils émigrent à New Bedford, Massachusetts, vers 1895. Janvier et Marguerite retournèrent à Saint-Fortunat, où elle mourut en 1909. Janvier retourna ensuite au Massachusetts, mais revint à Saint-Fortunat, y mourant en 1916. La plupart de leurs enfants émigrent de façon permanente aux États-Unis ou ailleurs au Canada, mais beaucoup de leurs descendants, en particulier ceux de leur fils Arthur et leur fille Julie vivent toujours dans la région de Saint-Fortunat.

Première rangée : Hermenegilde (1891-1955, décédé au Massachusetts); Émilia (1888-1978, décédée au Massachusetts); Marguerite Pelletier (1854-1909, décédée à Saint-Fortunat); Noella (1895-1970, décédée au Massachusetts); Janvier (1848-1916, décédé à Saint-Fortunat); Léonie (1886-1966, décédée à Black Lake, Québec); et Émile (1893-1960, enterré au Massachusetts). 

Deuxième rangée : Alphee (1884-1930, décédé au Massachusetts); Arthur (1881-1958, décédé à Saint-Julien); Albina (1879-1915, décédée dans le Massachusetts); Arsene (1876-1937, décédé à  Sanford, Maine) ; Lucy Boisclair, l'épouse de Pierre; et Pierre (1874-1940, décédé au Massachusetts).

Non représentés sur la photo : Joseph Noë (1872-1876, décédé à Saint-Fortunat); Joseph Thomas (1877-1951, inhumé dans le Massachusetts)Marie (1898-1898, décédée dans le Massachusetts); et Joseph (1900; année et lieu de décès inconnus).

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La pierre tombale de Janvier Lamontagne et Marguerite Pelletier

Le Vieux Cimetière, Saint-Fortunat, Québec

Janvier était l'aîné des enfants de Simon Lamontagne et Marie Madeleine Legendre. Né en 1848 sur le chemin des 15 lots, Janvier était parmi les premiers Canadiens nés dans le canton de Wolfestown. Ses parents sont aussi enterrés dans le Vieux Cimetière, mais dans une tombe anonyme. 

(Photo: Anita Demers Olko, 16 juillet 1991)

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En 1898, la petite-fille de Simon, Odélie Demers, écrit dans son journal lors d’une visite avec son grand-père Simon alors âgé de 80 ans et vivant toujours avec sa fille Julie et son mari Narcisse Girard dans l’ancienne terre de Simon. “Nous les avons trouvés tous bien éveillés ainsi que notre vieux grand-père, quoiqu’il me semblât beaucoup vieilli. Il paraissait encore assez capable et sa vue, son entendement est aussi bon que nous autres jeunes gens, et son discours n’est troublé en rien aussi."

Deux ans plus tard, Simon meurt à l'âge de 82 ans, après avoir vécu pendant plus d'un demi-siècle dans le canton de Wolfestown, d'abord sur le rang trois puis le cinq. Il a vécu assez longtemps pour voir une forêt vierge sans route se transformer en terres agricoles et érablières et sillonnées de chemins de rang, un village avec une église, un presbytère, la Poste, des scieries et de petits magasins, et une population de plus de mille habitants, principalement des cultivateurs et leurs familles. Il vécut pour voir la naissance de 12 enfants et de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants, mais il les verra aussi presque tous déménager ailleurs au Canada ou aux États-Unis. Simon est enterré dans une tombe anonyme dans le vieux cimetière de Saint-Fortunat, vraisemblablement à côté de sa femme Marie, également dans une tombe anonyme.

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Narcisse Girard et Julie Lamontagne, vers 1905.

Narcisse, le maire de Saint-Fortunat en 1895, et Julie se tiennent devant leur maison de ferme au milieu du lot trois, rang cinq, sur le chemin du 6e rang, là où Simon Lamontagne a probablement passé ses derniers jours. Julie et Narcisse y ont élevé trois enfants: Donat (1887-1918); Éva Julie Girard (1888-1896) et Marie Anna Girard 1898-1973. Un enfant anonyme mourut à la naissance en 1890. En 1935, Julie meurt à Disraeli, où elle est enterrée. Plusieurs mois plus tard, Narcisse meurt à Saint-Fortunat et y est enterré dans le vieux cimetière.

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Famille Donat Girard et Philomène Martel, vers 1915.

De gauche à droite: Jeannette Berthe (née en 1912), Gerard Rosario Girard (né en 1911), Philomène Martel (née en 1886 à Ste-Hélène-de-Chester), Donat (né en 1887) et Josaphat (née en 1914). Tous, sauf Philomène, sont nés à Saint-Fortunat. Après la mort de Donat, Philomène épouse Alfred Laflamme en 1919.

