A family history blog in French and English

Sanford-Springvale, Maine, Railroad Station, early 1900s. Collections of the Sanford-Springvale Historical Society.

Sunday, January 19, 2020

Le 151è Anniversaire de Noces d'Henriette Lamontagne et Télesphore Demers


Demers032.jpg

Télesphore Demers et Henriette Lamontagne, vers 1888.
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En reconnaissance du 151ème anniversaire de noces d'Henriette et Télesphore ce 20 janvier, cet article contient des photographies et transcription d'un texte manuscrit qu'Edmund Demers m'a donné en 2015 un peu de temps après que nous ayons reconnecté pour travailler sur les notes de voyages d'Odélie Demers et son père Télesphore. Le texte est un message de deux pages à Henriette et Télesphore de tous leurs enfants à l'occasion de leur 50ème anniversaire de noces le 20 janvier, 1919. Edmund a examiné soigneusement le manuscrit et, en le comparant avec celui d'Odélie en ses notes de voyage de 1898, était presque certain qu'Odélie l'avait écrit. Elle l'a peut-être également lu à haute voix à ses parents, mais je pense qu'il aurait été lu par le fils aîné, Télesphore. Avant de voir le message, revoyons un peu l'histoire de la famille.
Henriette et Télesphore ont échangé des vœux de mariage quand il avait 21 ans et elle, 18, dans la petite chapelle de mission de Saint-Julien-de-Wolfestown dans les Cantons de l'Est, Province de Québec. Avant leur mariage, les deux ont habité à côté sur un rude chemin de ferme quatre milles, approximatif, de la chapelle. Dans quelques années, cette partie du canton deviendra le village de Saint-Fortunat-de-Wolfestown.
Henriette était née en 1851 sur le chemin de Quinze Lots dans la paroisse et le village avoisinant de Saint-Ferdinand-d'Halifax. Ses parents, Marie Legendre et Simon Lamontagne, étaient parmi les premiers colons dans cette région des Cantons de l'Est, ayant défriché la forêt pour une ferme là dans les milieu de 1840s. Simon, de Saint-Nicolas, un village sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent pas loin de la ville de Québec, et Marie, du village avoisinant de Saint-Antoine-de-Tilly, s'étaient mariés en 1842 à l'église de pierres taillées qui existe toujours. Leur enfant aîné, une fille, était née à Saint-Antoine, mais tous les autres étaient nés ni à Saint-Ferdinand ni à Saint-Fortunat.
Télesphore était né à Saint-Gilles en 1847 de Euphrosine Lamontagne et Damase Demers, qui sont les deux nés et élevés, comme Simon Lamontagne, à Saint-Nicolas. (En fait, Euphrosine et Simon étaient cousins germains.) Damase et Euphrosine s'étaient mariés à Saint-Nicolas en 1838 et un peu de temps après s'installeront sur une ferme à une dizaine milles de là dans le district du Rivière Noire au village de Saint-Gilles. (Le district devenait plus tard le village de Saint-Agapit.) Ils y cultivaient la terre jusqu'à 1859 quand ils déménageaient à Wolfestown et défrichaient et s'installaient dans un lot sur le chemin de 6ème rang.

Quelques années après la famille Demers s’établit à Wolfestown, la famille d'Henriette déménageait de Saint-Ferdinand sur un lot de forêt sur le chemin du 6ème rang à travers la route de la ferme Demers. Un peu de temps avant, le frère aîné de Télesphore, Théodore, avait marié la sœur aînée d'Henriette, Philomène. Puis, un cousin germain, Honoré Demers, a marié une sœur plus âgée qu'Henriette, Victoria. Ces couples mariés s'installaient sur leurs propres fermes sur le chemin du 6ème rang. Donc, avec ces forts liens familiaux et par la proximité des fermes Demers et Lamontagne, ce n'est pas surprenant que Télesphore et Henriette aussi soient tombés amoureux et se soient mariés.

Après leur mariage, Henriette et Télesphore habitaient et travaillaient sur la ferme de Damase et Euphrosine. Quand Damase s'éteint à la suite d'un accident dans un champ en 1873, Télesphore hérite de la ferme familiale. Ils continueront d'y habiter avec Euphrosine jusqu'à sa mort en 1890. Plusieurs mois plus tard, Henriette et Télesphore migraient au Maine.