Le fils de Julie et Narcisse, Donat, émigra à New Bedford, Massachusetts, en 1900 (il a probablement vécu avec son oncle Janvier) mais retourna à Saint-Fortunat après son mariage en 1910. Il était cultivateur, peut-être sur la terre de ses parents, jusqu'en 1916, quand, même si marié et père de trois jeunes enfants, il s’est enrôlé dans l'Armée canadienne. Les papiers d’enrôlement de l’armée indiquent que Donat était cultivateur, mesurait 1,50 mètre, avait les cheveux noirs et les yeux bleus. 

Il servit dans le 24e bataillon du Régiment de Québec et fut tué au combat pendant la bataille d'Arras, en France, le 28 août 1918. Les registres militaires décrivent comment il a été tué: “Il était dans une équipe d'évacuation lors d'opérations dans les environs de Cherisy et était l'un des quatre hommes transportant un blessé sur une civière. Il a été instantanément tué par un obus ennemi, qui a atterri et a explosé juste sous la civière. “ Il est enterré dans un cimetière militaire britannique à Cherisy. On peut lire une gravure à sa mémoire sur la pierre tombale de sa sœur Éva dans le vieux cimetière de Saint-Fortunat.

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Donat Girard, soldat, 24e Bataillon, Régiment de Québec, vers 1918.

Donat était l’un d’au moins trois petits-fils de Simon et Marie Lamontagne à servir pendant la Première Guerre mondiale. Les autres étaient Herménégilde Lamontagne, le fils de Janvier, et Odias Demers, le fils cadet de Télesphore Demers et Henriette Lamontagne, qui furent dans l'armée américaine et survécurent à la guerre.

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Le rapport militaire canadien de la mort de Donat Girard sur le champ de combat. 

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Tombeau de Donat et sa sœur Éva Girard. 

Le Vieux Cimetière,  rue Principale, Saint-Fortunat, Québec.

À la douce mémoire de Donat Girard, mort au Front, Arras, France, 28 août 1918, à l'âge de 31 ans, 7 mois. Époux de Philomène Martel.

Ici repose le corps de Eva Girard, décédée, le 10 avril 1896, à l'âge de 7 ans.

(Photo: Anita Demers Olko, 14 mai 1993)

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Le tombeau de Donat Girard dans le cimetière britannique, Cherisy, France.

Photo: https://www.veterans.gc.ca/eng/remembrance/memorials/canadian-virtual-war-memorial/detail/534968

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NoellaLam MariAnnaGirard.jpg

Cousines Noella Lamontagne, fille de Janvier, et Marie Anna Girard, fille de Narcisse et Julie, probablement prise sur le chemin du 6e rang, vers 1915.

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Anna, la seule enfant de Narcisse Girard et Julie Lamontagne à atteindre la vieillesse, épousa Amédée Côté en 1917. Ce couple éleva dix enfants, Juliette, Claire, Lucille, Josephat, Noël, Paul, Aldei, Gertrude, Jean Marc, et Armand sur une ferme du 5e rang au coin du chemin du 6e rang et de la route du 6e rang. Cette famille était la dernière des descendants de Simon Lamontagne et Marie Legendre de cultiver une ferme à Saint-Fortunat. Anna est décédée à Saint-Fortunat le 14 février 1973.

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Remerciements

Comme pour la plupart des articles du blog, j'ai reçu l'aide de plusieurs cousines en écrivant cet article. Anita Demers Olko de Lewiston, Maine, m'a aidé avec des informations généalogiques et de vieilles photographies. De plus, j'ai reçu l'aide de nos cousines Jeanne d'Arc et Cécile Leblanc, qui vivent maintenant à Victoriaville, Québec, mais qui sont nées et ont grandi sur une ferme à Saint-Fortunat dans les années 1930, 1940 et plus. Depuis plus de cinq ans, Jeanne d'Arc et Cécile m'ont fait partager leur connaissance de l'histoire familiale et de l'histoire de la ville et de la paroisse de Saint-Fortunat et elles ont également contribué à améliorer le texte français du blog et les articles d'album du 150e anniversaire. 

Anita, Jeanne d'Arc, Cécile et moi sommes liés par Simon Lamontagne et Marie Madeleine Legendre. Jeanne d'Arc et Cécile, qui sont les deux sœurs, sont les cousines éloignées de Simon et Marie Madeleine, je suis un arrière-arrière-petit-fils, et Anita est une arrière-arrière-arrière-petite-fille. 

Enfin, Suzanne Demers et Johanne Demers, ont fourni une aide précieuse pour les texte français pour cet article. Suzanne et Johanne sont des membres très actives de l'Association des familles Demers, Inc., basée à Québec, et sont membres de son conseil d'administration. Je les remercie toutes, Anita, Jeanne d'Arc, Cécile, Suzanne et Johanne, pour leur aide.  

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