Henriette et Télesphore auront 13 enfants pendant une période de 25 ans, 13 desquels sont nés à Saint-Fortunat, et (le père d'Edmund) à Sanford, Maine, quatre ans après que la famille y avait migré. Trois de leurs enfants, toutes des filles, sont décédées en bas âge, et une autre fille, Lydia, est décédée de tuberculose à Sanford en 1900. Elle avait 27 ans.

Nous n'avons pas une photo de noces d'Henriette et Télesphore. La photo la plus ancienne d'eux comme couple était prise vers 1888 (voir la photo ci-dessus), ou un peu avant leur déménagement au Maine. À cette époque, Henriette, âgé environ de 36 ans, avait eu déjà au moins dix de ces 14 enfants, mais elle paraît remarquablement jeune et vive, et c'est la même chose avec Télesphore, qui avait environ 40 ans. Ils devaient ressembler à des enfants lorsqu'ils se sont mariés à 21 et 18 ans.

Nous n'avons pas aussi de photo prise à la fête de l’anniversaire d'or, mais la photo ci-dessous était prise cinq ans plus tôt à un rassemblement de la famille avec tous les enfants survivants. Les journaux de Sanford et Springvale publiés avant et après 20 janvier 1919 contiennent des petits articles qui rapportent que les trois enfants qui n'habitaient pas à Sanford dans l'époque étaient là pour rendre visite à leur parents. Donc, il semble que tous les enfants dans cette photo de 1914 soient là pour fêter l'anniversaire de mariage en 1919.

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Un Message à Henriette et Télesphore de Leurs Enfants Sur l'Occasion de l'Anniversaire d'Or de Noces





Document manuscrit de deux pages sur une grande feuille de papier (16 pouces x 12.5 pouces) pliée en deux (le verso de ces pages est vierge) daté du 20 janvier 1919. Probablement écrit par Odélie Demers et lu à haute voix à ses parents lors de la célébration à Sanford, Maine, de leur 50ème anniversaire de mariage.
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Transcription corrigé


À M. et Mme Télesphore Demers 
à l’occasion de leur cinquantième anniversaire 
de marriage

20 Janvier 1919 

Vénérés Parents

     
     Si c’est une consolation pour vous de vous voir entourer de tous vos enfants à l’occasion de ce beau jour si mémorable, notre joie n’est pas moins profonde d’avoir la douce satisfaction de pouvoir, tous vous, entourer pour venir déposer à vos pieds nos vœux de bonheur les plus sincères et vous remerciez de tout cœur de tout ce que vous avez fait pour nous jusqu’à ce jour. 

Voilà cinquante ans à pareille époque, bien jeunes encore et entourés de tous vos parents, vous alliez au pied de l'autel unir vos destinées pour la vie. Pendant que le ciel bénissait votre union, vos bons parents suppliaient le Seigneur de vous accorder une longue vie de bonheur au milieu d’eux. Cependant, ceux qui vous entouraient en ce beau jour sont, pour ainsi dire, tous disparus, mais le Seigneur vous a donné une nombreuse famille afin de remplacer ces places vides laissées
autour de vous.

Les cinquante années qui vous avez passées depuis ont été marquées parfois par des jours bien sombres, mais toujours le bonheur a régné dans la famille parce que vous avez toujours su accepter avec résignation les épreuves que Dieu vous a envoyées. Et vos enfants sont glorieux de pouvoir se dire qu’ils n’ont toujours trouvé auprès de vous que de bons conseils et de bons exemples.

Bien aimés parents, afin de mieux vous prouver notre gratitude, nous venons vous offrir ce petit cadeau qui vous prouvera mieux que nous pouvons vous le dire notre reconnaissance et notre profond respect, surtout en ce beau jour si mémorable pour nous tous, et nous demandons au Seigneur de vous accorder une heureuse vieillesse, et qu’il vous conserve encore longtemps, longtemps, au milieu de nous, afin que nous puissions fêter vos noces de diamant et que vous soyez toujours notre bonheur et notre consolation ici-bas.

     Agréez, vénérés parents, nos vœux les plus sincères et la plus vive gratitude de nos cœurs.

            Vos enfants affectueux.
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La famille Demers, Sanford, Maine. 27 avril 1914.

Seule une occasion importante aurait réunie toute la famille, peut-être une célébration tardive du 45ème anniversaire de mariage de Télesphore et Henriette, mais le journal Springvale (Maine) Advocate a rapporté seulement ce qui suit dans son édition du vendredi 1er mai 1914: « Un rassemblant de famille a eu lieu à la maison de M. et Mme Télesphore Demers lundi lorsque tous les membres de la famille étaient présents. Parmi ceux qui étaient présents, Telesphore, fils, du lac Saint-Jean, Canada, qui n'a pas été à Sanford depuis dix ans. » [Traduction par Dennis Doiron] Cette photo doit avoir été prise le jour du rassemblement. Télesphore, fils, était le seul enfant à retourner vivre définitivement au Québec, d'abord dans le petit village de La Doré dans la région du lac Saint-Jean puis à Montréal.

Assis: Télesphore Demers, père, Henriette Lamontagne, Odélie Demers Dubois, Virginie Demers Reid, Éva Demers Doiron et Andréana Demers Roberge.

Debout: Télesphore Demers, fils, Donat Demers, Odias « Pete » Demers, Émile Demers et Phidelem Demers. 

Quatre autres enfants, toutes des filles, sont décédées avant la prise de la photo. Ces décès doivent avoir été les jours les plus sombres et les plus grandes épreuves de la vie conjugale d'Henriette et Télesphore. Trois sont décédées dans la petite enfance pendant une période de 23 mois : Marie Melanie Demers en avril 1888 à trois ans, une jumelle anonyme en mars 1889 à la naissance, et l'autre jumelle, Marie Claudia Melanie Regina, en mars 1890 à un an. L'autre fille, Lydia, est décédée de la tuberculose six jours avant son 27ème anniversaire en 1900.

Demers043.jpg

Lydia Demers, vers 1893.
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Reconnaissances


Encore de plus, je voudrais dire un grand merci à mes amies et cousines de Québec, Jeanne d'Arc Leblanc, Cécile Leblanc, et Suzanne Demers, pour leurs révisions du texte français, et aussi à une autre amie et cousine, Anita Demers Olka du Maine, pour sa généreuse aide avec les informations généalogiques et de l'histoire de la famille Demers.

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Appendice 


Le transcription du texte original 

Ligne par ligne et non corrigé



A Mr et Mme Telesphore Demers 
à l’occasion de leur cinquantième anniversaire 
de mariage 
20 Janvier 1919 

Veneres Parents
     
          Si c’est une consolation

pour vous de vous voir entouré de tous vos enfants

à l’occasion de ce beau jour si mémorable Notre 

joie n’est pas moins profonde d’avoir la douce

satisfaction de pouvoir tous vous entourer pour 

venir déposer à vos pieds nos voeux de bonheur

les plus sincères et vous remercier de tout coeur

de tout ce que vous avez fait pour nous jusqu’à

ce jour. Voilà cinquante ans à pareil epoque 

bien jeune encore et entouré de tous vos parents 

vous alliez au pied des autels unir vos destinés

pour la vie. Pendant que le ciel benissait

votre union vos bons parents suppliaint le 

Seigneur de vous accorder une longue vie de

bonheur au milieu d’eux. Cependant ceux qui

vous entouraient en ce beau jour sont pour 

ainsi dire tout disparu mais le Seigneur

vous a donné une nombreuse famille

afin de remplacer ces places vides laissées

autour de vous. Les cinquante années que

vous avez passées depuis ont été marqué

parfois par des jours bien sombres mais 

toujours le bonheur a regné dans la famille

parce que vous avez toujours su accepter avec

resignation les epreuves que Dieu vous a

envoyé. Et vos enfants sont glorieux de

pouvoir se dire qu’ils ont toujours trouvé

auprès de vous que de bons conseils et de

bons exemples. Bien aimés parents afin de 

mieux vous prouver notre gratitude nous venons

vous offrir ce petit cadeau qui vous 

prouvera mieux que vous pouvons vous de

dire notre reconnaissance et notre profond

respect surtout en ce beau jour si memora-

ble pour nous tous et nous demandons au 

Seigneur de vous accorder une heureuse

vieillesse et qu’il vous conserve encore long-

temps long-temps au milieu de nous

afin que nous puissions fêter vos noces 

de diamant et que vous soyiez toujours

notre bonheur et notre consolation ici bas.

     
          Agreez veneris parents nos voeux 

les plus sincères et la plus vive grati-

tude de nos coeurs.
      
          Vos enfants affectueux.
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